Commentaire publié dans GHI - Mercredi 01.11.23
Le 1er novembre, c’est la Toussaint. Et le 2, c’est le Jour des Morts. C’est l’automne, saison des brumes et du retour de la froidure, un temps réputé triste. C’est la saison du souvenir.
Un être humain, c’est une mémoire. Des traces, des cicatrices, des joies et des douleurs enfouies, des ruptures marquantes, la nostalgie des êtres chers. Ses parents. Ses proches. Ses amis. Je crois bien, pour ma part, passer plus de temps à frayer avec le passé qu’à vivre le présent.
Nous vivons tous avec nos morts. Les êtres que nous avons aimés, ou admirés, ou même simplement ceux que nous avons côtoyés, sont encore là. Le dire n’est ni acte de foi, ni superstition. Juste la reconnaissance d’un legs. La grande question de la vie humaine, c’est la présence de l’Autre. On peut l’écarter, en s’isolant. On ne l’abolira pas pour autant.
Nos morts sont là, quelque part. Ils nous accompagnent. Quelques notes de Haendel, et c’est la vie d’un arbre qui resurgit, à travers la grâce de son ombre. Quelques notes de Bach, et c’est la vie humaine qui revient. Ce début novembre est peut-être une période de nostalgie, au milieu des ultimes feux de l’automne. Mais il est aussi présence, intensité, puissance de la mémoire, reconnaissance d’une filiation. L’été nous exalte. L’automne, profondément, nous humanise. A nos morts, amour et reconnaissance.
Pascal Décaillet