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Liberté - Page 1181

  • Mascarade

     

    Sur le vif - Jeudi 15.03.12 - 22.50h

     

    Prenant ses airs les plus célestes, le Président du Grand Conseil nous fait savoir que sa Chambre a rejeté le recours de M. Stauffer contre ses cinq mois d'exclusion des commissions. Triste scénario, exactement prévisible. Triste vengeance du conglomérat au pouvoir contre la Marge. Bonjour Tristesse! Le groupe MCG, juste avant ce jeu de masques et bergamasques, a parfaitement eu raison de quitter la salle. L'avenir du canton se jouera hors de cette enceinte, sur soi-même refermée. Naphtaline!

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • La Mémoire et l'Amer

     

    Sur le vif - Jeudi 15.03.12 - 15.24h

     

    Depuis l'aube de mon âge, avant même que je ne lusse Tocqueville, il me semblait avoir appris que les libéraux aimaient la concurrence. Ce goût pour la compétition, je le partage. Eh quoi, battons-nous, soyons les meilleurs, lisons Darwin, imposons-nous, dispensons tout de même quelque aumône, puisque nous ne sommes pas des brutes. Et survivons !

     

    D'où mon étonnement en découvrant, à 14.52h, un communiqué signé des huiles les plus vinaigrées du PLR, pour pleurer comme peleurs d'oignons, toute moutarde bue et grimpant jusques au nez, face à l'immonde décision de l'ignoble Laurent Seydoux d'oser se présenter au Conseil d'Etat. « Il va nous faire de l'ombre ! ».

     

    Peu averti dans l'observation de la chose politique, à vrai dire éternel novice, il me semblait que le principe même d'une élection était d'opposer des candidats les uns aux autres. Et que le corps électoral, au suffrage universel, un beau dimanche, tranchait.

     

    Les Verts libéraux ayant décidé de vivre leur propre aventure, reste au PLR une solution : aller frapper, tel la cigale, à la porte de ce parti que Pierre Maudet, il y a un an encore, pour passer en Ville et plaire à une partie de la gauche, n'évoquait que botté et casqué, brunâtre, nauséabond, en route vers Nuremberg en chantant la Chevauchée de la Walkyrie. Ce parti s'appelle l'UDC. A-t-il de la mémoire ?

     

    Pascal Décaillet

     

  • Murat, Philippe, Romain

     

    Sur le vif - Mardi 13.03.12 - 12.26h

     

    Ils s'appellent Romain de Sainte Marie (26 ans) ou Murat Julian Alder (30 ans). L'un est socialiste, l'autre radical (non, je ne dis pas PLR, c'est un grand et noble mot, dans notre Histoire politique suisse, que « radical »). Les deux ont le sens de l'Histoire, le sens de l'Etat. Sur le plan politique, économique, ils se combattent. Mais avec un remarquable respect. Ils ont appris l'art du dialogue, celui de l'argument. Ils ne saisissent les verres d'eau que pour les boire. Ils ne passent pas leur temps, comme d'autres, à insulter tout le monde, toute la journée et toute la nuit, sur les réseaux sociaux. Non. Ils font de la politique. Adorent ça. Bossent comme des fous. Ces deux-là, parmi d'autres (Olga Baranova, Philippe Nantermod, Emmanuel Kilchenmann), seront les personnalités politiques de demain.

     

    Je rends hommage à ces jeunes. Parce qu'ils contrastent tellement avec la tristesse de huis clos de certains caciques du Grand Conseil. Faire de la politique entre soi. En cercle fermé. Se soutenir, par d'étranges transversalités, ménager les carrières mutuelles : cette année je suis président, l'an prochain ce sera toi, dans deux ans ce sera lui. En attendant ce jour, on se cajole, on se mitonne, on défend la caste, contre toute irruption de l'extérieur. Tristesse !

     

    Murat, Philippe, Romain, quoiqu'élus déjà dans des Conseils, font la politique dehors. Sur le terrain. C'est cette passion du militantisme qui a conduit le Jeune Socialiste, contre vents et marées il y a trois ans encore, à devenir, le 24 mars prochain, le nouveau président du parti socialiste genevois. C'est son talent, sa culture juridique et politique, sa connaissance des langues, sa passion du débat qui feront du radical de trente ans, sans trop tarder on l'espère, une figure de proue de la vie politique genevoise, ou suisse. C'est son courage, en acceptant d'affronter, seul contre tous, les partisans du prix unique, de se faire traiter d'inculte ou de plouc des montagnes, qui a permis à Nantermod, dimanche soir, de se trouver, au niveau suisse, dans le camp des vainqueurs.

     

    Hommage à ces Mousquetaires. Et à tous les autres. L'avenir leur appartient.

     

    Pascal Décaillet