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  • Plaire ? Non, merci !

     
     
    Sur le vif - Dimanche 04.02.24 - 10.49h
     
     
    Mon credo politique depuis l'adolescence, peut-être même depuis la fin de l'enfance, c'est la nation ET le social.
     
    Je veux la nation. Je veux l'attachement d'une communauté à une patrie. Je veux que chaque nation soit souveraine. Elle peut passer des accords, dialoguer avec ses voisins, c'est même indispensable. Mais elle ne doit pas déléguer son destin à une instance supérieure. C'est si difficile à comprendre ?
     
    Tout autant, je veux le social. La solidarité, à l'interne de la communauté nationale. C'est pourquoi j'admire tant, par exemple, dans notre pays, la grande aventure de l'AVS, fleuron de notre cohésion. Tous mes thèmes de débats, de commentaires, d'éditos, tournent autour des préoccupations des masses profondes de la population, et non celles des salons urbains ou des chercheurs en sciences sociales à l'Université de Lausanne.
     
    Je parle des paysans, depuis toujours. Je parle des ouvriers. Je parle du pouvoir d'achat. Je parle de notre système de santé. Je parle de nos régimes de retraites. Je parle des petits entrepreneurs, je sais ce que cela veut dire, j'en suis un, depuis 18 ans.
     
    Je suis un homme de droite, à tendance férocement sociale. Ca exaspère la droite du libéralisme financier, celle qui fout en l'air nos sociétés depuis plus de 30 ans. Et ça exaspère tout autant la gauche, qui revendique le monopole de la solidarité.
     
    J'exaspère tout le monde. Ca tombe à merveille. Je déteste plaire.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Isabelle Faust : chaque note est une naissance

     
    Sur le vif - Samedi 03.02.24 - 10.58h
     
     
    Isabelle Faust, l'une des plus grandes violonistes vivantes, est seule, debout, dans la Thomaskirche de Leipzig, dont Jean-Sébastien Bach fut le Cantor, de 1723 jusqu'à sa mort en 1750. Concert pour temps de Covid. Partita pour violon seul no 2, cinq mouvements, ça commence par l'Allemande.
     
    C'était repris hier soir, sur le coup de 23.30h, sur Stingray Classica. Je connaissais déjà, je crois même en avoir parlé. Il est des choses dont je ne parle jamais, d'autres que je reprends à l'infini. On gère ses passions comme on peut.
     
    Dans ce moment rare, il y a cette extraordinaire interprète, la qualité de son visage, sa totale présence dans l’œuvre. Elle semble découvrir chaque note que, par la pression sur la corde ou le jeu de l'archet, elle crée pourtant elle-même. Elle a dû la jouer mille fois, mais là, c'est la première. Cette interprétation est une naissance.
     
    Il y a l’œuvre. Simplicité. Densité. Acoustique de l'une des églises les plus célèbres des Allemagnes, celle de Bach, celle où Mendelssohn redécouvrit les Passions. Celle où, si souvent, fut lue la Bible en allemand de Luther, dans sa traduction de 1522. La Thomaskirche de Leipzig, coeur vibrant de l'âme allemande.
     
    Il y a Isabelle Faust, violoniste bouleversante, elle-même remuée par l’œuvre qu'elle sert. Il y a le lieu. Il y a la musique. Il y a chaque note qui s'élève. Vers quel destin ?
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Ceux qui tutoient l'orgasme

     
    Sur le vif - Vendredi 02.02.24 - 14.33h
     
     
    Les députés sont des élus du peuple. Ils doivent représenter le peuple, défendre ses intérêts. Si leur langage ressemble à celui du peuple, c'est très bien, les députés ne sont pas des Académiciens. Si leurs colères, leurs fureurs, sont celles du peuple, il n'y a pas à les censurer. Les députés ne sont pas un Conseil de paroisse, ni une assemblée de géomètres autour d'un Cadastre.
     
    Il n'y a pas à censurer les députés, s'ils élèvent la voix au nom du peuple. Ils n'ont pas le droit de s'interpeller mutuellement ? C'est une règle ridicule, les élus à la Convention le faisaient continuellement (lisez Michelet, Histoire de la Révolution française), c'est une preuve de vitalité : la politique, c'est le combat. La politique, c'est la guerre.
     
    Il faut les voir, dans les minutes qui viennent de s'écouler, certains députés du Grand Conseil genevois, sur une question touchant aux résiliations des rapports de service dans la fonction publique, s'exprimer comme des hauts-fonctionnaires. Comme des chefs adjoints de RH. Comme des petits grimpaillons pète-sec, au service du pouvoir.
     
    Je n'aime pas cela. Je n'aime pas ce ton, chez les élus du peuple.
     
    Nous élisons des représentants. Des gens qui nous ressemblent. Pour interpeller l'exécutif, exiger des comptes du pouvoir, serrer au plus près les ministres, afin d'éviter les abus.
     
    Nous n'élisons pas des secrétaires généraux adjoints à titre temporaire, pétris comme des gisants, qui tutoient l'orgasme dès que surgit le mot "entretien de service".
     
     
    Pascal Décaillet