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Liberté - Page 208

  • Les crayons d'Adrien

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 24.08.22

     

    L’approvisionnement d’un pays en énergie, c’est son problème no 1, avec la souveraineté alimentaire. C’est une question stratégique, au sens étymologique de ce mot, celui d’une guerre. Pour la survie. Dans ce domaine, chacun pour soi. Chaque nation, chaque peuple, responsable de son destin.

     

    Par beau temps, quand tout va bien, les plus naïfs nous baratinent avec une prétendue solidarité internationale. Fadaises ! Au premier vent qui se lève, chaque communauté humaine, constituée politiquement en nation, se recroqueville sur ses propres intérêts vitaux. C’est ainsi. N’en déplaise aux candides, aux moralistes. Il faut prendre l’être humain tel qu’il est. Et non, tel qu’on le rêverait.

     

    La vérité, c’est que la « communauté internationale » n’existe pas. On a vu sur quels récifs s’est échouée la SDN, lancée dans une Genève de chimères, au lendemain de la Grande Guerre. Lisez Albert Cohen, Belle du Seigneur, ce chef d’œuvre, les passages où le brave Adrien Deume taille ses crayons, pour tromper l’ennui, dans un bureau de la « Genève internationale ». En quelques lignes, d’une saisissante cruauté, tout est dit.

     

    Au premier vent levé, les chimères s’évaporent. Demeurent les nations, beaucoup plus tenaces qu’on ne l’imagine. Elles seules, autour d’une communauté de valeurs et de mémoire, de relation à leur Histoire, leurs ancêtres, leurs morts, constituent aujourd’hui les espaces de solidarité. La « communauté internationale », c’est du vent. N’en déplaise à nos snobinards de cocktails mondains, à Genève.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Risque de pénuries : le Conseil fédéral roupille !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 24.08.22

     

    J’ai passé mon été à fulminer. Sur mon blog. Écrire, et écrire encore, que la question énergétique était l’absolue priorité à laquelle devait s’attaquer notre pays. Demander un Comité de Salut public, saisi par l’urgence, pour empoigner ce problème. Exiger des comptes, y compris judiciaires, pour atteinte à la sécurité de l’Etat, contre les plus hauts responsables, à Berne et dans les Cantons, de la situation catastrophique dans laquelle nous sommes. Les uns, sous le grief d’impéritie. Les autres, sous celui – autrement plus grave – d’aveuglement idéologique. Depuis un quart de siècle, cette bande d’irresponsables roule le peuple suisse dans la farine ! Il est temps qu’ils en répondent. Plutôt que de fanfaronner dans des planques dorées.

     

    Un été à me concentrer sur ces questions, et je ne suis pas le seul ! Des centaines de milliers de nos concitoyennes et concitoyens, d’un bout à l’autre du pays, partagent ces angoisses, ce souci d’urgence. La saison froide, c’est dans deux mois. Les plus précaires d’entre nous risquent de grelotter. Et il faudrait attendre, en sifflotant, que quelque chose se passe ? Nous tous, en Suisse, nous prenons la mesure de la gravité de la situation. Les uns font des réserves de bois, de bougies. Dérisoires bouts de ficelle ! Et pendant ce temps, le Conseil fédéral ne fait rien de concret. La ministre chargée du dossier est dépassée par les événements. On fait comme si de rien n’était. Alors que nous sommes en situation comparable à celle de guerre.

     

    Le pays a un urgent besoin d’une stratégie claire, d’une rupture avec la gestion de temps calme, pépère, des 25 dernières années. D’un Conseil fédéral uni. De ministres cantonaux pragmatiques, et non vermoulus par l’idéologie, les intérêts partisans. Le navire fonce droit vers l’iceberg. Mais nul pilote. Nul capitaine. Nulle vision claire. On nous précipite vers le pire, on attend, on temporise, on s’imagine qu’on trouvera des solutions avec la légendaire lenteur de nos institutions, où il faut des années pour pondre une loi. La saison froide, c’est dans deux mois, pas dans deux siècles !

