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  • Foutez-nous la paix avec la morale !

     

    Sur le vif - Jeudi 06.09.18 - 17.22h

     

    Tant que la gauche moralisante - la pire - n'aura d'autre recours, face aux enjeux d'aujourd'hui, que l'invocation des années trente, elle se discréditera, ne fera rien avancer, perdra des points.

     

    Que la gauche socialiste nous fasse un peu moins de morale, et qu'elle se remette à faire du social ! Qu'elle parte à la reconquête d'un terrain laissé à d'autres. Qu'elle s'occupe du pouvoir d'achat, de l'emploi, de la santé, des primes maladie. Qu'elle protège les travailleurs suisses, face aux flux migratoires ! Qu'elle cesse de nous faire, à longueur de journées, la leçon sur des sujets de "société" ne touchant qu'une faible partie de la population. La gauche socialiste urbaine, bien pensante, bobo, aurait-elle oublié le prolétariat, les démunis, les vrais, au profit des seuls lobbys communautaristes ?

     

    Quant aux années trente, je les connais à fond. En Allemagne, en France, en Italie. L'obsession qu'elles viennent à se reproduire constitue une faiblesse dans l'analyse historique. S'il existe des points communs, à plus de huit décennies d'intervalle, il existe surtout d'immenses différences entre les sociétés de ces années-là, et celles d'aujourd'hui.

     

    Que les socialistes cessent de nous faire la morale. D'utiliser, à n'en plus finir, les mots "haine" et "honte", qui n'ont rien à voir avec le vocabulaire de l'analyse politique. Qu'ils s'occupent du social ! Qu'ils s'occupent des plus faibles, des plus défavorisé !

     

    Et après cela, nous verrons.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • L'asticot libertaire

     

    Commentaire publié dans GHI - 05.09.18

     

    Emmanuel Macron vient de friser le code. Il n’a pas mordu sur la double ligne, car il s’en est retenu au dernier moment, mais il en a eu l’intention. Le seul fait que le Président français ait pu, une seule seconde, ENVISAGER de nommer Daniel Cohn-Bendit ministre, devrait lui valoir un retrait de permis jusqu’à la fin de législature.

     

    Pourquoi ? Parce que l’éternel agitateur de Mai 68 ne croit tout simplement ni aux nations, ni à la République. Il a d’autres valeurs, ce qui est son droit, comme la sanctification extatique de la liberté individuelle. Cohn-Bendit n’est pas un républicain, c’est un libertaire. L’idée même de l’Etat, qu’il n’imagine que dans sa forme coercitive, lui est fort lointaine.

     

    Dans ces conditions, il peut évidemment vivre sa vie, donner son avis, hurler dans des manifestations, donner des interviews, écrire des bouquins, enfin tout ce qu’il veut. Mais le nommer ministre serait insensé. Parce qu’un ministre, c’est un homme ou une femme qui doit croire en la dimension d’Etat, y compris dans sa composante dure, régalienne. Croire en la République.

     

    Et c’est aussi, un ministre, quelqu’un qui doit croire en la nation. Celle qu’il sert, en l’espèce. Or, notre asticot libertaire ne cesse de déclarer que l’échelon national est dépassé, qu’il faut penser Europe, oublier les vulgaires clivages des frontières. Qu’il aille donc, tout à ses nuits d’ivresse poétique, parachever ses rêves de reprendre la Sorbonne. Et qu’il laisse les gens d’Etat servir la nation, ce qui est leur mission première.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Cela s'appelle une nation

     

    Sur le vif - Jeudi 06.09.18 - 09.33h

     

    Un UDC qui combat les initiatives agricoles du 23 septembre m'est aussi étranger, incompréhensible, qu'un homme ou une femme de gauche qui, au nom d'un internationalisme béat, soutient la libre circulation des personnes.

     

    Pour ma part, si je suis conservateur, depuis toujours, c'est dans un sens profondément social, proche des plus démunis, soucieux de ne laisser personne, à l'intérieur de notre communauté nationale, sur le bord du chemin.

     

    Ce conservatisme social m'amène à vouloir un corps des citoyens puissamment participatif, d'en bas, par la démocratie directe, aux décisions sur l'avenir du pays. Un État fort, au service de tous, garant de la justice sociale. Un Parlement qui fasse des lois, mais qui ne détient en aucun cas le monopole du débat politique : ce dernier appartient à l'ensemble des citoyennes et citoyens.

     

    Si je suis "conservateur", ce qu'était nommément mon admirable grand-père maternel, 1892-1925, décédé à 33 ans, instituteur, violoniste, capitaine à l'armée, fauché par la maladie, ça n'est pas pour revenir aux valeurs du passé.

     

    Non, j'aspire à "conserver" (ce qui, par un singulier paradoxe, comporte une puissante dimension d'invention et de rénovation) des valeurs simples et solides, entre les humains : le respect, la démocratie, notamment directe, la confiance.

     

    Et surtout, la culture. Comment voulez-vous vous lancer dans l'étude de la musique, de la poésie, d'une langue, sans passer par l'apparente aridité du solfège ou de la grammaire ? Comment pouvez-vous parler d'un pays sans avoir, en profondeur, étudié toutes les facettes, toutes les contradictions de son Histoire ?

     

    Je ne suis pas conservateur pour maintenir la poussière d'un ordre ancien. Mais pour affronter l'avenir au service, non du profit, non des dividendes, mais de l'humain. Avec des valeurs autrement solides que l'improbable cliquetis du mondain.

     

    Construire l'avenir, non dans un mirage cosmique, ou planétaire, non dans l'illusion internationaliste, mais en commençant par chaque communauté humaine, soudée, là où elle est, par une fusion dans l'ordre de la mémoire, la présence des morts, le sang versé, les émotions partagées.

     

    Cela porte un très beau nom, pour lequel je me battrai toute ma vie, un nom ignoblement galvaudé par les libertaires, les cosmopolites et les mondialistes : cela s'appelle une nation.

     

    Pascal Décaillet