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Liberté - Page 252

  • Chaque centime de l'Etat doit être pesé !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 29.06.22

     

    A Genève, l’Etat nous coûte beaucoup trop cher. A qui ? Mais à nous, pardi ! Nous, les contribuables. Nous, qui ne faisons pas partie des quelque 36% des gens qui ne paient pas d’impôts, ceux qui touchent subventions et assistance. Nous, les classes moyennes, ployant sous le fardeau de la pression fiscale. Nous, les actifs de ce canton, qui nous levons pour aller bosser, méritons l’argent que nous gagnons. Nous qui trimons, sacrifions une grande partie de nos vies à nos boulots. Au prix, parfois et même plutôt souvent, de nos santés. Nous, jamais calmes, perpétuellement inquiets, angoissés. Jamais sereins ! Jamais à profiter de la beauté de cette ville, Genève, de la brièveté de la vie, de la splendeur muette du monde. Nous ne sommes pas des tranquilles. Nous sommes des besogneux, des laborieux, des rongés de l’intérieur. Des paranos ! « Que va-t-il encore m’arriver, quelle nouvelle taxe, quel obstacle à mon activité professionnelle, quelle saloperie du destin ? ». C’est ça, bosser. C’est ça, notamment, être indépendant. Nous aimons nos boulots, et même passionnément, mais nous payons le prix fort pour ce choix de l’ardeur et de l’engagement.

     

    Alors oui, quand nous regardons certaines dépenses de la fonction publique, nous sommes saisis d’écœurement. Nous ne nions en aucun cas la nécessité d’un Etat. Nous nous battons même pour cela depuis nos enfances, parce que nous savons que l’absence d’Etat, c’est la jungle. Donc, la loi du plus fort. Nous détestons le mouvement ultra-libéral de ces trente dernières années, cette apologie de l’argent facile, spéculé, boursicoté, mondialisé. Sur le dos du Tiers-Monde ! En saccageant l’environnement ! Nous haïssons cette ahurissante mode des voyages au bout du monde, Asie, Thaïlande, pour un rien, comme on s’en va danser le samedi, dans une guinguette en bord de Marne. Oui, nous voulons un Etat, c’est le combat de notre vie, le combat radical, le combat républicain, le combat d’un Jean-Pascal Delamuraz. Nous voulons un Etat, mais pas celui-là !

     

    A Genève, l’Etat est tentaculaire. Il fait penser à ces divinités carthaginoises, avides à n’en plus finir de tout dévorer, jusqu’au sacrifice des humains. A Genève, la machine se nourrit elle-même, elle entretient sa propre gourmandise. Elle ne sert plus le peuple, elle se sert ! En comparaison intercantonale, nous avons à Genève le coût le plus impressionnant, par habitant, de la fonction publique. Et telle ministre, au Grand Conseil, dans la session qui vient de s’écouler (23 et 24 juin), qui se permet de faire la morale aux députés ! De les engueuler ! Pourquoi ? Parce qu’ils refusent son discours visant à toujours demander des moyens supplémentaires, des moyens, et encore des moyens. Mais cet argent qu’on nous quémande, c’est le nôtre ! Celui de nos patrimoines, personnels et familiaux. Alors, il y a un moment où ça suffit. Où le corps des citoyennes et citoyens, en un mot le peuple, doit dire non. Un immense non. Sans appel. Parce que le patron, le seul, c’est lui.

     

    Pascal Décaillet

  • Ceux qui n'arrachent pas le bitume

     
    Sur le vif - Mardi 28.06.22 - 13.40h
     
     
    Marie-Claude Sawerschel, Marc Wuarin : deux excellents candidats au Conseil d'Etat. Deux têtes bien faites, bien pleines. Deux conceptions humanistes et ouvertes de l'action publique. Deux engagements pour l'environnement, fondés sur la Raison (Vernunft), et non sur une dérive sectaire, végétarienne par décret, arracheuse de bitume avec label de la Princesse. Il y a des jours où le gong de Philippulus, dans son éternité tristement recommencée, éreinte nos ouïes et lacère nos âmes.
     
