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Liberté - Page 255

  • Vous reprendrez bien un peu de nausée ?

     
    Sur le vif - Lundi 21.03.22 - 15.28h
     
     
    Face à la moindre déclaration contraire à sa doxa, la gauche morale s'étrangle. Son adjectif préféré : "nauséabond".
     
    Les propos de l'UDC ? Nauséabonds ! Ceux d'un PLR un peu décoincé dans le discours, sceptique sur l'Europe et sur les flux migratoires ? Nauséabonds ! Ceux du MCG, sur la préférence aux résidents ? Nauséabonds !
     
    Le discours de Marine Le Pen ? Nauséabond ! Celui d'Eric Zemmour ? Nauséabond ! Les analyses historiques faites avec le cerveau, plutôt qu'avec l'émotion, sur les causes de la guerre en Ukraine ? Nauséabondes ! Les tentatives de comprendre, entre autres, la cause serbe, pendant les guerres balkaniques ? Nauséabondes !
     
    La passion pour l'Histoire ? Nauséabonde ! Donner la parole à tous, y compris aux maudits ? Nauséabond ! Ne pas adhérer à la religion du Climat ? Nauséabond ! Ne pas se déclarer féministe ? Nauséabond ! Vouloir contrôler les frontières ? Nauséabond ! Prôner une défense nationale forte, crédible ? Nauséabond ! Réserver le droit de vote aux nationaux ? Nauséabond !
     
    Le premier qui commercialise un anti-vomitif bon marché, sans prescription médicale, celui-là, je vous le dis, fera fortune.
     
    Ah mais zut, s'enrichir, c'est nauséabond.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Insupportables Vaudois, qui votent à droite !

     
    Sur le vif - Lundi 21.03.22 - 12.32h
     
     
    La RTS n'en revient tellement pas du brillant premier tour de la droite vaudoise qu'elle ne cesse, depuis hier, de nous l'expliquer par un mot magique : l'abstention.
     
    Quand la droite remporte une élection, c'est parce que les gens n'ont pas voté. Sous-entendu : le vote normal, c'est le vote de gauche. Si les gens prennent la peine de voter, alors la loi naturelle s'applique, et la gauche gagne.
     
    En revanche, si la droite gagne, ça ne peut être que par une déplorable anomalie du corps électoral.
     
    L'idée que, peut-être, les abstentionnistes se répartiraient en même proportion gauche-droite que les votants, n'effleure pas nos puissants analystes. Non, impossible : le vote naturel, c'est le vote du Bien, c'est la gauche. Le vote par accident, c'est le vote du Mal, c'est la droite.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Honecker und der Pastor : saisissant huis-clos dans la Prusse luthérienne

     
    Sur le vif - Samedi 19.03.22 - 17.01h
     
     
    Uwe Holmer, né en 1929 à Wismar (Ville Hanséatique que je vous recommande, sur la côte baltique du Mecklenburg-Vorpommern), 93 ans aujourd'hui, est un homme extraordinaire. Un théologien de haut vol, un Pasteur d'une humanité rare, comme il en existe tant dans les villages les plus reculés des Allemagnes.
     
    Personne, aujourd'hui, ne connaîtrait pourtant Uwe Holmer, ni sa femme Sigrid, ni deux de ses quinze enfants, si un certain Erich Honecker, homme fort de la DDR de 1971 à 1989, et son épouse Margot, ministre de l’Éducation de 1963 à 1989, n'avaient séjourné dans sa maison de Lobetal, un village du Brandebourg non loin de Berlin, au milieu des champs et des lacs, du 30 janvier au 3 avril 1990.
     
    Ce séjour, c'est l'objet du remarquable film du réalisateur Jan Josef Liefers, né à Dresde en 1964, "Honecker und der Pastor", en français "Le Refuge du dernier Président", que j'ai eu le bonheur de visionner hier soir, tard, sur Arte.
     
    30 janvier 1990. Quelques semaines après le chute du Mur. La DDR s'effondre, tout est pulvérisé. Elle venait de fêter, en grande pompe, ses 40 ans, Honecker justement avait reçu Gorbatchev, le baiser des deux hommes avait des goûts d'étreinte, l'éternité communiste irradiait la partie orientale de l'Allemagne. Et puis, le 9 novembre 1989, tout avait basculé, le Mur était tombé, Honecker aussi, et là, il fallait d'urgence qu'il trouve un refuge, les risques de lynchage étant énormes.
     
    Ce refuge, le couple Honecker le trouve. En pleine campagne, dans la maison du Pasteur Uwe Holmer. Ils y passent plusieurs semaines. Le Pasteur protège l'ancien Président, que la foule vient menacer jusque devant la Maison de Paroisse. Le Pasteur le bénit. Lui et sa femme prient pour Erich et Margot, eux qui avaient été des opposants au régime communiste. Oui, Uwe Holmer (incarné par l'acteur Hans-Uwe Bauer) est un homme extraordinaire, sa femme Sigrid aussi (Steffi Kühnert). Oui, Honecker (Edgar Selge) et Margot (Barbara Schnitzler) sont plus vrais que nature. Oui, les dialogues sont saisissants. Oui, c'est un film à voir, et revoir.
     
    Je vais vous dire une chose. Le coeur de ce film, c'est l'âme luthérienne de la Prusse. La bonté d'un homme. La Bible, face à Karl Marx. Les Psaumes, face à la dictature du prolétariat. L'Allemagne de Luther et de Bach, face au matérialisme dialectique. Uwe Holmer sait parfaitement quel homme et quelle femme il reçoit, quelle fut la nature de leur régime, mais il les accueille parce qu'il estime, en conscience, en avoir l'obligation morale.
     
    Le 3 avril 1990, Erich et Margot, reconnaissants, quittent la demeure du Pasteur. Leur fin de vie les conduira, après de rebondissantes péripéties judiciaires, à Santiago du Chili. Erich y meurt en 1994, Margot en 2016.
     
    "Honecker und der Pastor" est un film qui nous élève. Parce qu'il nous raconte une histoire, plutôt belle. Mais surtout, parce qu'il centre son regard sur ce qui rassemble les humains. Comme la traduction de la Bible par Luther, en 1522, chef d’œuvre d'invention d'une langue, l'allemand moderne. Comme la musique de Jean-Sébastien Bach. On regarde ce film, on se prend d'une estime immense pour le personnage du Pasteur. On s'apprête à traverser la nuit. On laisse monter en nous ces quelques mots de la Cantate BWV 244 : "Mache Dich, mein Herze rein, ich will Jesum selbst begraben".
     
     
    Pascal Décaillet