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  • Le procès en sorcellerie de Thomas Stettler, ça suffit !

     
    Sur le vif - Vendredi 03.11.23 - 15.58h
     
     
    Il s'appelle Thomas Stettler, c'est un paysan jurassien jovial, apprécié, bosseur. Il a commis l'exploit, le 22 octobre, de reconquérir le siège de son parti au National. Dans un Canton où ou connaît l'âpreté des combats politiques, et le poids historique des partis dominants, il a arraché cette victoire. Au soir de l'élection, l'émotion de cet homme, sur la RTS, faisait plaisir à voir, quelles que fussent nos attaches partisanes. Un très beau moment de démocratie partagée, dans ce pays que nous aimons.
     
    Dans l'émission Infrarouge, quelques jours plus tard, Thomas Stettler a été très bon. Jusqu'à ce moment où, voulant décortiquer le mot "xénophobie" (pourquoi diable s'est-t-il tendu à lui-même ce piège ?), il a un peu bredouillé. Oh, l'helléniste que je suis vous confirme que la xénophobie, c'est bien étymologiquement la peur de l'étranger. Mais d'autres vous diront que, par extension, le champ sémantique porte aujourd'hui plus loin.
     
    Pour l'infortuné Jurassien, une seconde de maladresse. Et la porte ouverte aux chasseurs de sorcières. Tous ces petits salopards qui guettent le moment précis où un locuteur peut offrir l'instantané qui va faire le buzz. "Tu m'isoles l'extrait, coco, tu le mets en ligne, on titre "Un UDC dérape", on va boire une dernière bière, et on va se coucher !". C'est ça, exactement ça, qu'est devenu un certain journalisme aujourd'hui. Quand je dis "salopards", le mot est faible.
     
    Je ne m'étendrai pas sur le tout dernier rebondissement. Dieu sait si j'apprécie Charles Poncet, sa verve de polémiste, son talent. Mais comment, nouvel élu comme le Jurassien Stettler qui est désormais son frère d'armes au National, peut-il le traiter publiquement de "pauvre con" ? Comment l'avocat peut-il réduire un admirable combattant de l'UDC jurassienne à cela, un homme qui a remporté une victoire pour son parti, dans des conditions rugueuses et difficiles ?
     
    Pour ma part, je dis ici mon amitié à M. Stettler, que je ne connais pas personnellement. Et je dis aux chasseurs de sorcières d'aller très vite se faire voir. Au royaume des balais et des chapeaux pointus.
     
     
    Pascal Décaillet

  • À nos morts

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 01.11.23

     

    Le 1er novembre, c’est la Toussaint. Et le 2, c’est le Jour des Morts. C’est l’automne, saison des brumes et du retour de la froidure, un temps réputé triste. C’est la saison du souvenir.

     

    Un être humain, c’est une mémoire. Des traces, des cicatrices, des joies et des douleurs enfouies, des ruptures marquantes, la nostalgie des êtres chers. Ses parents. Ses proches. Ses amis. Je crois bien, pour ma part, passer plus de temps à frayer avec le passé qu’à vivre le présent.

     

    Nous vivons tous avec nos morts. Les êtres que nous avons aimés, ou admirés, ou même simplement ceux que nous avons côtoyés, sont encore là. Le dire n’est ni acte de foi, ni superstition. Juste la reconnaissance d’un legs. La grande question de la vie humaine, c’est la présence de l’Autre. On peut l’écarter, en s’isolant. On ne l’abolira pas pour autant.

     

    Nos morts sont là, quelque part. Ils nous accompagnent. Quelques notes de Haendel, et c’est la vie d’un arbre qui resurgit, à travers la grâce de son ombre. Quelques notes de Bach, et c’est la vie humaine qui revient. Ce début novembre est peut-être une période de nostalgie, au milieu des ultimes feux de l’automne. Mais il est aussi présence, intensité, puissance de la mémoire, reconnaissance d’une filiation. L’été nous exalte. L’automne, profondément, nous humanise. A nos morts, amour et reconnaissance.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • L'indépendance, oui ! Pas le repli !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 01.11.23

     

    Moins de marchés mondialisés, moins d’arrogance financière, moins de snobisme et de cocktails internationaux, davantage de Suisse, de pays profond, de valeurs telluriques, de cohésion nationale : le message principal des dernières élections fédérales, le dimanche 22 octobre, c’est la puissance de ce rééquilibrage, au sein des forces de droite, en Suisse. C’est cela, le sens profond de la victoire de l’UDC, au niveau du pays tout entier, et de son ascension à Genève, avec le MCG : l’émotion d’appartenance l’emporte sur les illusions planétaires d’un libéralisme issu des années 1990, et qui n’a tout simplement plus lieu d’être aujourd’hui.

     

    Il ne s’agit pas de se recroqueviller. Ça, c’est le verbe préféré de la droite arrogante et internationaliste, ou européiste, celle qui adore lire dans l’amour du pays une sorte de besoin corporel de retour à l’état fœtal, le bébé dans le ventre de sa Maman. Eh bien non ! Aimer son pays, ça n’est pas se replier dans les limbes, encore moins fermer les yeux, refuser de saisir ce qui se passe au-dehors. La droite conservatrice, celle qui est sortie victorieuse de urnes ce 22 octobre, n’a jamais prôné l’isolement, ni l’absence de contact avec les autres pays de la planète, ni le repli économique et commercial.

     

    Simplement, elle veut que la Suisse vive et agisse en pays libre. Indépendant. Souverain. Profondément ami de ses voisins européens, dont elle partage les racines, les langues, la culture, l’Histoire. Amie, oui, mais refusant viscéralement toute autorité de tutelle. La Suisse n’a pas vocation à devenir partie d’un ensemble. Elle entend être une nation, parmi les autres, qui décide de son destin. Son chemin démocratique à elle prime sur les décisions de juges ou de baillis étrangers. Il n’y a là aucun rejet de l’extérieur, simplement l’affirmation d’une indépendance. C’est si compliqué à comprendre ? On vous aurait à ce point lavé le cerveau, dès l’école, pour que ces choses-là, simples et de bon sens, vous paraissent si difficiles à capter ? Si c’est le cas, c’est l’école qu’il faut refaire, pas la Suisse.

     

    Car il faudra vous y faire : partout en Europe, cette droite-là, nationale et patriote, mais aussi sociale, populaire et joyeuse, une droite simple et directe, sans chichi ni salamalecs, progresse. Et puis quoi, arrêtez de passer vos vacances aux Maldives, comme des idiots. Et découvrez, comme je l’ai fait toute ma vie, la prodigieuse richesse de notre vieille Europe continentale. Visitez l’Allemagne, par exemple. Allez voir l’ex-DDR, pays passionnant, simple et sobre dans son mode de vie, attaché à de très vieilles valeurs allemandes, luthériennes pour la plupart : travail, sens du collectif, modestie matérielle, amour de la musique et de la langue. Visitez la France. Visitez l’Italie. Vous y trouverez des peuples amis, nos frères européens. Nul besoin d’adhérer au même club politique qu’eux pour nous sentir proches de ces gens. Ils aiment leur pays. Et nous aussi, nous aimons le nôtre. Nous voulons juste décider démocratiquement de notre sort.

     

    Pascal Décaillet