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Liberté - Page 28

  • Des téléphonistes, vite !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 11.06.25

     

    La « fracture numérique » est un terme beaucoup trop faible. Il n’est tout simplement pas à la hauteur de la détresse de tant de gens, à commencer par les personnes âgées, mais aussi les plus fragiles, les plus précaires, face à l’implacable robotisation des rapports avec les usagers. Tant avec les banques qu’avec la Poste, tant avec les assurances qu’avec les services publics, à commencer par ceux de l’Etat, plus moyen de parler avec un humain.

     

    Société prospère où l’argent est roi, notre Suisse n’est pas en reste : ça n’est plus supportable, il faut qu’un comité citoyen lance une initiative populaire, pour réclamer, tout simplement, le retour au contact téléphonique avec des gens, sans attendre des heures à se taper des musiques où le doucereux le dispute à l’immonde. Si vous êtes sans portable, sans ordinateur, ou même sans avoir fait les ineffables « mises à jour » qui nous obligent à acheter de nouveaux appareils, vous êtes foutus. Largués. Hors du champ social. C’est profondément dégueulasse.

     

    Il faut, par un texte constitutionnel, obliger les prestataires de services, les régies immobilières, les géants de la consommation, en un mot les puissants et les dominants, à réintroduire les contacts rapides, immédiatement accessibles, avec au bout du fil des humains compétents. Sinon, c’est Big Brother au pouvoir. Notre Suisse solidaire mérite mieux que l’actuelle saloperie généralisée.

     

    Pascal Décaillet

  • La justice sociale oui, la liturgie non !

     

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 11.06.25

     

    La gauche socialiste, je l’ai toujours infiniment respectée, celle qui s’incarne aujourd’hui en des hommes comme Pierre-Yves Maillard, Mathias Reynard ou Romain de Sainte Marie. Ou encore Thierry Apothéloz, et plein d’autres au fond, je ne peux pas tous les citer. Toute ma vie, j’ai profondément admiré les figures qu’ont été Jaurès (sauf sur son pacifisme), Léon Blum, Pierre Mendès France, et, au sommet de toutes, le social-démocrate allemand Willy Brandt, le Chancelier de l’Ostpolitik, entre 1969 et 1974.

     

    J’aurais pu, tout autant, citer Martine Aubry, qui avait succédé au grand Pierre Mauroy à la Mairie de Lille, et quantité de femmes politiques attachées aux fondements que sont la lutte pour la dignité des travailleurs, l’égalité salariale, la défense du travail, au fond, comme valeur et comme facteur d’émancipation. L’Histoire allemande, qui est ma grande passion (y compris les 40 ans de DDR), l’Histoire de France, l’Histoire suisse, nous donnent beaucoup d’exemples de ces hommes et femmes remarquables. Tout autant, j’ai toujours admiré le Parti du Travail, en Suisse, jusqu’à son actuel Président, Alexander Eniline, docteur en philosophie médiévale. Et, tout autant, les militants communistes, en France, en Italie, ceux qui se sont toujours battus pour la justice. J’ai toujours détesté l’anticommunisme primaire, celui qui flanque tout le monde dans un même panier, des sanguinaires apparatchiks du Goulag aux braves encartés de nos pays d’Europe, juste soucieux d’égalité.

     

    Il est une gauche, vous le savez bien, avec laquelle j’ai plus de peine. D’abord, les Verts. Dieu sait si je respecte et partage leur combat pour l’environnement. Mais il y a, dans leurs rangs, des idéologues monomaniaques, incarcérés dans un langage de stéréotypes, toujours recommencés, « transition climatique », « bilan carbone », ces mots-là, répétés en incantation, avec cet encens de liturgie qui tourne à la Croisade. La lucidité politique, y compris le combat pour la planète, la liberté dialectique de nos esprits aussi, méritent mieux que cet alignement de mots-valises, insupportable.

     

    Il y a enfin cette gauche sociétale, défendant certes de nobles causes (la plupart, sur le fond, je les partage, même si je n’en parle jamais), mais ramenant absolument tout, là aussi avec une ferveur de catéchisme, à des questions qui, pour moi, ne relèvent pas du champ politique. Ce qui m’intéresse, c’est l’Etat, la nation, la guerre ou la paix, une organisation juste de l’économie, au service de l’humain et des travailleurs, l’école, la transmission des connaissances, des soins accessibles à tous, des retraites dignes, une agriculture et une industrie fortes. Ces valeurs, magnifiques, la gauche, si elle veut survivre dans le champ d’antagonismes de nos idées, ferait bien d’en refaire, de façon claire, ses priorités absolues. Si elle continue de les négliger, de nouveaux-venus, en progression spectaculaire en Europe, continueront de s’en emparer. Et eux, vous le savez bien, ne proviennent pas de la gauche.

     

    Pascal Décaillet

  • Dugerdil : les enjeux

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 04.06.25

     

    La candidature de Lionel Dugerdil à l’élection complémentaire du 28 septembre pour le Conseil d’Etat n’est pas d’un enjeu droite-gauche : de toute façon, jusqu’en 2028, la majorité de droite au gouvernement est assurée. Si Dugerdil passe, il y aura cinq magistrats de droite, et deux de gauche (les socialistes), Si le candidat Vert passe, on sera encore à quatre/trois.

     

    Non, l’enjeu de la candidature Dugerdil, c’est, enfin, le début d’un rééquilibrage des forces au sein des droites genevoises. La philosophie libérale, au sens large, y est actuellement surreprésentée, avec une libérale (Mme Fontanet), une centriste, mais bien libérale en économie (Mme Bachmann), et une radicale historique, attachée à l’Etat (Mme Hiltpold). Cette dernière est, Dieu merci, la moins libérale des trois.

     

    Manifestement, il manque l’autre droite, celle qui n’en finit pas de monter, la droite protectionniste, souverainiste, sociale, populaire et joyeuse, la droite qui aime et défend l’agriculture, l’industrie, le peuple suisse, en un mot la droite Dugerdil. Cette droite-là, qui n’est vraiment pas celle des multinationales et des génuflexions devant les financiers, manque au Conseil d’Etat.

     

    Lionel Dugerdil a-t-il ses chances ? Oh, ce sera très difficile ! Nicolas Walder, en face, sera un candidat compétent, avec expérience exécutive à la Mairie de Carouge. Et les peaux de bananes, de part et d’autre, ne manqueront pas. Vive la campagne !

     

    Pascal Décaillet