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  • Deux perdantes, magnifiques

     
    Sur le vif - Dimanche 12.11.23 - 14.25h
     
     
     
    Les canons. La pluie. Novembre. Les gagnants, les perdants. Jérémy, Céline, les équipes de Léman Bleu. Le direct. Début d'après-midi, à l'arraché. Je regarde, pour préparer mon GRAND GAC de ce soir, que j'intitule : "Seize mois sans élection, on respire!".
     
    Les résultats, vous les connaissez. L'élection est derrière, les jeux sont faits. Dans le quatuor qui avait des chances de passer, deux femmes sont perdantes. Indépendamment de mes proximités idéologiques, que vous connaissez, je veux leur rendre hommage, aux deux. Ces deux femmes sont magnifiques.
     
    Hommage à Céline Amaudruz. Elle a mené une campagne incroyable. Elle a dû affronter des saloperies de messages anonymes, on espère des suites judiciaires. Elle a tenu bon. Elle a conduit son parti à son meilleur résultat historique. Elle échoue aux Etats, mais est réélue au National. Elle est vice-présidente de l'UDC suisse. Je la connais depuis ses premiers balbutiements en politique. J'admire sa ténacité. Elle a la trempe d'une Conseillère fédérale.
     
    Hommage à Lisa Mazzone. Cette perdante a été extraordinaire sur le plateau de Jérémy, aux Canons. Elle a gardé le sourire. Elle a eu des mots simples et dignes, sans rancœur. Elle aussi, je l'ai suivie en politique dès ses débuts. Je l'ai vue grandir, mûrir. Je ne partage absolument pas ses options politiques, mais quelle classe, quel respect toujours dans les débats, quelle foi dans l'argumentation. Elle dit quitter la politique. Si c'est vrai, c'est une perte. Elle aussi, comme Céline, subit depuis des années des attaques sur sa personne. Elle tient. Elle aussi, je l'admire.
     
    Les Canons. Une très belle émission, sur le vif. Les émotions. La pluie. Un temps de novembre. Deux femmes. Deux présences. Magnifiques.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Machine à invalider

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 08.11.23

     

    Nous sommes en Suisse, nous avons un trésor : la démocratie directe. Le droit, notamment, pour n’importe quel groupe de citoyens, de lancer une initiative. Cet acte-là est sacré. Une poignée donne rendez-vous, un beau dimanche, à la totalité du corps électoral. C’est l’instrument de rêve pour la démocratie venue d’en-bas, la démocratie totale, celle qu’esquisse Jean-Jacques Rousseau, tellement jalousée par les élus, les corps intermédiaires, toute la cléricature de la « démocratie représentative ».

     

    Cet acte sacré, le nouveau Conseil d’Etat, à peine au sixième mois de son mandat, le bafoue. Avec une dextérité de pachyderme, il manie le ciseau d’Anastasie, le nom qu’on donnait à la censure du temps de Clemenceau, dans la Grande Guerre. Et ces initiatives, qui ont dûment obtenu les signatures pour que le peuple vote, il se contente, lui l’exécutif, de les « invalider ». D’un geste. Arrogant. Comme une chiquenaude.

     

    Il a invalidé l’initiative du MCG sur les frontaliers. Il a invalidé celle de l’Union populaire sur la gratuite des crèches. On peut discuter de ces textes, et justement on aimerait bien en débattre, entre citoyennes et citoyens, puis un jour trancher : c’est justement cela, la démocratie suisse ! Mais non, l’exécutif coupe. Il castre. Et chaque fois qu’il actionne la lame, il s’affaiblit lui-même. Encore quatre ans et demi à tirer.

     

    Pascal Décaillet

  • Adieu les wokistes, adieu les Philippulus !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 08.11.23

     

    Le 22 octobre, la droite conservatrice a gagné. Et les Verts, sociétaux et wokistes, ont perdu. Le parti socialiste, grande formation, solide et profondément respectable, qui appartient de plein droit à l’Histoire de la Suisse moderne, se maintient dans sa deuxième place à Berne, loin derrière l’UDC, mais devant le PLR et les roseaux fluctuants du Marais centriste. Peu de grands changements, à vrai dire : j’avais rappelé, pendant toute la campagne, que les grandes masses tectoniques de notre relief politique, entre partis gouvernementaux, demeureraient les mêmes, dans le même ordre. Tout au plus, quelques ajustements. Pour les Verts, une défaite, largement méritée.

     

    J’ai suffisamment dénoncé, dans ses heures de gloire, parfois bien seul dans la foule de ses courtisans, les dérives de ce parti, pour l’accabler aujourd’hui. Les Verts sont des gens intelligents, ils tireront les leçons de ce Waterloo électoral, comprendront qu’il faut moins de morale, moins de prophéties d’Apocalypse, pour convaincre le rude bon sens des citoyennes et citoyens de notre pays. Intelligents, oui, en tout cas la plupart de ceux que je connais, et justement ces liturgies de prêt-à-penser, ces mots du rituel obligatoire, répétés à l’envi, « climat », « transition », comme des incantations, ne sont pas dignes du degré de formation dont sont dotés les membres de ce parti. À eux de faire le ménage. S’ils omettent de remettre à leur place, en leur sein, la bande de wokistes, de « chercheurs en sciences sociales », de déconstructivistes, de Philippulus du climat, alors eux, les Verts, disparaîtront de notre paysage politique. D’autres partis, autrement plus importants que le leur, ont eu ce destin : le parti radical, en France, après la guerre, par exemple.

     

    Maintenant, il faut être clair. La droite conservatrice a gagné. La droite libérale a perdu. La gauche est plus que jamais minorisée. Le signal est donné. La volonté populaire, exprimée avec clarté le 22 octobre, doit être suivie d’effets. Le peuple suisse n’élit pas ses représentants à Berne, tous les quatre ans, pour que tout reste comme avant, comme si aucune inflexion n’avait été exigée par le souverain. Donc, la Suisse doit avoir, pour ces quatre ans, une politique de droite. Oh, pas la droite des golden boys, ceux-là aussi ont fait leur temps ! Non, la droite populaire et sociale, aimant le pays, le travail, la qualité des finitions, la cohésion nationale. Mon deuxième message, ici, s’adresse aux vainqueurs : l’UDC doit s’abstenir de toute arrogance, prendre ses responsabilités, appliquer son programme, empoigner le dossier de l’immigration, trouver des solutions dans le domaine de l’énergie, demeurer joyeuse et populaire, mais avec un sens accru des responsabilités. Il n’est jamais simple de gagner une élection : c’est là, en général, que les emmerdes commencent à pointer leur nez. Et, comme le disait le regretté Jacques Chirac, elles ont tendance, comme les oiseaux migrateurs, à arriver en escadrilles. Excellente semaine à tous !

     

    Pascal Décaillet