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  • Contre la libre circulation des personnes

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 05.09.18

     

    Dans la vie, il faut être clair. Avoir le courage d’afficher son jeu. En Suisse, nous sommes invités, quatre fois par an, à nous prononcer, dans des votations, sur des initiatives ou des référendums. Chaque citoyenne, chaque citoyen, a parfaitement le droit de dire OUI. Ou celui de dire NON. Diaboliser l’adversaire n’a pas sa place dans notre culture politique. Et surtout, ne sert à rien. Dans cette optique, j’annonce ici, avec la plus grande clarté, mon opposition au principe de libre circulation des personnes. Elle est vieille de vingt ans, m’a valu un nombre considérable d’ennemis. Eh bien, aujourd’hui, je réaffirme publiquement une position qui a toujours été la mienne : les échanges, oui ; l’ouverture au monde, oui ; le dialogue avec les autres cultures, oui ; le respect total des êtres humains, oui ; l’affirmation de l’égalité entre tous, oui. Mais, désolé, face aux flux migratoires, la nécessité urgente d’une régulation s’impose.

     

    Régulation, cela ne signifie aucunement fermeture des frontières. Bien sûr que non ! Toute communauté humaine a besoin de l’échange pour respirer, se renouveler. Simplement, le principe de libre circulation, appliqué depuis le début des années 2000, et défendu comme un dogme par les tenants de l’idéologie libérale, ne permet pas à la Suisse de contrôler ses flux migratoires comme il le faudrait. Contrôler, ça n’est pas stopper ! C’est permettre à chaque nation de régler elle-même, en fonction de son système de décision, le curseur de ce qu’on peut accepter, en termes d’immigration. C’est exactement ce que le peuple et les cantons ont voulu, le 9 février 2014, en acceptant l’initiative contre l’immigration massive. Et c’est, tout aussi exactement, ce que le Parlement a lamentablement tenté de défaire, dans les discussions sur la mise en application. Une posture qui ne grandit pas les élus.

     

    En matière européenne, il faut cesser de tourner autour du pot. Ou de brandir obsessionnellement, comme le fait la SSR, le miroir aux alouettes de "l’Accord-cadre institutionnel", fruit des cerveaux de MM Burkhalter, puis Cassis. Cet accord, totalement décalé, n’intéresse pas les couches profondes du peuple suisse. La vraie discussion, populaire, nationale, la mère de toutes les batailles, sera l’initiative de l’UDC et de l’ASIN, déposée ce vendredi 31 août, contre la libre circulation. Là, nous parlerons enfin de l’essentiel. Il y aura les POUR, il y aura les CONTRE, il y aura un vaste débat national sur ce qui compte vraiment, ce qui fait vraiment mal, ce qui concerne les préoccupations les plus profondes des gens, notamment les Suisses les plus précarisés, sur le marché du travail.

     

    La mère de toutes les batailles ! Ce sera un débat du peuple avec le peuple, de Genève à Romanshorn. Pas un débat d’initiés. Pas un débat entre les 246 de Berne, mais une immense explication entre les quelque cinq millions de citoyennes ou citoyens de notre pays. C’est à cette vaste discussion que nos esprits et nos cœurs doivent se préparer. « L’Accord-cadre institutionnel », de MM Burkhalter et Cassis, ce sera pour une autre vie. Dans un autre monde. Nous, les citoyennes et citoyens, avons mieux à faire.

     

    Pascal Décaillet

     

       
  • "Migrant", avec guillemets !

     

    Sur le vif - Mardi 04.09.18 - 14.54h

     

    Je n'accepte absolument pas la manière dont le mot "migrant", quasiment absent du langage politique jusqu'à une période récente, a été massivement imposé ces dernières années dans le vocabulaire.

     

    J'aurais énormément à dire sur ces éléments de langage, tout sauf gratuits, donc tous porteurs d'un sens politique très précis, qui viennent comme par hasard s'engouffrer dans nos lexiques.

     

    C'est pourquoi, la plupart du temps, pour montrer ma distance, non face aux "migrants" (toute personne humaine, à mes yeux, mérite le respect), mais face à l'automaticité imposée de ce vocable, je le place entre guillemets.

     

    Je déteste ce participe présent substantivé, laissant entendre qu'il existerait comme une condition professionnelle de "migrant", constituant (c'est justement ce qu'on essaye de nous faire croire) une sorte d'inéluctable, que nous serions contraints d'accepter.

     

    Le mot "réfugié", lui, plus clair et plus ciblé, fait expressément référence à la voie de l'asile, choisie par des personnes qui doivent fuir leur pays, où elles sont victimes de persécutions.

     

    Mais le mot "migrant", ce participe présent continu, laisse poindre quelque nomadisme éternel, comme un mouvement perpétuel, cosmique, auquel nous n'aurions pas le choix de nous opposer.

     

    Or, la politique, c'est choisir. Dire oui. Ou dire non. Et non nous plier face une contrainte, fût-elle soutenue par les voix les plus suaves de la doxa morale.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Chemnitz : la responsable s'appelle Angela Merkel

     

    Sur le vif - Mardi 04.09.18 - 11.57h

     

    La principale responsable de la colère des Allemands de Chemnitz s'appelle Angela Merkel.

     

    C'est elle, par son ouverture inconsidérée des frontières à l'automne 2015, qui est la cause de ce qui se passe maintenant, notamment dans les Laender de l'ex-DDR, où le niveau de vie est peu élevé, la cohésion sociale précaire. Eh oui, le miracle économique allemand n'a pas produit ses effets de façon égale dans toutes les parties du pays, c'est le moins qu'on puisse dire.

     

    Sous la pression d'un grand patronat qui voyait avec délectation arriver massivement en Allemagne une main d’œuvre peu regardante sur les conditions salariales, Mme Merkel a fait en 2015 un choix catastrophique. Au lieu d'ouvrir les frontières de façon contrôlée, elle a laissé se produire un afflux massif dont les Allemands les plus précarisés, aujourd'hui, payent le prix.

     

    Les gens qui manifestent à Chemnitz sont dans leur immense majorité des gens simples, des ouvriers ou des chômeurs, qui estiment qu'on n'en fait pas assez pour eux, et trop pour les "migrants". On peut, d'ici, de notre douillet confort de société prospère, les prendre de haut, ou ne voir en eux que des "nazis" (manifestement hyper-minoritaires), mais ce jugement hautain et méprisant ne réglera rien. Les Allemands ont un problème avec l'immigration de masse engendrée par la décision Merkel de 2015, c'est un fait, il faut l'accepter.

     

    L'accepter, ça n'est évidemment pas cautionner les chasses à l'homme. En aucun cas, ni en Allemagne, ni ailleurs ! Mais c'est prendre en compte, avant toute chose, la légitime souffrance des populations allemandes directement confrontées à cette altérité non désirée. Il n'est pas certain que le chômeur saxon moyen, oublié par la Réunification, oublié par la prospérité du reste du pays, oublié par Mme Merkel, soit extatiquement sensible à ce concept miraculeux de "métissage", dont on nous parle tant.

     

    La principale responsable des événements de Chemnitz s'appelle Angela Merkel. Elle devra, un jour, tôt ou tard, prendre ses responsabilités politiques. Face au peuple allemand. Et face à l'Histoire.

     

    Pascal Décaillet