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Liberté - Page 726

  • Juges, moralistes, hypocrites

     

    Sur le vif - Dimanche 16.09.18 - 11.43h

     

    Dans l'Affaire Maudet, l'aspect judiciaire des choses n'a, à mes yeux, aucune espèce d'intérêt.

     

    Sera-t-il, dans des mois, à l'issue de maintes et tortueuses procédures, et d'une valse de recours, condamné pour "acceptation d'un avantage" ? En sera-t-il acquitté ? Ça n'est pas sur ces choses-là que se dénouera le scénario dramaturgique actuellement en cours.

     

    La justice est un univers. La politique en est un autre. Avec d'autres codes, d'autres langages, d'autres enjeux.

     

    Pour l'heure, la seule question qui vaille : a-t-il POLITIQUEMENT la marge de manœuvre de se maintenir ? Donc, la capacité d'action à mettre en œuvre des projets pour le Canton.

     

    J'invite le corps des citoyens, dont je fais partie depuis plus de 40 ans à Genève, à appréhender POLITIQUEMENT cette affaire.

     

    Laissons les juges dire la justice. Les moralistes, faire la morale. Et les hypocrites, se cacher derrière le paravent de la morale pour conquérir un siège.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Affaire Maudet : le vent noir de l'hypocrisie

     

    Sur le vif - Samedi 15.09.18 - 18.13h

     

    "Il a menti, il a menti, il a menti !". La gauche genevoise n'en peut plus, dans l'Affaire Maudet, de s'étrangler, en feignant de découvrir que le monde politique ne dit pas toujours la vérité.

     

    Pierre Maudet a commis une faute POLITIQUE. Majeure, et peut-être fatale, nous verrons. S'il doit partir, c'est parce qu'il n'aura plus la marge de manœuvre POLITIQUE pour demeurer au gouvernement. Parce qu'il aurait ruiné son crédit, par exemple justement en mentant.

     

    Le mensonge en politique, en cela, est une faute. Parce qu'il est de nature dévastatrice pour la crédibilité. En cela, et en cela seulement. Il appartient à un gouvernant d'assurer sa réputation, non parce qu'elle est une réputation, mais parce qu'elle est un outil nécessaire à l'exercice du pouvoir. Cette considération-là n'est pas d'essence morale, mais POLITIQUE.

     

    Or, la gauche genevoise, avec ses cris d'orfraies, que fait-elle ? Elle insiste, à n'en plus finir, sur une prétendue faute morale. Parce que mentir, ça n'est pas bien. Comme si nous étions, dans notre République, entre pasteurs, ou entre prêtres, ou entre moralistes.

     

    Non. Nous sommes entre citoyens. Nous confions des missions à des élus pour qu'ils mettent en application une POLITIQUE, au service de la Cité. Nous attendons d'eux qu'il soient compétents, anticipateurs, lucides, combatifs.

     

    Nous n'attendons pas d'eux qu'ils soient des saints.

     

    Pour ma part, je n'ai jamais attendu d'un élu qu'il soit exemplaire sur le plan moral, je dirais même que cela m'indiffère totalement. Bien plus graves m'apparaissent l'incompétence, la cécité face aux enjeux.

     

    Mais notre gauche genevoise, que veut-elle ? Réponse : une démission, donc une élection complémentaire, gagner un siège au Conseil d'Etat, y obtenir ainsi, pour quatre ans et demi (l'enjeu est de taille), une majorité. Ainsi, pouvoir, à son tour, placer les siens un peu partout, par exemple dans les Conseils de fondation, les régies publiques, etc.

     

    La gauche veut cela. Elle ne veut que cela. Le reste, derrière le paravent de la morale, vieux comme le monde, c'est le vent noir de l'hypocrisie.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • La Suisse et le printemps des peuples

     

    Sur le vif - Samedi 15.09.18 - 09.29h

     

    Une fois pour toutes, il faut jeter aux oubliettes ce leurre technocratique intitulé "Accord cadre institutionnel avec l'Union européenne". Le pression mise par Jean-Claude Juncker, sentinelle vacillante d'une Europe en dérive, ne doit avoir comme réponse de la Suisse que le silence et l'indifférence.

     

    Né de l'esprit tortueux de M. Burkhalter, repris pour des raisons de stratégie politique interne par M. Cassis, cet "Accord" n'est rien d'autre qu'un bricolage juridique, sur du néant politique. Écrit sur du vent !

     

    Grand admirateur - plus que cela, même - de Jean-Pascal Delamuraz, que j'ai très bien connu et maintes fois interviewé, je lui reprochais déjà, du temps de son pouvoir, la véritable armada bureaucratique mise en place à Berne, aux frais des contribuables suisses, pour plancher sur le dossier Suisse-Europe.

     

    Du Bureau de l'Intégration, dont il faudra bien, un jour, établir la véritable Histoire, jusqu'à la mobilisation des fonctionnaires du Commerce extérieur, que de juristes, d'économistes, de gratte-papier engagés, sur nos impôts fédéraux directs, pour imaginer les mille et un scénarios, après le rejet de l'EEE le 6 décembre 1992, des relations entre Berne et Bruxelles ! J'ai vécu tout cela de près, j'ai la mémoire des hommes et des dates, je n'oublie rien, jamais.

     

    "L'Accord cadre institutionnel", hormis déjà la laideur des mots, ce lourdingue de gothique verbal dégoulinant, c'est, repris par M. Burkhalter, l'héritier de tout ce petit monde dûment entretenu à Berne, depuis la campagne EEE, pour que la Suisse puisse à tout prix demeurer en phase avec cet Empire tentaculaire qui s'est tissé autour d'elle.

     

    Le petit hic, le très léger accident de l'Histoire, que personne à Berne ne semblait avoir prévu, c'est que l'Union européenne s'effondre. En Italie, pays fondateur en 1957, en Autriche, en Hongrie, en Pologne, et dans le Land très puissant de Bavière, des forces politiques, voulues par les peuples de ces pays, exigent maintenant une autre structure entre les pays d'Europe. Une structure qui commence par prendre acte de la nation, plutôt que la gommer. Et qui refuse absolument l'idée d'une Europe technocratique, gouvernée par des fonctionnaires, légiférant par-dessus les nations. C'est cela qui est en train d'advenir, cela qui monte en Europe, aujourd'hui l'Italie, demain peut-être la France, voire l'Allemagne, rien n'est exclu.

     

    Ce printemps des peuples, 170 ans après celui qui a donné naissance aux nations d'aujourd'hui, et notamment à la nôtre, vaut infiniment plus, en termes de considération historique, que les virgules soupesées de MM Burkhalter et Cassis sur "l'Accord cadre institutionnel" avec l'Union européenne. Ce printemps des peuples aura raison des technocrates, il est semeur d'avenir, là où l'actuel conglomérat de Bruxelles ne représente plus ni dessein, ni cohérence, ni espoir.

     

    Pascal Décaillet