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  • Bobos : l'addition sera salée !

     

    Sur le vif - Mercredi 30.10.19 - 05.18h

     

    La colère montante d'une classe moyenne étouffée par les primes, les taxes, les impôts, travaillant dur et ne pouvant plus mettre un centime de côté, sera l'un des paramètres majeurs de la prochaine législature fédérale.

    Rester sourd à cette colère, c'est condamner la Suisse à revivre des déchirements comparables à ceux de novembre 1918.

    La Suisse est, depuis 1937, un pays de paix sociale. Mais elle ne l'est ni par nature, ni par essence, ni en vertu d'une onction du ciel.

    Non, notre cohésion est le produit d'une culture politique, et d'une attention aux souffrances de nos compatriotes. Ne jamais laisser personne, ni aucune catégorie de population, sur le bord du chemin. La création de l'AVS, notre fleuron, en 1947/48, incarne la grandeur de cette ambition.

    Aujourd'hui, attention danger ! Personnes âgées laissées dans le dénuement et l'abandon. Jeunes sans emploi. Paysans sacrifiés sur l'autel du libre-échange. Travailleurs pauvres. Primes maladie, taxes, impôts, totalement confiscatoires. Et là, l'idéologie Verte qui va nous concocter de nouvelles taxes !

    Le problème no 1 de la Suisse est social. Notre cohésion, secret de notre réussite, est en danger. Toucher aux réseaux de solidarité, de mutualité, qui ont fait la Suisse moderne, c'est jouer, à terme, l'existence de notre pays.

    Sur tous ces thèmes, absolument majeurs, l'obsession monothématique de la campagne fédérale 2019 a joué le rôle d'un paravent. Les responsables de cet effet de leurre, évidemment profitable aux plus favorisés du système ultra-libéral, seront un jour amenés à rendre des comptes. L'addition sera salée.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Foutez-nous la paix avec le Brexit !

     

    Sur le vif - Mardi 29.10.19 - 16.09h

     

    De grâce, laissons le Brexit ! Le destin de l'Europe ne se joue pas dans ses rapports avec le Royaume-Uni, mais sur le continent ! L'obsession anglophile - et anglomane, et anglophone - de la presse romande l'amène à surestimer totalement le rôle d'une nation certes importante, mais périphérique pour le destin européen.

    Par pitié, considérons l'Allemagne ! L'Histoire allemande. La langue allemande. La littérature allemande. L'Histoire musicale allemande. Le prodigieux renouveau du destin national allemand, depuis Frédéric II (1740-1786), mouvement ininterrompu (le 8 mai 1945 n'est qu'une défaite d'étape).

    Passionnons-nous pour l'Ostpolitik, cette idée de l'immense Chancelier Willy Brandt (1969-1974). Analysons sans concessions la réunification de 1989/1990, entendez le pur et simple, le vulgaire et glouton phagocytage de la DDR par un Kohl atlantiste à souhait. Tentons de comprendre le vote en Thuringe. Le vote en Saxe. Le vote en Ombrie. Tentons de saisir ce qui se passe en Italie, en Pologne, en Hongrie, en Grèce, dans les Balkans.

    Et cessez de vous focaliser, à cause de votre anglomanie née de la propagande post-1945, sur une Perfide Albion qui vivra très bien son destin hors de l'Union européenne, ce qu'elle n'avait pas trop mal réussi depuis Hastings (1066) jusqu'à 1972 !

    Tout ce tropisme obsessionnel des médias sur le Brexit, tout ce bruit, toute cette fureur, nous en disent beaucoup plus long sur l'importance totalement sur-évaluée du monde anglo-saxon dans les consciences formatées de nos observateurs politiques. Et, par symétrie, sur l'incroyable sous-estimation de l'univers germanique, dans l'ordre de l'Histoire, de la politique, et avant tout dans celui de la culture.

    Foutez-nous à la paix avec le Brexit !

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Les Lumières du Prince-candidat

     

    Sur le vif - Mardi 29.10.19 - 12.50h

     

    Il devient un peu lassant d'entendre le PLR genevois expliquer sa contre-performance du 20 octobre par le slogan : "Notre électorat ne s'est pas mobilisé".

    Singulière manière de se défausser. Monsieur X se présente à une élection, les citoyens n'élisent pas Monsieur X, ils plébiscitent d'autres personnes à la place de Monsieur X. Et pour toute explication, Monsieur X regrette que "son électorat" ne se soit pas mobilisé !

    Ce sophisme appelle deux remarques. D'abord, l'usage du possessif : "notre électorat". Comme si tel candidat disposait, de façon invariable, d'un patrimoine de voix, qui lui reviendraient d'office. S'il n'est pas élu, ça n'est pas qu'on l'ait désavoué, détestable hypothèse, mais que les serfs - ou métayers - constituant le socle électoral naturel du Prince-candidat ont eu la paresse de lui rendre l'hommage de l'urne.

    Deuxième remarque, le don de divination pour identifier les abstentionnistes. Un esprit simple, comme le nôtre, pourrait a priori s'imaginer que ces derniers sont dans tous les partis, parce qu'il y a des gens qui votent, et d'autres non. Mais la Lumière du Prince-candidat, infiniment plus éclairante, est assez pénétrante pour définir que ses adversaires ont fait le plein, et que les abstentionnistes sont les ingrats, les paresseux, les dormeurs du dimanche matin de son propre camp.

    Monsieur le Prince-candidat est logé à excellente enseigne, pour disposer d'une lucidité d'une telle tenue.

     

    Pascal Décaillet