Sur le vif - Jeudi 06.09.18 - 17.22h
Tant que la gauche moralisante - la pire - n'aura d'autre recours, face aux enjeux d'aujourd'hui, que l'invocation des années trente, elle se discréditera, ne fera rien avancer, perdra des points.
Que la gauche socialiste nous fasse un peu moins de morale, et qu'elle se remette à faire du social ! Qu'elle parte à la reconquête d'un terrain laissé à d'autres. Qu'elle s'occupe du pouvoir d'achat, de l'emploi, de la santé, des primes maladie. Qu'elle protège les travailleurs suisses, face aux flux migratoires ! Qu'elle cesse de nous faire, à longueur de journées, la leçon sur des sujets de "société" ne touchant qu'une faible partie de la population. La gauche socialiste urbaine, bien pensante, bobo, aurait-elle oublié le prolétariat, les démunis, les vrais, au profit des seuls lobbys communautaristes ?
Quant aux années trente, je les connais à fond. En Allemagne, en France, en Italie. L'obsession qu'elles viennent à se reproduire constitue une faiblesse dans l'analyse historique. S'il existe des points communs, à plus de huit décennies d'intervalle, il existe surtout d'immenses différences entre les sociétés de ces années-là, et celles d'aujourd'hui.
Que les socialistes cessent de nous faire la morale. D'utiliser, à n'en plus finir, les mots "haine" et "honte", qui n'ont rien à voir avec le vocabulaire de l'analyse politique. Qu'ils s'occupent du social ! Qu'ils s'occupent des plus faibles, des plus défavorisé !
Et après cela, nous verrons.
Pascal Décaillet