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Machine à invalider

 

Commentaire publié dans GHI - Mercredi 08.11.23

 

Nous sommes en Suisse, nous avons un trésor : la démocratie directe. Le droit, notamment, pour n’importe quel groupe de citoyens, de lancer une initiative. Cet acte-là est sacré. Une poignée donne rendez-vous, un beau dimanche, à la totalité du corps électoral. C’est l’instrument de rêve pour la démocratie venue d’en-bas, la démocratie totale, celle qu’esquisse Jean-Jacques Rousseau, tellement jalousée par les élus, les corps intermédiaires, toute la cléricature de la « démocratie représentative ».

 

Cet acte sacré, le nouveau Conseil d’Etat, à peine au sixième mois de son mandat, le bafoue. Avec une dextérité de pachyderme, il manie le ciseau d’Anastasie, le nom qu’on donnait à la censure du temps de Clemenceau, dans la Grande Guerre. Et ces initiatives, qui ont dûment obtenu les signatures pour que le peuple vote, il se contente, lui l’exécutif, de les « invalider ». D’un geste. Arrogant. Comme une chiquenaude.

 

Il a invalidé l’initiative du MCG sur les frontaliers. Il a invalidé celle de l’Union populaire sur la gratuite des crèches. On peut discuter de ces textes, et justement on aimerait bien en débattre, entre citoyennes et citoyens, puis un jour trancher : c’est justement cela, la démocratie suisse ! Mais non, l’exécutif coupe. Il castre. Et chaque fois qu’il actionne la lame, il s’affaiblit lui-même. Encore quatre ans et demi à tirer.

 

Pascal Décaillet

Commentaires

  • La Constitution vaudoise donne au Grand Conseil et non au Conseil d'Etat la compétence de valider une initiative populaire. Cette sagesse devrait faire école à Genève !

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