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  • Le Quintet du Culot, en si bémol majeur

     
    Sur le vif - Mercredi 07.02.24 - 16.31h
     
     
    La palme de l'indécence. Palme d'or, Cannes, grand escalier, tenues légères, photographes en délire, rien sous les robes, juste la caresse du Mistral.
     
    La palme, inégalée. Attribuée, à l'unanimité du jury, aux cinq anciens conseillers fédéraux Adolf Ogi, Doris Leuthard, Johann Schneider-Ammann, Pascal Couchepin, Joseph Deiss.
     
    Ils roulent pour le NON à la treizième rente. Et ils font Croisade de le faire savoir. Le Quintet du Culot, en si bémol majeur.
     
    Nous sommes le pays du monde où les retraites des ministres, fédéraux ou cantonaux d'ailleurs, sont les plus délirantes. Un Suisse moyen doit cotiser toute sa vie professionnelle, plus de quarante ans, pour toucher une rente encore malingre. Eux, c'est le pactole, en quelques années. Sous prétexte qu'il prennent des risques. Et l'entrepreneur indépendant, qui finance lui-même le 100% de ses retraites, et crève de trouille de tomber malade, il n'en prend pas, des risques ?
     
    Que chacun de ces anciens conseillers fédéraux vote NON, c'est leur affaire, chacun est libre. Mais désolé, la petite musique de ce Quintet, c'est la plus ahurissante fausse note de leur carrière.
     
    Je ne me fais pas des amis ? Rien à cirer. Excellente soirée à tous !
     
     
    Pascal Décaillet

  • L'AVS, notre Histoire

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 07.02.24

     

    L’AVS, c’est notre Histoire, à nous les Suisses. Notre destin commun, depuis trois quarts de siècle (1948). L’acceptation, par le peuple, d’un régime national et unifié de retraites pour tous, en 1947, est l’une des étapes les plus belles de notre chemin national, depuis 1848, l’année de la création de la Suisse moderne.

     

    Le 3 mars, nous voterons sur deux initiatives concernant l’avenir de l’AVS. L’une, sur la 13ème rente, vous connaissez ma position, exprimée ici la semaine dernière. L’autre, sur l’élévation de l’âge de la retraite à 66 ans, puis en fonction de l’espérance de vie. Quel que soit votre vote, je vous invite à l’inscrire dans le temps long, celui de notre Histoire sociale, patiemment cousue au fil des décennies.

     

    Car notre Histoire sociale, c’est notre Histoire tout court. Pourquoi n’est-elle pas systématiquement enseignée dans nos écoles ? En interdisant le travail des enfants, en créant les premières conventions collectives, puis les grandes assurances pour les salariés, nous avons écrit certaines des plus belles pages de notre Histoire suisse. Elles valent bien des batailles. Elles nous concernent tous. Elles tissent, entre nos compatriotes, des liens qui vivifient.

     

    La cohésion sociale, à l’interne du pays, n’est pas un luxe. Elle est une condition sine qua non de notre survie, comme Patrie vivante, inventive, au milieu d’un continent que nous aimons.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Immigration : dix années perdues !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 07.02.24

     

    Le dimanche 9 février 2014, le peuple et les cantons suisses, ultimes souverains de ce pays, acceptaient l’initiative de l’UDC contre l’immigration de masse. Une décision capitale dans l’Histoire suisse de l’après-guerre : le texte ne demandait aucunement une immigration zéro, mais une régulation des flux en direction de notre pays. Il s’agissait, pour le Conseil fédéral, de renégocier la libre circulation des personnes, pour retrouver une gestion nationale et souveraine de l’immigration. En clair, oui à l’immigration, mais choisie par nous, en fonction des intérêts supérieurs de notre pays, au service du peuple suisse. Il y était question de quotas, ou contingents, à définir par la Suisse, selon les mécanismes propres à sa démocratie, et non dictés par l’étranger.

     

    J’avais voté pour ce texte, sans le moindre état d’âme. Ici et ailleurs, partout où s’offrait à moi un espace éditorial, j’avais expliqué pourquoi, calmement, avec précision, sans dévier de ma ligne. Dans ma démarche, nulle xénophobie : je tiens tous les peuples pour égaux, et tous les humains ont à mes yeux la même valeur, sans distinction de couleur, ni de genre, ni d’ethnie, ni de religion. Ceux qui me connaissent savent que je m’adresse exactement de la même manière au plus humble et au plus puissant. Je suis parfaitement conscient de la nécessité d’un brassage pour renouveler une société. Simplement, je veux que mon pays maîtrise son immigration. Il n’est pas question qu’il se retrouve submergé contre son gré.

     

    La politique migratoire suisse doit être régie pour les Suisses, à leur service, et non selon les diktats d’une superpuissance administrative continentale, ou mondiale. Je suis pour la nation, donc pour une politique migratoire strictement nationale, c’est clair, c’est simple, c’est facile à comprendre. J’avais voté dans ce sens, quasiment seul au milieu de confrères systématiquement opposés au texte. Dix ans après, non seulement j’assume à fond ce choix, mais je regrette amèrement que la décision souveraine du peuple et des cantons, ultime arbitre dans notre ordre constitutionnel, ait été traitée avec un tel mépris par les corps intermédiaires. Une véritable Trahison des Clercs, pour reprendre le titre du superbe essai de Julien Benda, en 1927. Le Conseil fédéral, puis le Parlement, ont traîné, joué la montre, ratiociné, rusé, bref ils ont tout fait pour dénaturer la volonté clairement exprimée par le souverain. Ils auront, devant l’Histoire, à en répondre.

     

    Dix ans après le 9 février 2014, les flux migratoires sont l’une des préoccupations les plus tenaces du peuple suisse. Nous ne sommes, nous les Suisses, ni xénophobes, ni racistes. Nous sommes profondément ouverts aux peuples du monde, aux langues, aux cultures. Mais nous voulons, comme nation, maîtriser notre destin. Nous voulons contrôler les flux migratoires en fonction de nos besoins. C’est le principe même d’une nation que d’être souveraine. Ou alors, autant aller se coucher. Dans la tiédeur nocturne du renoncement.

     

    Pascal Décaillet