Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Liberté

  • La TG, le Marais, le tragique de l'Histoire

     
     
    Sur le vif - Vendredi 21.11.25 - 08.02h
     
     
    En politique, il y a la droite, et il y a la gauche. Il y a la lutte des classes. Il y a le tragique de l’Histoire, les guerres, les traités. Il y a la férocité de la lutte de chaque nation pour sa survie. Il y a la puissance tellurique de chaque sentiment national, qui se réveille au premier frisson de soufre. Il y a les intérêts vitaux des nations.
     
    La gauche, la droite. De l’antagonisme entre ces deux pôles, né de la Révolution française, naissent parfois des étincelles de lumière. Pour qu’il y ait compromis, il faut d’abord qu’il y ait bagarre. Un traité qui dure est engendré dans la confrontation la plus sévère, pas dans le centrisme de départ, ce non-lieu marécageux de la géographie politique.
     
    La Tribune de Genève croit bon, ce matin, de tenter de relancer la grande illusion du Marais. Elle le fait pour affaiblir la droite. Elle le fait par mode du moment. Elle le fait par méconnaissance, feinte ou réelle, des mécanismes implacables de la dialectique entre opposants.
     
    J’invite la TG à lire, à fond, les deux analystes politiques les plus lucides depuis 2500 ans : Thucydide, auteur il y a 25 siècles de la Guerre du Péloponnèse, ce choc d’impérialismes économiques entre Sparte et Athènes sur les Cités grecques, et Karl Marx, décrypteur de génie des mécanismes d’intérêts financiers de la Révolution industrielle, d’abord dans la Rhénanie de sa jeunesse, puis sur les Allemagnes, enfin sur l’ensemble de l’Europe.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Les dents, c'est du concret !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 19.11.25

     

    De quoi souffre la gauche, à Genève comme ailleurs ? De s’être, depuis la chute du Mur, éloignée des fondamentaux du social, pour s’égarer dans le sociétal. Elle souffre aussi de tenir, en milieu urbain, un discours bobo déraciné, au lieu de plonger dans les souffrances des Suisses. Elle souffre encore de mépriser les saintes et légitimes colères de nos compatriotes pour qui la libre-circulation des personnes, entendez les flux migratoires massifs, ne sont pas nécessairement vécus comme un enrichissement. Elle souffre, enfin, sous l’influence des Verts, de privilégier la fin du monde sur la fin du mois.

     

    Face à cette dérive, l’initiative cantonale sur les soins dentaires, lancée par la gauche genevoise, et portée par la députée socialiste Sophie Demaurex, fait plaisir à voir. Les dents des humains : rien de plus concret, rien de plus fragile si on se nourrit mal, si on abuse du sucre. Une dent infectée peut avoir des conséquences funestes sur l’ensemble du corps. La dent n’est absolument pas un élément extérieur, elle est partie intégrante de notre corps. Nous devons en prendre soin.

     

    L’initiative propose un chèque annuel de 300 francs pour les plus défavorisés d’entre nous, valable pour leurs soins dentaires. Elle va totalement dans le bon sens. Et surtout, elle donne un signal : s’occuper ENFIN des vraies souffrances des gens. A commencer par les plus démunis. Aux initiants, je dis bravo !

     

    Pascal Décaillet 

  • Loi climat refusée : la fin du magistère Vert

     
     
    Sur le vif - Mardi 18.11.25 - 15.48h
     
     
     
    Jeudi dernier, 13 novembre, le projet de loi sur le climat a été proprement jeté aux orties par la Commission de l'environnement et de l'agriculture du Grand Conseil. Le verdict est sans appel : 9 NON (PLR, UDC, Centre, MCG), 5 OUI (PS, Verts), et une abstention LJS qui ressemble à une monnaie d'échange pour négocier un ralliement en plénum. Ce serait dans le style de la maison.
     
    Pourquoi ce rejet ? Nous en débattons ce soir à GAC. Pour la droite, cette loi va beaucoup trop loin, elle rate sa cible, elle définit des objectifs inatteignables. Aussitôt la loi rejetée, les Verts se fendaient d'un communiqué aux accents théologiques, reprochant à la droite de refuser le Bien.
     
    Le plénum suivra-t-il ? On ne peut en jurer, malgré la majorité nette en commission : les partis charnières qui se sont opposés, ou celui qui s'est abstenu, ne sont pas les plus fiables. D'aucuns, dans leurs rangs, rêveraient de renverser la situation, pour affirmer leur pouvoir.
     
    Mais l'essentiel n'est pas dans cette cuisine parlementaire. Il réside dans le signal très fort donné, jeudi dernier en commission. Ce NIET siffle la fin d'une trop longue récréation. La fin, non d'un réel pouvoir des Verts sur Genève (ils n'ont jamais été majoritaires), mais celui d'un certain magistère moral exercé par eux, au nom d'une théologie du Bien, sur d'autres partis. Y compris à droite. Un magistère totalement disproportionné par rapport à la vraie représentativité des Verts. Mais qui a longtemps, beaucoup trop longtemps, hanté les consciences. Y compris à droite.
     
    Théologie, oui. Depuis quatre décennies à Genève, les Verts, parti neuf dans notre Histoire politique, fonctionnent sur la mauvaise conscience. Il faudrait voter pour eux comme on s'est acheté, jusqu'à Martin Luther, des Indulgences. Et cette "loi climat" portait en elle, dans son texte, dans sa lettre et dans son esprit, le chemin de rédemption qu'elle attendait des pécheurs. Maintes fois, depuis trop longtemps, la droite genevoise, au lieu d'attaquer frontalement les Verts, trottinait autour d'eux en négociant, comme on piétine d'impatience, enivré d'encens, devant un confessionnal.
     
    La rupture de jeudi dernier, c'est la fin de cette ère-là. La droite invite les Verts à continuer à défendre l'environnement, servir la République. Mais à cesser de nous faire, à longueur de journées, l'universelle morale. Ce tournant est bienvenu. Il sonne la fin, non du combat légitime pour l'environnement, mais celle d'un magistère qui devenait insupportable de pesanteur. Il était temps.
     
     
    Pascal Décaillet