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  • La dette : non, non et non !

     

    Sur le vif - Mardi 16.06.20 - 14.51h

     

    Le frein à l'endettement et le frein aux déficits doivent impérativement être maintenus dans notre Canton. Ces deux mécanismes sont là pour empêcher nos autorités, législatives ou exécutives, dispendieuses par nature, de précipiter notre communauté citoyenne dans un statut de débiteur qui les étouffera, eux et surtout leurs enfants. Pour les générations suivantes, la dette est tout simplement dégueulasse.

    Le principe est simple : on dépense ce qu'on a. Si on n'a pas, on ne dépense pas. On travaille, tous, comme des fous, pour avoir de nouveau, et se remettre à dépenser. Tout individu raisonnable, tout homme ou toute femme ayant la responsabilité d'une famille, tout entrepreneur, surtout les petits (chez eux, pas de salades verbales, ils savent exactement, au centime près, où ils en sont, ce qu'ils peuvent se permettre, ce qu'ils doivent s'interdire), sait ce que cela veut dire. Pourquoi pas une Ville ? Pourquoi pas un Canton ? Pourquoi pas un pays ?

    Je suis un adversaire acharné de l'endettement. Et de grâce, qu'on ne vienne pas nous parler, comme la gauche, et aussi hélas une partie de la droite, de la "bonne dette", celle qui servirait aux "investissements". Quand on n'a pas d'argent, désolé Mesdames et Messieurs, mais on s'abstient "d'investir" ! On vit plus simplement, on accepte une forme d'austérité, on bosse dur, et quand on a de nouveau quelques fonds, alors oui, on dépense, ou on "investit".

    Tout le reste, c'est du bavardage de politicards. Mme Fontanet a parfaitement raison de ne pas augmenter d'un seul centime les impôts, qui étranglent à Genève la classe moyenne. Et elle a encore plus raison d'annoncer des coupes dans le train de vie de l'Etat. Elle demeure prudente dans les exemples. N'étant ni ministre, ni député, mais simples citoyennes ou simples citoyens, nous lui fournirons très volontiers des exemples précis et concrets de secteurs où ces ajustement devront être opérés. Par exemple, du côté de certains états-majors.

    Tout cela, oui. Mais pas le déficit. Et en encore moins la dette !

     

    Pascal Décaillet

  • Mai-juin 40 : un livre, un seul !

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    Sur le vif - Mardi 16.06.20 - 09.05h

     

    Les six semaines de guerre-éclair de l'Allemagne contre la France, la victoire totale de la première contre la seconde, l'ampleur historique - et, à mes yeux, irrémédiable - de la défaite française, constituent, depuis au moins 45 ans, l'une de mes plus grandes passions historiques.

    Au moment où nous commémorons le 80ème anniversaire de cette offensive foudroyante, l'une des percées les plus réussies, les plus décisives, de l'Histoire militaire, je voudrais, sur des centaines de livres ou articles spécialisés que j'ai lus, vous en recommander un seul : "L'Etrange Défaite".

    Marc Bloch, 54 ans au moment des faits, est un homme immense. Historien, fondateur (avec Lucien Febvre) de l'Ecole des Annales en 1929, il a participé comme officier à toute la Grande Guerre (qu'il a terminée comme capitaine). En 1939, il a demandé à reprendre du service, et a vécu les terribles événements de mai-juin 40 comme officier d'état-major.

    Sous ses yeux, il a vu la France s'écrouler. Défaite militaire. Défaite intellectuelle. Défaite spirituelle. Défaite morale. La plus grande catastrophe de toute l'Histoire de France. Elle ne s'en remettra pas. À lire le livre, on a presque l'impression que les Allemands sont une sorte de personnage secondaire, juste le catalyseur d'une liquéfaction française qui ne demandait qu'un agent externe pour s'opérer.

    Ce livre est tout simplement saisissant. C'est un traité sur la pétrification des esprits, dans la pensée stratégique française, depuis 1918. Alors qu'en face, il y a le risque, l'audace, la surprise, le mouvement. Bref, le plan Manstein. Et le génie de Rommel pour passer la Meuse. Il y a, surtout, une ivresse dionysiaque de l'action, celle dont parle Nietzsche.

    Résistant, arrêté puis torturé par la Gestapo, Marc Bloch sera fusillé, au bord d'un champ, à Saint-Didier-de-Formans, le 16 juin 1944.

    Il m'arrive, en date du 16 juin, de penser à lui. On occupe sa mémoire comme on peut.

     

    Pascal Décaillet

     

  • C'est une guerre culturelle !

     

    Sur le vif - Dimanche 14.06.20 - 16.54h

     

    C'est la guerre. De partout, on nous envahit de questions sociétâââles, on nous presse de pesanteur morale, on nous culpabilise de ce que nous sommes, on nous brandit le péché de l'Histoire, on éradique nos valeurs, on déboulonne, on arrache.

    Et nous ? Nous devrions contempler le carnage en nous taisant ? Nous serions gouvernés par la peur ? Il faudrait se plier face à la première meute venue, juste parce qu'elle génère un boucan d'enfer ?

    A tout cela, nous devons répondre NON. C'est une guerre qui nous est déclarée. Et c'est une guerre culturelle. Celle de l'ignorance face à la connaissance historique. Celle de la perception brute face à la mise en contexte. Celle de l'immédiat face à la diachronie.

    C'est une guerre culturelle. Il s'agit donc, pour chacun de nous, de lui donner des réponses culturelles. Ne surtout pas paniquer. Ne se laisser faire en aucun cas. Laisser gueuler les gueulards. Leur opposer la connaissance. La capacité à mettre en contexte, tirer des liens, établir (comme nous le propose Thucydide) des chaînes de causes à effets. Leur opposer la culture. Leur opposer notre passion pour la langue, l'Histoire des mots, les singularités nationales, et au fond l'Histoire tout court.

    Car ces furibards ont un point faible : leur inculture crasse. Ils déboulent, juste pour déboulonner. Ils veulent marcher sur Rome, sans rien connaître ni de Romulus, ni de Remus, ni du miracle matriciel de la Louve, ni du temps des Rois, ni de la République, ni de l'Empire.

    Si nous abdiquons nos valeurs, ils auront gagné. Si nous demeurons calmes, argumentés, fiers de nos héritages, y compris dans leurs dimensions rebelles, contradictoires, conflictuelles, alors nous les remettrons à leur place. Le personnage principal de cette guerre culturelle, celui dont tout dépend, ça n'est pas eux. C'est nous.

     

    Pascal Décaillet