Commentaire publié dans GHI - Mercredi 08.02.23
Revaloriser d’urgence l’apprentissage. Décentraliser les prises de décision en rendant aux directions d’écoles, tous niveaux confondus, l’autonomie et la responsabilité. Placer le savoir au centre de tout. Permettre aux profs, de tous degrés, de vivre avec passion leur statut de transmetteurs de connaissances. Refaire de l’école une grande et belle chose, celle dont parle Charles Péguy, de façon si bouleversante, dans ses Cahiers de la Quinzaine (Année 1913), quand il nous parle de ses maîtres, les hussards noirs de la République.
Oui, l’Instruction publique est à reprendre à Genève, et pas seulement parce que la titulaire s’en va. Elle est à reprendre, parce qu’elle a impérativement besoin d’un nouveau souffle. On en a marre du mantra de « l’inclusif », on veut autre chose, une école fière et joyeuse, porteuse de valeurs fortes : la connaissance, la compétence, au cœur de la Cité.
J’ignore absolument qui reprendra ce Département. Homme, femme, gauche, droite, aucune importance. Il nous faut une personnalité puissante. Traversée par le bonheur de transmettre. N’ayant pas peur. Sachant remettre à leur place les apparatchiks, les pédagos, les permanents du système, les obsédés du contrôle interne, ceux qui veulent faire de l’enseignement une science, alors que c’est un art, l’un des plus nobles, l’un des plus beaux. Il nous faut quelqu’un qui donne envie, vous m’entendez ? Un tel profil existe-t-il, dans les candidats en lice ? Je l’ignore. Mais j’ose l’espérer. C’est une question de survie.
Pascal Décaillet