     

    Ignazio Cassis : responsable de nous avoir mis à dos notre principal fournisseur de gaz. Juste pour l’image. La carte de visite. Faire européen. S’aligner bien docilement sur les « sanctions » de Bruxelles. Je déplais au PLR en disant cela ? Eh bien, déplaisons ! Simonetta Sommaruga : incapable d’une vision claire. Aucune maîtrise sur le dossier. Je déplais au PS ? Eh bien, déplaisons ! L’idéologie Verte, qui saisissait en 2011 l’événement Fukushima comme locomotive électorale. Ses plus hauts représentants, dans les Cantons, qui militent depuis des décennies contre le nucléaire. Je déplais aux Verts ? Déplaisons !

     

    Mais les Verts, eux, ont au moins le courage de leurs opinions. Les pires : les tièdes « centristes » qui, par hantise de n’être pas dans le vent, se sont rangés de leur côté. La mode, toujours la mode. Le courant dominant. De ces gens-là, rien à attendre. Notre pays, que nous aimons infiniment, a besoin de sales tronches. De caractères trempés. D’hommes et de femmes de courage et de tempérament. Pour son salut.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

     

     

  • Grande nouvelle : le Temps s'intéresse aux angoisses du peuple !

     
    Sur le vif - Lundi 22.08.22 - 08.17h
     
     
    "Il serait bon de ne pas laisser aux populistes le monopole de l’écoute des angoisses", ose écrire ce matin la rédactrice en cheffe du Temps, dans son édito.
     
    Cette éminente consœur a-t-elle songé, ne serait-ce qu'une seconde, à appliquer à son propre journal de bobos urbains branchés le précepte qu'on pourrait peut-être, en effet, écouter un peu les angoisses du peuple suisse ?
     
    Depuis des années, je vous parle pouvoir d'achat, classes moyennes, angoisses des plus précaires pour finir le mois, prix du gaz, prix de l'électricité, prix de l'essence, prix des médicaments, primes maladie, fiscalité écrasante sur le travail. Bref, la vie des gens. La vie de ceux qui bossent.
     
    Pendant toutes ces années, le Temps nous parle de quoi ? Des questions de genre. De couleur de la peau. Des toutes dernières extravagances du numérique, sur des appareils dont le peuple n'a jamais vu la couleur. Des questions "sociétales" les plus puissantes, fruits des cogitations de chercheurs américains totalement déconnectés des préoccupations du plus grand nombre. Bref, le Temps fait salon. Salon mondain. Salon où l'on cause. Salon où l'on spécule. Salon du Nouveau Monde. Babil sociétal. Être dans le vent. Ne rien manquer de la toute dernière mode. Être les tout premiers à nous en parler.
     
    C'est son choix. La presse est libre, totalement. Mais au moins, que la patronne de la rédaction de ce miroir de la frénésie déracinée ne vienne pas nous donner des leçons sur les angoisses du peuple. Les partis qu'elle qualifie, avec le mépris de caste des grandes âmes éthérées, de "populistes", traitent, quant à eux, à la racine les vraies préoccupations des gens. Les plus précaires. Les classes moyennes. Tous ceux qui rament, pour finir le mois.
     
    Ceux qui votent pour ces partis ne lisent pas le Temps. Ceux qui lisent le Temps ne votent pas pour ces partis. La vérité, c'est cet apartheid. Deux mondes. Deux galaxies, parfaitement séparées. Elles ne se parlent pas. Elles se combattent.
     
    Et nous ? Laissons le Temps nous développer sa 317ème lecture de la Théorie du genre. Il en a absolument le droit. La presse est libre. Chacun de nous est libre de nous entretenir de ce qu'il veut.
     
    Mais, pour les "angoisses du peuple", celles dont nous vous parlons, souvent bien seuls, depuis des années, on nous permettra d'autres références que le journal de l'éternelle révérence aux derniers caprices de la mode branchée.
     
     
    Pascal Décaillet