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  • Quatre raisons de rejeter Mai 68

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    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 28.03.18

     

    Mon opposition à Mai 68 est totale. Elle date des événements (j’allais sur mes dix ans, et les ai suivis de près), n’a cessé de se renforcer en un demi-siècle. Elle est non-négociable. Au moment où les nostalgiques nous agitent, une nouvelle fois, le caléidoscope de la rétrospective, il m’apparaît nécessaire de rappeler les raisons qui m’amènent à un rejet sans appel de ce mouvement, et surtout de l’idéologie qu’il a portée, ensuite, pendant des décennies. Je pourrais en recenser des dizaines, il me faudrait écrire un livre, qui serait un pamphlet d’une rare violence. En attendant, en voici déjà quatre.

     

    1)  Mai 68 n’est pas une Révolution

     

    Les étudiants, dans les rues, prétendaient explicitement à une Révolution politique, soit au remplacement d’un ordre social par un autre. Ils n’y sont absolument pas parvenus. Dès que les ouvriers ont obtenu, grâce aux Accords de Grenelle, une augmentation inespérée (35%) du salaire minimum, ils ont aussitôt laissé tomber les petits-bourgeois du Quartier latin. Pire : aux élections de juin, un mois plus tard, la France, qui avait pris peur, a envoyé à la Chambre la majorité la plus conservatrice depuis 1919. Ce furent les très tranquilles années Pompidou. Comme Révolution, on fait mieux.

     

     

    2) Le désordre libertaire, ça n’est pas la République

     

    Je suis fondamentalement républicain, très attaché aux valeurs de la Révolution française. Mais la République, pour atteindre ses idéaux d’égalité des chances, a besoin de l’ordre social. La dialectique entre pensées adverses, excellente en soi, c’est dans les espaces institutionnels prévus à cet effet qu’elle doit s’exercer. Pas dans la rue. Pas en incendiant des voitures. Pas en paralysant le pays.

     

     

    3) Mai 68 n’a rien à voir avec la gauche

     

    Rien, ou très peu. Les vociférations de rue des étudiants ne sont pas l’expression du vieil antagonisme gauche-droite, porté par la Convention, avec ses Jacobins, ses Montagnards et ses Girondins. D’ailleurs, la gauche ouvrière détestait ces éruptions de petits révoltés. Le reste de la gauche (Mitterrand, et même Mendès France) est passé à côté des événements, tout comme d’ailleurs les droites. Mai 68, c’est un épisode, joyeux et printanier, du vieux mythe parisien des Barricades, celles de 1830, 1848, 1870 et 1944 (Libération de Paris). Beaucoup des leaders de Mai sont devenus, par la suite, des patrons libéraux, fort peu soucieux, pour certains, du bonheur social de leurs employés.

     

     

    4) Mai 68 a détruit l’Ecole

     

    Que certaines chaires parisiennes fussent, en 1968, aux mains de mandarins tout puissants, c’est exact, et les étudiants n’avaient pas tort de le dénoncer. Mais, au-delà des événements de ce printemps-là, l’esprit de Mai a colporté, pendant des décennies, tout le charivari idéologique qui a fait tant de mal à l’Ecole, et pas seulement en France : méthodes « globales » plutôt qu’analytiques dans l’enseignement des langues, abandon des repères chronologiques en Histoire, obsession des structures, etc. Je pourrais multiplier les exemples. Tout cela est bien court, j’en suis conscient. Il me faudrait écrire un livre, oui. Un pamphlet. En aurai-je l’énergie ? A tous, excellentes Fêtes de Pâques !

     

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le Passage

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    Sur le vif - Jeudi 29.03.18 - 08.01h

     

    Cette élection 2018, je l'aurai vécue d'en bas, avec ces 104 candidats de Visages de Campagne. Au milieu d'eux, et de plein d'autres. En phase avec la réalité de leurs préoccupations. Loin des états-majors.

     

    Passionné de politique depuis décembre 1965, lecteur de milliers de livres d'Histoire (France, Allemagne, Suisse, Balkans, Proche-Orient), habité par le destin allemand depuis Luther jusqu'à nos jours, dont j'espère bien parachever un jour l'Histoire politique, littéraire et musicale, je viens d'apprendre beaucoup, en quelques semaines, sur l'engagement citoyen.

     

    Je n'oublierai pas ces 104 rencontres, qui s'ajoutent aux milliers d'autres, depuis des années, devant des micros ou des caméras.

     

    Il ne faut pas croire que j'en sors indemne. La parole humaine, échangée avec confiance, c'est un chemin vers le salut. Martin Luther, l'homme qui a réinventé la langue allemande en traduisant la Bible autour de 1522, travaillant sur le sens de chaque mot, que nous dit-il d'autre, au fond ?

     

    La parole nous marque. En nous, elle s'imprime. L'autre événement universel, juste avant Luther, n'est-il pas justement Gutenberg ?

     

    Il me faut maintenant livrer d'autres combats.

     

    À trois jours d'un moment de lumière et de libération, que l'Ancien Testament nous décrit déjà comme un "Passage", et qui représente pour moi l'une des clefs du mystère de la vie, je vous adresse mon salut.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Ah, un détail encore...

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    Commentaire publié dans GHI - 28.03.18

     

    D’où viennent les missiles qui s’abattent subitement, les uns derrière les autres, sur Anne Emery-Torracinta ? La première tentation, tellement facile, consiste à incriminer, sans la moindre preuve, les deux colistiers de la magistrate qui se représente : ils ourdiraient souterrainement pour avoir sa place, étant bien conscients que deux conseillers d’Etat socialistes pour la période 2018-2023, ça n’est pas gagné.

     

    Cette thèse est-elle plausible ? Pour ma part, je n’y crois guère. Surtout qu’il existe, largement ailleurs qu’au PS, par exemple au sein du PLR, assez de nids de tirailleurs d’où l’on essaye d’atteindre la conseillère d’Etat. Et on ne s’en prive pas : depuis quelques semaines, sous tous les prétextes, les motions, projets de loi ou questions urgentes concernant le DIP fleurissent. Ici, au sujet d’une brochure sur la formation obligatoire, là au sujet de la dyslexie, ou encore des attaques dans les journaux sur sa gestion de la culture.

     

    Mais dans cette deuxième source possible des attaques, aucune preuve tangible non plus. Les auteurs des motions attaquent sur le fond, ils en ont parfaitement le droit, c’est le jeu politique. Alors, quoi ? Alors, rien ! Disons qu’il existe un puissant climat de nocivité à Mme Emery-Torracinta, mais que nul complot, pour l’heure, n’est démontrable. Une chose est certaine : cette affaire laissera des traces. Et ne facilitera pas la sérénité, pour entamer la nouvelle législature. Ah, juste un détail encore : le PLR serait-il intéressé à reprendre le DIP ?

     

    Pascal Décaillet