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Sur le vif - Dimanche 17.06.18 - 16.08hQue le ministre suisse des Affaires étrangères décoiffe et défrise les vieilles habitudes, je veux bien. Encore faut-il que ce travail s'opère dans le bon sens. J'entends pas là, un sens qui serve les intérêts supérieurs de notre pays face à l'Europe, son rôle de médiateur pour la paix ; et au Proche-Orient, l'équilibre du respect prodigué aux antagonistes.Respect pour Israël, dont il n'est pas question de remettre en cause l'existence. Et respect EXACTEMENT aussi fort pour les Palestiniens, prise de position sans appel et sans équivoque pour que ces derniers puissent disposer d'un État indépendant et souverain.Parce que juste défriser, ou décoiffer, pour la seule émotion capillaire de l'image produite, c'est un peu court.Pascal DécailletLien permanent Catégories : Sur le vif
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Berlin, 17 juin 1953
Sur le vif - Dimanche 17.06.18 - 06.25h
Il y a 65 ans aujourd'hui, l'insurrection à Berlin-Est. Un moment majeur d'une Histoire de la DDR qui reste à écrire, tant elle est méconnue, passionnante, essentielle.
Sur cette insurrection du 17 juin 1953, trois mois et douze jours après la mort de Staline, à lire absolument, une pièce de Günter Grass, éblouissante. Elle représente Brecht, faisant jouer le Coriolan de Shakespeare, au Berliner Ensemble. Lorsque, tout à coup, les ouvriers insurgés envahissent son théâtre !
Cette pièce s'appelle "Die Plebejer proben den Aufstand", "Les plébéiens répètent l'insurrection". Elle y transforme le plus grand dramaturge du vingtième siècle en victime d'acte révolutionnaire !
Ce texte, que tout prof d'allemand devrait lire avec ses élèves (après les avoir invités à lire l'œuvre, géniale, de Brecht lui-même, bien sûr), est publiée, en français, aux Editions du Seuil.
Et, si la grandeur tragique du mythe de Coriolan vous intéresse, et que la fréquentation du sublime ne vous effraye pas, il y a évidemment l'Ouverture en do mineur, Opus 62, composée en 1807 par un certain Ludwig van Beethoven.
Pascal Décaillet
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De Delphes à Tübingen
Sur le vif - Samedi 16.06.18 - 07.38h
L'Europe n'est pas libérale par essence. Mais seulement parce que certains dirigeants, à un certain moment, lui ont imposé la tyrannie des marchés libéraux. C'est le péché originel, porteur de tous les maux de l'Union européenne, aujourd'hui.
Notre vieux continent n'est pas un dominion hors-taxes de la jungle anglo-saxonne. Il est, tout au contraire, le produit d'une immense Histoire où les communautés humaines, au fil des générations, ont tissé des liens de reconnaissance, de solidarité, de mutualité.
Cela, pendant des siècles, s'est construit autour des grands Ordres chrétiens. Mais aussi, dans le registre temporel, autour de la notion d'Etat, autour de la loi et de la chose écrite. L'Europe est un lien, une mise en partage des cultures. La réduire à un marché relève d'une conception vulgaire, inachevée, de la mission de notre continent dans le monde.
Le jour où les pays d'Europe mettront en commun l'intime richesse de ce qui les unit, de Weimar à Cluny, de Delphes à Tübingen, de Dresde à Sénanque, de Sienne à Nuremberg, là oui, s'élèvera quelque chose dans nos âmes. Pour l'heure et pour de nombreuses générations, je n'entrevois que la permanence des nations.
Pascal Décaillet
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