    J'ignore absolument si leur parti, les Verts libéraux, dont le double adjectif aurait tout pour me déplaire, réussira sa percée, l'an prochain. Je ne suis ni Vert, ni libéral, je suis un vieux républicain, partisan d'un Etat fort, mais seulement dans les domaines régaliens. Je suis pour les classes moyennes, pour ceux qui bossent, qui se crèvent au boulot. Je suis pour une Suisse indépendante, souveraine. Au fond, je suis une vieille tête de lard radicale. Avec dans le tréfonds la tentation de la noirceur.
     
    J'ignore le destin politique des Verts libéraux. Mais je dis que cette famille nouvelle, riche de belles individualités, avec des gens cultivés, intéressants, a un rôle à jouer dans notre vie publique. Parmi d'autres. Mais sûrement pas moins que d'autres.
     
     
    Pascal Décaillet

  • D'urgence, le DIP doit être enlevé à la gauche !

     
    Sur le vif - Vendredi 24.06.22 - 09.50h
     
     
    Des sous, des sous, des sous. Chaque fois qu'on parle de l'Instruction publique à Genève, le seul et unique discours de la gauche est de larmoyer pour obtenir des "moyens".
     
    L'école va mal ? Il faut des sous ! Les connaissances ne se transmettent plus ? Des sous ! L'illettrisme gagne du terrain ? Des sous ! L'enseignement de l'Histoire, à part quelques profs magnifiques, ne donne plus aux élèves, depuis longtemps, l'indispensable approche synthétique, et diachronique, pour avoir une vision d'ensemble ? Des sous ! Les profs de géo ne jurent plus que par l'endoctrinement climatique ? Des sous ! Plus aucun élève, ou presque, n'est capable de lire un poème, à haute voix, avec l'amour de la métrique et de la prosodie, le sens du "e" muet, la passion musicale de la syllabe ? Des sous, des sous, encore des sous !
     
    Un secteur entier du DIP, s'occupant d'élèves en souffrance, dysfonctionne totalement depuis des années ? Des sous ! L'autorité politique élue a perdu tout contrôle sur cet Office ? Des sous ! Des choses très graves, méritant une Commission d'enquête, s'y sont produites, au détriment des élèves ? Des sous, des sous, encore des sous !
     
    On dirait qu'en matière de formation, la gauche a perdu tout sens de l'essentiel : la qualité, humaine et intellectuelle, de la transmission des connaissances. Pour elle, sans argent, sans ces éternels "postes supplémentaires", rien ne serait possible pour perpétuer ce miracle permanent du savoir partagé, celui dont parle Péguy, dans "L'Argent", Cahiers de la Quinzaine, 1913. Au fond, cette gauche-là ne s'intéresse pas au coeur de la question. Elle tournicote, comme les trompettistes autour de Jéricho, en hurlant : "Des sous, des sous, encore des sous !".
     
    Cet argent doit leur être refusé, et la droite a raison. Le DIP est déjà doté, en comparaison intercantonale, du budget le plus délirant du pays. Beaucoup trop de strates de contrôle, d'états-majors, de secrétaires généraux, de services de recherches, au détriment du front de l'enseignement. Ce dont le Département a le plus impérieux besoin, c'est le rétablissement de la confiance. Cette dernière, à tous les échelons, fait cruellement défaut. Le DIP est en état de décombres. Saluons les profs, les élèves, le personnel administratif et technique, les doyens et directeurs qui, malgré cette déroute généralisée de l'autorité politique, continuent, au jour le jour, de pratiquer au mieux cette incomparable rencontre humaine qui s'appelle la transmission des connaissances.
     
    En 2023, d'autres devront reprendre ce Département sinistré. Venant d'autres horizons. Ayant d'autres discours, d'autres horizons d'attente, d'autres approches intellectuelles et spirituelles, que la perpétuelle mendicité pour quémander des "moyens supplémentaires".
     
     
    Pascal Décaillet