Sur le vif - Samedi 08.09.18 - 11.01h
La gauche moralisante (qui, Dieu merci, ne constitue pas toute la gauche), commet depuis des décennies une erreur monumentale : au lieu de combattre ses adversaires sur le seul terrain qui vaille, celui des actes, elle perd son temps à les QUALIFIER. Elle leur jette des mots au visage, là où elle devrait contre-agir, par des faits.
Lorsque j'étais étudiant, certaines Facultés de l'Université de Genève, seconde partie des années 70, étaient complètement à gauche. Du coup, si vous n'étiez pas de ce bord dominant, on vous traitait de "fasciste".
On ne traitait pas seulement de fascistes les vrais fascistes (hyper-minoritaires), mais les jeunes libéraux, les jeunes radicaux, et même les gentilles jeunesses démocrates-chrétiennes ! Chez les colleurs d'étiquettes de gauche, aucune nuance, aucune connaissance historique, ni philosophique, de la passionnante diversité des droites, depuis la Révolution française. Non : tous fascistes !
Aujourd'hui, c'est la même chose avec le mot "populiste" (qui n'a rien d'insultant, d'ailleurs). Dès que vous plaidez pour une politique de contrôle des flux migratoires, pour la démocratie directe, pour le protectionnisme agricole, on vous traite immédiatement de populiste.
Alors, va pour "populiste", ma foi. Mais la gauche moralisante, une fois qu'elle aura, à cent mille reprises, bien salivé en traitant ses adversaires de "populistes", ce qui ne fait en rien avancer sa cause, elle pourra peut-être se mettre au travail. Et attaquer les problèmes à la racine.
On peut toujours rêver, non ?
Pascal Décaillet