Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 5

  • La dette - La faute

     

    Sur le vif - Jeudi 18.06.20 - 08.47h

     

    L'Etat n'a pas d'argent ? Eh bien, qu'il s'abstienne d'en dépenser ! Qu'il réduise sa voilure. Qu'il coupe dans son armada mexicaine, dans ses états-majors. Citoyen, je ne veux pas entendre parler des délires de relances "anticycliques" des socialistes. Il faut arrêter avec la mégalomanie des "investissements". Arrêter avec le mythe de la "bonne dette". Il n'y a pas de bonne dette ! Il n'y a que des marchands d'illusions, qui nous lient encore plus, nous et les générations suivantes.

    Le temps est à l'austérité. On n'a pas d'argent ? On se serre la ceinture ! On bosse comme des fous, on économise, et le jour où on aura de nouveau des fonds, on dépensera, ou on "investira", si ça nous chante.

    Et avant tout, pas un seul centime d'augmentation d'impôts ! À Genève, 36% des gens n'en payent pas, et désolé, ça n'est pas normal. La classe moyenne, en revanche, étouffe sous la fiscalité, les primes, les taxes ! Elle bosse, elle produit la richesse, il ne lui reste rien pour elle, c'est absolument dégueulasse.

    Austérité, oui ! Pour l'Etat ! La cléricature nous a tondus, elle a dépensé sans compter, elle a secrété des armées d'inutiles. Elle ne doit maintenant plus sortir un seul centime qui ne soit justifié par l'intérêt supérieur, le bien commun.

    La relance par la dette, c'est non. On relancera la machine quand on aura à nouveau, soi-même, en toute indépendance, sans rien devoir aux usuriers (car évidemment, les taux vont remonter), les moyens de se lancer dans des "investissements".

    Il faut rompre évidemment avec le socialisme, qui veut dilapider l'argent de ceux qui bossent, notre argent ! Mais il faut rompre, tout autant, avec la cupidité d'un certain libéralisme bancaire, dévoyé, où trop de profiteurs se frottent les mains d'avoir pour créancier un Etat. Auquel ils peuvent ainsi imposer leur idéologie, dicter leurs règles du jeu. C'est exactement ce qu'ils font depuis trente ans. Libre échange, libre circulation, abolition des frontières, des identités nationales, mondialisme cupide, autour du Veau d'or ! Cette droite-là n'est pas la mienne, ne l'a jamais été : JE VEUX LA NATION ! Pas les Marchands du Temple !

    Ni socialisme, ni libéralisme. Mais des communautés humaines soudées, fraternelles, autour d'une mémoire nationale, autour de leurs morts, autour de leurs valeurs culturelles, soucieuses de cohésion, à l'intérieur de frontières protectrices, avec une régulation stricte des flux. Occupons-nous d'abord de nous, avant de nous lancer dans les spéculations cosmopolites, les illusions d'universel ! Le monde n'existe pas !

    La responsabilité individuelle, dont le libéralisme financier a eu le culot de se réclamer, ça n'est pas cette prise d'otage des collectivités publiques par des manipulateurs financiers. J'en ai, pour ma part, une autre conception, plus haute, plus pure. Et je me souviens que dans la langue de Luther (qui m'habite totalement), le mot "Die Schuld" signifie à la fois "la dette" et "la faute". La faute morale !

     

    Pascal Décaillet

  • L'extase du bitume

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 17.06.20

     

    Ce qui vient de se passer, à Genève, est tout simplement hallucinant. A peine le confinement prenait-il à peu près fin, avec tout de même des règles de prudence qui continuent de s’imposer, que l’éternelle nuée de manifestants professionnels sortait de ses abris pour envahir les rues. Un jour le cyclisme, un autre l’antiracisme, puis le féminisme : peu importe la cause, pourvu qu’ils retrouvent ce sacré goût du bitume qui leur avait tant manqué depuis la dernière fois !

     

    A croire qu’il existe, à Genève, une petite catégorie des gens, quelques milliers, qui sont à longueur d’années sur les starting-blocks, prêts à gicler à la moindre occasion pour débouler dans la rue. Un mystique de la procession, Fête-Dieu ou Assomption, ne les dépasse pas en ferveur. Car il y a, oui, quelque chose de religieux dans l’éternel recommencement de ce rituel. Avec des slogans en guise de litanies, des couleurs pour la liturgie, des bannières comme les titres des Psaumes, pour que les fidèles s’y retrouvent.

