Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 12

  • Les étrennes du jardinier

     

    Sur le vif - Dimanche 09.09.18 - 16.20h

     

    Quand le Temps s'exprime sur l'avenir de la paysannerie suisse, j'ai l'impression d'un banquier privé genevois songeant, à la sortie du Culte, à ne pas oublier les étrennes de son jardinier.

     

    Pascal Décaillet

     

  • La jeunesse vieillissante d'Emmanuel Macron

     

    Sur le vif - Dimanche 09.09.18 - 09.32h

     

    Emmanuel Macron n'est moderne qu'en apparence. Comme Giscard, en 1974, moderne pendant la campagne, puis très vite rattrapé par sa nature, celle d'un prédateur de la plus archaïque des espèces.

     

    Kennedy 1960, Giscard 1974, Macron 2017 : jouer sur sa jeunesse, son image, son élégance. Bien marquer le contraste avec son prédécesseur : Kennedy succède à Eisenhower, grand général en 1944 mais président passif et vieillissant entre 1953 et 1960 ; Giscard arrive après Pompidou, président malade, visage bouffi par la cortisone ; Macron doit marquer la différence avec François Hollande, surgi de la Province balzacienne.

     

    Alors, Macron 2017 a joué la carte de la "France à réformer" (vieille rengaine, déjà Giscard 74), de la jeunesse et de la rénovation. Il n'a pas donné de contenu, il s'est juste arrangé pour être présent au second tour : face à une telle adversaire, X était gagnant, il fallait juste qu'il fût Monsieur X. Alors, dûment financé par des fonds qu'il est allé chercher jusque sur la Côte Est des États-Unis, il a tout mis en œuvre pour pouvoir jouer son rôle de gendre idéal, contre la bête immonde.

     

    Tactiquement, c'est admirablement joué. Mais pour quel contenu ? Quelle politique ? D'un bout à l'autre de la campagne, personne ne l'a su. Le discours de Macron, en termes de sens, était parfaitement inaudible. Il fallait juste qu'il se montrât, affichât son élégance et sa jeunesse, et le tour était joué. Ce fut la victoire du néant sémantique, en costume parfaitement coupé.

     

    Depuis bientôt 18 mois, le néant sémantique est au pouvoir. Il n'a, pour l'heure, strictement rien réformé, il n'a fait que continuer à produire des effets d'annonce. A ce qui s'est passé de fondamental en Italie, en Autriche, en Bavière, en Hongrie, il n'a rien voulu voir. Il s'est cantonné dans ses certitudes de MRP pro-européen de la Quatrième République, doublé d'un ultra-libéral orléaniste, détestant le peuple. Il se comporte en monarque, mais juste pour la cuiller d'argent. A la colère noire des peuples, ceux qui veulent contrôler les flux migratoires et ne supportent plus l'arrogance impuissante de Bruxelles, il ne veut rien voir, rien entendre. Lui, naguère si jeune, le voilà paralysé, sourd, muet.

     

    A tout jouer sur la jeunesse et le "changement", on court au vieillissement et à l'immobilisme. C'est ce qui était arrivé au réformateur Giscard de 1974. C'est ce qui advient à Macron. Cinq ans de répit pour l'Ancien Monde. Cinq ans de perdus pour la France.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Les vautours, je les emmerde

     

    Sur le vif - Samedi 08.09.18 - 21.08h

     

    En voyant apparaître, dans la fulgurance d'un instant de grâce, en fin d'après-midi, une miraculeuse escadrille d'oiseaux, j'ai pensé à la définition des emmerdes par Jacques Chirac.

     

    Du coup, je dédie cette pensée à un homme dont j'ai souvent - bien seul - attaqué la politique alors qu'il était au sommet de sa superbe et de son pouvoir, et que je n'attaquerai pas alors qu'il est à terre.

     

    Cela, pour deux raisons. D'abord, je n'attaque jamais un homme à terre. Ensuite, je crois qu'au fond, depuis vingt ans que je le connais, malgré tous les "malgré" que la vie peut jeter sur le chemin, je l'apprécie beaucoup.

     

    Quant aux vautours, je les emmerde.

     

    Pascal Décaillet