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Liberté - Page 1179

  • Grognards d'Empire et naphtaline

     

    Sur le vif - Dimanche 25.03.12 - 10.22h

     

    Fort bien désignée, hier, candidate socialiste au Conseil d'Etat, Anne Emery-Torracinta sera-t-elle élue ? C'est fort possible, même si le potentiel électoral d'un Manuel Tornare était supérieur. C'est possible, mais est-ce bon pour Genève ?

     

    Ses partisans, en tout cas, s'y entendent dans l'art de quadriller un congrès. Sous l'éternel masque du féminisme, qui n'est ici qu'un paravent des ambitions (pour l'automne 2013), ils ont admirablement noyauté, ourdi, tramé. Avec comme résultat l'élimination, une fois de plus, d'un homme de grande valeur, qui eût donné un conseiller d'Etat immédiatement opérationnel, avec vue d'ensemble, savoir-faire politique, ductilité, réseaux.

     

    C'est leur problème ? Non ! C'est aussi le nôtre, citoyens de Genève ! Nous sommes responsables, le 17 juin, d'élire la meilleure personne possible pour redonner vie, élan, dynamisme à un collège en bout de souffle, l'un des moins bons depuis très longtemps. À ce niveau, on a besoin de rêver, de s'enthousiasmer un peu, une complémentaire doit avoir ce petit quelque chose de magique qui, bien plus que l'élection normale, isole et cisèle la personne du candidat, dessine sa silhouette, donne envie. Ce qui est le cas avec MM Maudet, Stauffer, et même Seydoux d'ailleurs.

     

    Au risque de casser l'enthousiasme d'hier, et m'attirer les foudres des sorcières et sorciers du féminisme (allez, soyons épicènes !), j'ai moins ce sentiment avec la première de classe désignée hier par les socialistes. Je l'aurais eu avec les trois autres (Mme Kast, MM Apothéloz et Tornare). Pas avec elle.

     

    Mme Emery-Torracinta est une vraie militante socialiste. Pure et dure. Parfaitement dans le dogme, et même la doxa. En matières sociale, fiscale, financière, elle défend à la lettre la Bible du parti. Avec elle et Charles Beer, les camarades auront deux bons soldats au gouvernement de la République. C'est peut-être bien pour le socialisme. Est-ce bon pour Genève ?

     

    Après avoir frôlé le néant, le parti socialiste genevois, depuis deux ou trois ans, donne des signes de renaissance. Le quatuor proposé au congrès de Carouge alignait des personnalités de valeur. Et la nouvelle présidence de Romain de Sainte Marie s'annonce prometteuse d'un nouveau militantisme qui fait plaisir à voir. Hélas, cette renaissance n'a pas mis fin aux clans, aux factions, à l'hypocrite utilisation de la parité pour voiler la fureur des ambitions. C'est le péché originel de cette candidature.

     

    Alors, quoi ? Alors, tournons-nous vers les grognards d'Empire passés par le fazysme. Ou vers les Gueux. Le 17 juin, osons autre chose. Un peu d'air frais. Et, pour l'orthodoxie rigide des premiers de classe, une cure de naphtaline.

     

    Allez, pour ma part, malgré ma légendaire mansuétude pour les Gueux, je sens que les grognards d'Empire, en cette veille du 18 juin (qui est aussi la date de Waterloo), sauront à nouveau me séduire. Leur aventure, salée, a des parfums de République. Pour ma part, ça me parle - et m'inspire - un peu plus que les combinaisons d'arrière-boutique des camarades.

     

     

    Pascal Décaillet

     

    PS - 15.15h - Ce blog n'étant pas dans la doxa majoritaire des camarades, ou alliés, ou affidés, nul doute qu'il attirera leur ire. Peuve, déjà, que cette candidature frontalisera la droite contre la gauche, là où celle d'un Tornare, plus ductile, plus pragmatique dans le sens mendésiste, aurait pu rassembler hors de son parti. Sans être de gauche, j'ai toujours voté Tornare, à cause de son intelligence, sa culture, sa capacité de rassemblement. Là, le choix tactique des socialiste est de faire le plein à gauche pour le premier (et sans doute unique) tour. Ils ont sans doute raison, et les chances d'élection de Mme AET sont grandes. Mais je ne pense pas que ce soit une bonne chose pour Genève. L'intérêt de la famille socialiste est une chose, fort respectable au demeurant. L'intérêt supérieur du canton en est une autre.


     

     

     

  • En neuf mots

     

    Aujourd'hui à Carouge, le congrès socialiste a voté Maudet.

     

    PaD

     

  • Affaire Gruson : le Conseil d'Etat doit préciser sa position

     

    Sur le vif - Mardi 20.03.12 - 16.35h

     

    Pierre-François Unger, qui avait soutenu Bernard Gruson dans l'affaire de l'engagement de cadres frontaliers, a-t-il été désavoué par une majorité du collège qu'il préside ? Si oui, qu'il le dise. Si non, qu'il s'impose. Mais une chose est sûre : Genève ne peut avoir un gouvernement dont le président dit blanc, et (en tout cas) un autre ministre (David Hiler) dit noir. Et la clarification qui se fait attendre. Aura-t-elle lieu demain ?

     

    Président du Conseil d'Etat, habituellement excellent pour le liant, l'amabilité, la rotondité avec lesquels il habite la fonction, PFU doit se garder de donner des impressions de flottement. Comme s'il émettait parfois des signaux, sans l'assurance d'une majorité avec lui, et qu'il était ensuite, après « explication », obligé de rebrousser chemin. On a cru percevoir ce symptôme dans l'affaire Mark Muller (soutien, puis lâchage). Il ne faudrait pas que ce genre de vacillements se répète trop souvent. D'autant qu'un très grand commis, directeur hors pair, Bernard Gruson, est ces temps l'objet d'attaques aussi indignes que récurrentes. D'où viennent-elles?

     

    Pierre-François Unger est le président du Conseil d'Etat genevois. C'est par lui que la parole du gouvernement doit passer. Il ne saurait y avoir de gouvernance de l'ombre. D'où la nécessité de clarté. Sur cette affaire, comme sur toutes les autres.

     

    Pascal Décaillet