     

    Vous noterez que, depuis 1945 (oh non, je ne prends pas cette date au hasard), c’est la gauche, dans nos pays, qui s’est approprié la rue. Elle en a fait sa chose, son théâtre, son décor, elle y rejoue les mêmes scénarios, le même drame, le même mélange de candeur « bon enfant » et de dérapages. Pendant ce temps, la famille intellectuelle et politique de la droite demeure sur le bas-côté. Elle laisse passer, s’étrangle, piaffe de rage. A quand sa reconquête du bitume ?

     

    Pascal Décaillet

     

  • Rien ne nous oblige à signer l'Armistice !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 17.06.20

     

    La question est simple : existe-t-il encore, en juin 2020, une droite à Genève et en Suisse ? Cette famille politique, plurielle (il faudrait dire « les droites »), donne l’impression, au niveau genevois comme sur le plan national, de ne plus avoir le moindre ressort pour défendre ses valeurs. Liberté individuelle, sécurité des personnes et des biens, attachement aux valeurs traditionnelles de notre pays, combat pour un État de droit, défense de la souveraineté suisse, de son indépendance. Lutte contre l’étouffement économique et fiscal de la classe moyenne. Tout cela vole en éclats ! On entend bien, ici et là, quelques bribes de voix autour de ces thèmes, mais elles demeurent des cris d’individus, des tentatives sporadiques, fragmentées, sans unité, sans projet ni cohérence d’ensemble. A vrai dire, la droite de ce pays semble en phase démissionnaire. S’apprête-t-elle à demander l’Armistice ?

     

    Ce serait dommage. Car, contrairement aux apparences, faites de bruit et de fureur, d’occupation constante de la rue par la gauche, de tintamarre et de banderoles rouges, le Canton de Genève est à droite ! Et la Suisse est à droite ! Ni la majorité politique du Grand Conseil, ni celle des Chambres fédérales à Berne, ne sont à gauche. Les Verts, par exemple, ont certes marqué des points lors des derniers scrutins, mais ils ne représentent guère plus de 15% de la population, allez disons 20% en étant déjà trop large ! Cela signifie que 80% à 85% de l’électorat, à Genève et en Suisse, ne vote pas Vert !

     

    Alors ? Alors, nous sommes sous l’empire d’une tétanisation des esprits. En matière climatique, en matière de sujets de société, en matière de transports, d’urbanisme, il convient maintenant, même si on n’appartient absolument pas au parti des Verts, de penser comme eux. Sinon, on se sentira comme en ostracisme. En exil intérieur, au milieu d’une marée dominante ! Et c’est là tout le drame : trop peu de politiques, hélas, osent la solitude. Il faut se fondre dans un moule, c’est tellement plus confortable. Et c’est d’autant plus commode que toute la politique suisse fonctionne sur les principes du grégaire : un parti est une paroisse, une église, une chapelle de pensée, avec un ou deux grands-prêtres, et surtout la masse des fidèles. Dans ce cocon de cooptation, on fait son nid, on éclot, on grandit, toujours dans le groupe ! Dès lors, pourquoi se singulariser ? Pourquoi risquer la rupture, l’isolement ? Pourquoi se mettre en marge ? Pourquoi se coltiner des nuits d’insomnie, avec des maux de ventre ? Le conformisme de pensée (par exemple, s’aligner sur la doxa des Verts, parce qu’elle est à la mode), c’est tellement plus douillet !

     

    A toutes ces démissions, pour ma part, je dis non. Je suis un homme seul. Un homme libre. Je n’appartiens à aucun groupe. Nul ne peut me dicter ma pensée. Et si j’ai des choses à dire, je le fais. Par exemple, dans ce journal. Dont j’apprécie le combat pour la liberté des idées. Excellente semaine à tous ! C’est le 80ème anniversaire de la capitulation française, le 22 juin 1940 à Rethondes. Mais nous, rien ne nous oblige à signer l’Armistice !

     

    Pascal Décaillet