Liberté - Page 355
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Radicaux : le grand retour
Sur le vif - Mercredi 31.03.21 - 22.39hDimanche dernier, Pierre Maudet n'a pas été réélu. Mais le radicalisme populaire, celui des indépendants, des petits entrepreneurs, celui qui lutte pour le savoir, la connaissance, la qualité de la transmission, pour le primat du travail et du mérite, l'absolue maîtrise des budgets, est redevenu, et de très loin, la première force au sein de la droite genevoise.C'est le paradoxe le plus vif, le plus rafraîchissant, le plus revigorant de cette élection.Nulle reconstruction de la droite genevoise ne se fera sans une profonde prise en compte des 34% de ce dimanche 28 mars 2021.J'ajoute une chose : nulle reconstruction ne pourra faire l'économie de la préférence cantonale. Ni d'une profonde réflexion sur une stricte régulation des flux migratoires.Pascal DécailletLien permanent Catégories : Sur le vif -
Le Passage
Commentaire publié dans GHI - Mercredi 31.03.21
La Fête de Pâques est, pour les chrétiens, le moment le plus important de l’année. Au-delà des questions de foi, qui appartiennent à chacun de nous, en solitude et en intimité, il est passionnant de se renseigner, à travers des lectures, sur le sens de cette Fête du « Passage ». Rien que la Pâque juive, Pessa’h, bien avant la Passion du Christ, nous interroge en profondeur. Elle nous rappelle l’Exode, hors d’Egypte, dans l’Ancien Testament, mais c’est aussi le début d’un cycle agricole, célébré dans des fêtes paysannes.
Les Hébreux passent la mer Rouge, le Christ revient à la vie au troisième jour : tout a déjà été écrit, par des savants, sur cette préfiguration, ce jeu de miroirs entre les deux Testaments, l’un annonce l’autre, le second cite le premier, les paroles se renvoient, les textes se confrontent. Une vie ne suffit pas à se plonger dans ce dialogue des mots, entre deux traditions spirituelles aussi importantes.
Je rêve d’une école genevoise qui, bien entendu au niveau du savoir et non à celui d’une quelconque propagande pour une religion, donne aux élèves les références nécessaires à comprendre tout cela. Comprendre le judaïsme. Comprendre le christianisme. Comprendre l’Islam. Pour ne citer que trois exemples. Car il y en a tant d’autres : un minimum d’initiation aux religions antiques, complexes, multiples, décentralisées, serait aussi le bienvenu. Je rêve d’une école où tous, maîtres et élèves, vibreraient de bonheur dans la passion de la transmission. A tous, excellentes Fêtes de Pâques !
Pascal Décaillet
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Le pouvoir, celui qui vous fait jouir
Commentaire publié dans GHI - Mercredi 31.03.21
Ne croyez pas qu’il existe, sur la planète, le moindre pouvoir qui, dans l’ordre des relations humaines, soit présentable. Le pouvoir, d’où qu’il vienne, c’est pour le moins une pression, et souvent une oppression, exercée par un ou plusieurs humains, sur un ou plusieurs autres. Il existe certes des pouvoirs éclairés, des despotes séduisants, des tonalités atténuées, des petites voix doucereuses qui tonnent moins que les rugueuses injonctions des sergents-majors. Mais le pouvoir reste le pouvoir. Il y aura toujours un moment, entre le dominant et le dominé, où l’étincelle enclenchera l’explosion. Toujours un moment pour la rupture, l’affrontement, la tentative de renversement, le corps-à-corps de la colère.
Prenez le monde politique. Regardez comme ils sont gentils, les doux agneaux, pendant les campagnes électorales. A votre écoute, « sur le terrain » : les stands, les tracts aimablement distribués, la patience à vos doléances, « Je note, chère Madame, nous allons nous renseigner sur ce problème, nous reprendrons contact avec vous. D’ici là, si vous voulez que les choses s’arrangent, ayez l’obligeance de voter pour moi ». Et ça marche ! Parce que l’autre, en face, toujours en quête d’un monde nouveau, se dit que tout va changer, qu’il tient là le bon numéro, que celui-là, élu, n’exercera pas le pouvoir comme les autres. On peut rêver. C’est un droit fondamental de l’être humain.
On peut rêver, mais on déchante. Très vite. Elu dans un exécutif, le nouveau mettra quelques semaines à s’accoutumer, il montera autour de lui une garde noire, il se désignera mentalement les alliés et ceux à abattre, il se fera les griffes, commençant par écorner, et finalement lacérant. D’aucuns prendront plaisir à ce petit jeu. « Je suis le maître, je domine, j’ai ma cour, mes conciliabules, je ménage mon petit monde, j’incendie les autres ». C’est la vie, nul n’y échappe. Ni hommes, ni femmes, ni gauche, ni droite, ni gentils centristes : face à l’éternelle noirceur du pouvoir, nous sommes tous recommencés, nous accomplissons la liturgie, nous blessons, parfois nous humilions. Et de cette position dominante, nous jouissons.
Le pouvoir, partout. Au sein de la famille. Au bureau. Sur le chantier. Sur le tapis boursier. Dans l’entreprise. C’est laid, c’est noir, c’est triste, c’est la vie, celle des pulsions, nul d’entre nous n’y échappe, et surtout pas ceux qui s’en croient affranchis. En latin, « dominus » signifie le maître, celui qui exerce le pouvoir, par exemple sur l’esclave. Mais il y a un autre mot, tellement plus beau, tellement plus fort : c’est le mot « magister ». Le maître, oui, mais celui qui enseigne. Celui qui transmet. Celui qui, par son savoir, ses compétences, donne l’exemple. Celui à qui Charles Péguy, dans les Cahiers de la Quinzaine (1913), rend hommage. Je voulais, à l’approche de Pâques, terminer ce texte par une note d’espoir et de lumière. A tous, excellentes Fêtes, quelque part, face à l’ouverture du Passage.
Pascal Décaillet
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