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Vernier : Ana Roch ou Martin Staub ?

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Commentaire publié dans GHI - Mercredi 03.10.18

 

Rien de plus magique qu’une élection complémentaire, avec deux candidats. Parce que dans le duo, se cisèlent et se détourent avec précision et clarté les profils des antagonistes. Pas de salades, pas de cuisine politicarde : on vote pour l’un ou pour l’autre, il faut trancher, et puis basta ! Cette saveur de second tour d’une présidentielle française, les habitants de Vernier vont pouvoir la goûter tout à loisir, d’ici au dimanche 14 octobre, date de l’élection du successeur de Thierry Apothéloz à l’exécutif de la Ville. Avec, je l’affirme tout net, deux candidats de valeur : Ana Roch, présidente du MCG, et Martin Staub, avocat, chargé de conserver le siège socialiste du sortant. J’ai eu l’occasion, en direct dans le Grand Genève à Chaud du dimanche 30 septembre, à 19h, de les réunir pour un débat : ce fut un échange entre deux personnes de qualité.

 

Succéder à Thierry Apothéloz, devenu conseiller d’Etat, n’est pas chose facile. En quinze ans au sein de la Mairie, l’infatigable militant socialiste a laissé dans la Commune une trace, un sillon qui feront nécessairement référence, ce qui est d’ailleurs un piège pour M. Staub : il n’est jamais très excitant d’empoigner une campagne en se disant qu’on incarne la continuité. Le discours sur la rupture, lui, est plus facile. D’autant que les deux champions du 14 octobre proviennent, justement, des deux partis qui incarnent le plus, à Vernier, la volonté de proximité sociale : avec 14 conseillers municipaux (sur 37) pour les socialistes, et 11 pour le MCG, nous avons, dans cette complémentaire, un choc frontal entre les deux formations les plus importantes, de loin, de Vernier. Avec cette priorité à l’action sociale, dans une commune qui en a sacrément besoin (le taux de chômage est le plus élevé du canton), les deux candidats chassent sur les mêmes terres, sur la même « part de marché » : la compétition n’en est que plus vive. Nul ne peut en prévoir le vainqueur.

 

Avec ses 35'000 habitants, Vernier est la cinquième ville de Suisse romande (derrière Genève, Lausanne, La Chaux-de-Fonds et Fribourg), et bien sûr la deuxième du canton. C’est une commune passionnante, très décentralisée (Lignon, Châtelaine, Libellules, Avanchets, Vernier Village), et politiquement un véritable laboratoire pour le canton. C’est pourquoi les états-majors, le 14 octobre, auront les yeux rivés sur l’évolution des fronts à Vernier. D’autant que cette complémentaire pourrait bien être la dernière, sauf accident, dans une grande commune, avant les municipales du printemps 2020.

 

Aux Verniolanes et Verniolans, donc, sous les yeux du reste de Genève, de faire leur choix entre deux députés, l’une cheffe d’entreprise, présidente de club de foot (FC Avanchets), très ancrée dans la vie associative, l’autre avocat, ancien président du Conseil municipal, également immergé dans la vie communale. Chez ces deux candidats, pas d’esbroufe. Des deux côtés, la compétence est au rendez-vous. Reste à entrevoir le petit rien qui fera la différence. La politique, c’est aussi cette magie de l’imprévisible, cruelle et frivole, qui fait son charme.

 

Pascal Décaillet

 

 

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