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Liberté - Page 791

  • Alain Berset : les mots justes

     

    Sur le vif - Mardi 03.07.18 - 12.38h

     

    Alain Berset a eu les mots justes, à l'instant à Berne, en présence du Président iranien, sur le retrait, par les Etats-Unis, de l'Accord nucléaire. Il a condamné ce retrait, et il a très bien fait.

     

    Quant à la Suisse, elle entretient avec l'Iran, sur les plans économique et politique, les relations qu'elle veut. Elle n'a d'ordres ni de leçons à recevoir de personne. Surtout pas des États-Unis d'Amérique. Encore moins de leurs alliés, qui poussent à la guerre contre Téhéran.

     

    On aimerait que notre ministre des Affaires étrangères, M. Cassis, sache montrer cette indépendance et cette souveraineté, par rapport à tous les groupes de pression, internes et externes, sur la question du Proche-Orient, je dis bien tous.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le problème s'appelle Angela Merkel

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    Sur le vif - Mardi 03.07.18 - 10.24h

     

    On voit mal le SPD accepter tel quel, ce soir, l'accord CDU-CSU, donc Merkel-Seehofer, intervenu cette nuit, sur la gestion des flux migratoires.

     

    Ce parti, qui fut celui de l'immense Chancelier Willy Brandt (1969-1974), puis de l'excellent Helmut Schmidt (1974-1982), n'est plus que l'ombre de lui-même. Son résultat, aux dernières élections, a été catastrophique : il est comparable à l'effondrement des socialistes français en 2017.

     

    Mais voilà, le SPD fait partie de la coalition. Avec la seule CSU bavaroise, Mme Merkel ne peut pas gouverner. Sans cette dernière, donc avec le seul SPD, non plus. C'est ce soir que l'on éprouvera toute la dimension de bricolage de fortune de cette coalition, ce château de cartes tellement fragile, juste édifié pour sauver la peau de la Chancelière, qui accomplit sa législature de trop.

     

    Si le SPD accepte le compromis, il sauve la coalition (jusqu'à la prochaine crise, qui ne manquera pas), mais trahit ses idéaux en matière de politique migratoire. Mme Merkel, l'éternelle Sauvée des Eaux, obtiendrait un nouveau sursis.

     

    S'il le refuse, il doit quitter une coalition où il n'a, de toute façon, et dès la première heure, strictement rien à faire. Il a lamentablement perdu les élections, n'a même plus la primauté à gauche, on a juste concocté cet assemblage hétéroclite pour conjurer la montée foudroyante de l'AfD.

     

    S'il refuse le compromis, mais demeure toute de même dans la coalition, c'est la CSU qui quittera le gouvernement. Et Hosrt Seehofer, plus taureau de Bavière que jamais, deviendra le chef naturel de l'opposition à la Chancelière. Sur le thème qui a toujours été le sien : celui des flux migratoires.

     

    Dans tous les cas de figure, éclate au grand jour la forfaiture initiale que fut cette coalition disparate et privée de sens politique, juste là pour sauver une femme qui, désespérément, s'accroche au pouvoir.

     

    Le problème no 1 de l'Allemagne, ça n'est ni M. Seehofer, ni le SPD qui ne représente plus rien, c'est Mme Merkel, avec ses bricolages de survie, biscornus et politiquement illisibles. Il est hautement souhaitable qu'elle ne termine pas la législature.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Sans musique, pas d'Allemagne


     

    Sur le vif - Vendredi 29.06.18 - 18.17h

     

    Il y a eu un moment, au milieu des années 1770, dans le monde germanophone (les Allemagnes, mais aussi à Vienne), où, tout doucement, contre la mode ambiante, écrasante de convenance, on s'est mis à représenter des opéras dont le livret n'était plus en italien, mais en allemand.

     

    Dit comme cela, ça n'a l'air de rien. Mais c'est un tournant considérable. Avec le Sturm und Drang, ce grand mouvement d'art et de pensée qui prend congé de l'Aufklärung (les Lumières) pour redécouvrir les trésors de la langue et de la culture allemandes, c'est quelque chose d'infiniment nouveau qui surgit dans l'Histoire germanique. Quelque de chose de puissant, de comparable à la traduction de la Bible en allemand par Luther, 250 ans plus tôt, en 1522.

     

    Vous savez que je travaille beaucoup sur le sujet, qui m'occupe à vrai dire depuis 40 ans. J'en ai déjà dit quelques mots dans certains des 24 épisodes déjà publiés de ma Série Allemagne, en 2015, notamment mon chapitre sur les Frères Grimm : c'est postérieur, mais c'est directement dans le sillage.

     

    C'est dans cet esprit, littéraire et musical, historique aussi, que je vous invite à aller voir le Roméo et Juliette de Georg Anton Benda (1722-1795), un Singspiel présenté pour la première fois à Gotha, en Thuringe, le 25 septembre 1776. Ce sera, avec l'Opéra de Chambre de Genève, les 10, 11, 13 et 14 juillet, 20.30h, à l'Alhambra.

     

    L'Histoire de la musique allemande est intimement liée à l'Histoire allemande, tout court, de Bach à Hindemith, en passant bien sûr par Beethoven, Brahms, Wagner et Richard Strauss. Et tous les autres. Passionné, depuis bientôt un demi-siècle, d'Histoire allemande, je le suis autant par l'Histoire musicologique, fascinante, du monde germanique. Sans musique, comme une seconde nature, intime et aimante, présente et maternelle, pas d'Allemagne.

     

    Pascal Décaillet