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  • Le Conseil fédéral est contre - Et alors ?

     

    Sur le vif - Mardi 21.08.18 - 15.15h

     

    Je le redis pour la millième fois : l'avis du Conseil fédéral, lorsqu'une initiative populaire est soumise au peuple, est d'un intérêt parfaitement secondaire. Et ne mérite en tout cas pas les salves d'ouvertures systématiques, comme des orgues de Staline, dans les journaux SSR. Ainsi, aujourd'hui encore, parce que M. Schneider-Ammann a plaidé le non aux deux initiatives agricoles du 23 septembre.

     

    Une initiative est une affaire du peuple avec le peuple. C'est justement parce que les élites politiques du pays en ont sous-estimé l'objet, qu'elle a été conçue, imaginée, lancée sur la place publique. Un comité de citoyennes et de citoyens a dû, au prix d'immenses efforts, exhumer un thème que les élus voulaient garder enfoui. Une initiative, c'est un pari civique, qui exige un courage considérable. Beaucoup de solitude, dans les premières semaines. Ces gens, qui sont la levure même de notre vie politique, méritent le respect qu'on doit aux combattants.

     

    On se doute bien que le Conseil fédéral est contre ! Il est toujours contre ! Pour la bonne raison qu'une puissante idée, qui ne vient justement pas de lui, occupe pendant des semaines le débat national. Il est contre, parce qu'il se sent désavoué - il l'est - par toute cette sève citoyenne, qui monte des profondeurs du pays. Il est contre, par rancœur. Par jalousie. D'autres, à sa place, viennent dicter l'agenda !

     

    Il est contre, parce qu'il assiste, impuissant, à la politique écrite, scénarisée, mise en scène, par d'autres forces que lui, autrement plus telluriques.

     

    La démocratie directe suisse, et avant tout l'initiative populaire fédérale, constituent l'un des plus puissants leviers de contre-pouvoir au monde. N'écoutons surtout pas la petite clique de juristes et professeurs de droit qui veulent la limiter. Elle doit, tout au contraire, être encore étendue !

     

    Pascal Décaillet

     

  • Allemagne : l'autre gauche, celle qui monte

     

    Sur le vif - Mardi 21.08.18 - 11.46h

     

    En Allemagne, la gauche radicale combat à son tour l'immigration incontrôlée, et exige un contrôle drastique des flux migratoires.

     

    Pourquoi le SPD, aujourd'hui totalement à terre suite aux dernières élections, n'a-t-il pas tenu ce discours ? Lui, l'héritier de la grande tradition sociale-démocrate allemande, qui remonte au moins à 1848, pourquoi n'a-t-il pas tiré la sonnette d'alarme, suite à l'ouverture inconsidérée des frontières par Mme Merkel, à l'automne 2015 ? Le sort de la classe ouvrière allemande n'intéresse-t-il plus le parti qui fut celui de Willy Brandt ?

     

    La maladie héréditaire de la sociale-démocratie allemande, aujourd'hui comme en 1919, c'est sa prétention à l'internationalisme, et à quelque dimension universelle qui n'intéresse guère les Allemands les plus précaires. A cela s'ajoute une "gentrification" du parti, devenu celui des villes et des classes moyennes, voire supérieures, et plus du tout celui des travailleurs. Or, des usines, oui des bonnes vieilles machines keynésiennes de fabrication à la chaîne, il en existe encore beaucoup en Allemagne, c'est d'ailleurs l'une des raisons - avec la maîtrise de l'acier - de l'incroyable prospérité économique de ce pays.

     

    Là où il y a des usines, ou des aciéries, il y a des ouvriers. Oui, cela existe encore ! En Allemagne, depuis Bismarck et ses premiers contrats collectifs, ses premières assurances sociales, le souci a été constant de maintenir un dialogue fructueux entre patronat et syndicats. Dans cette dialectique, le SPD a historiquement tenu un rôle majeur. Ce rôle, aujourd'hui, il l'a perdu.

     

    Pendant ce temps, à la gauche du SPD, des formations plus radicales, avec un langage plus clair, plus proche du peuple, mais aussi avec des options plus tranchées, parfaitement identifiables, ont prospéré. Elles sont les héritières de cette autre gauche allemande, qui existait puissamment en 1918, 1919, plus percutante, plus offensive, et dont l'une des branches était franchement plus nationale. Pendant la République de Weimar, pendant les années d'opposition au Troisième Reich, puis dans les deux Allemagnes de 1949 à 1989, la dualité antagoniste de ces gauches a existé.

     

    Aujourd'hui, la gauche radicale monte. Et la vielle sociale-démocratie, humaniste, s'effondre. Enlisée dans ses rêves internationalistes, dans ses chimères cosmopolites. Ce qui se passe dans la politique allemande, souvent, se retrouve chez nous quelques années plus tard. Le combat des gauches, entre préférence nationale et béatitude mondialiste, ne fait que commencer.

     

    Pascal Décaillet

     

  • PYM : un peu trop pressé !

     

    Sur le vif - Lundi 20.08.18 - 11.40h

     

    J'éprouve, depuis vingt ans, la plus vive admiration pour Pierre-Yves Maillard, que j'ai nommé "Le meilleur de tous", dans un commentaire, il y a une quinzaine d'années. C'est un homme d'Etat et de conviction.

     

    Mais je ne suis pas sûr que dévoiler son aspiration à devenir le premier syndicaliste de Suisse, alors qu'on est encore en poste dans un gouvernement cantonal, soit stratégiquement habile. L'intérêt avoué pour la fonction future sera de nature, qu'on le veuille ou non, à jeter une ombre sur l'action exécutive présente.

     

    Être ministre cantonal est une chose. Être le patron de la première centrale syndicale du pays en est une autre. On peut exercer les deux fonctions successivement. Mais évoquer la seconde, alors qu'on est encore en plein dans la première, donne l'impression qu'on regarde déjà ailleurs, ce qui n'est jamais bon.

     

    Pascal Décaillet