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Liberté - Page 1178

  • Eric et Céline

     

    Sur le vif - Mardi 27.03.12 - 12.31h

     

    Eric et Céline s'aimaient d'amour tendre. C'était un temps déraisonnable, le printemps fêtait ses six jours, on attendait les eaux de pluie, et gais rossignols, et merles moqueurs, ceux de la chanson, tous en fête.

     

    Pour queues de cerises, trop longtemps, Eric et Céline s'étaient chamaillés, tripatouillés. A trop chercher noise, on perd le sens du vent, on se méfie du fil des jours, et les grands milans noirs, compagnons du printemps, on omet de les contempler.

     

    Alors, Eric et Céline, sur plateau d'or, nous ont offert leurs noces. Raison, passion ? Cela n'importe pas, on s'unit pour un bout de chemin, le temps d'un printemps, et gais rossignols, et merles moqueurs, tous en fête.

     

    Au soir du 17 juin, Eric et Céline, quel air siffloteront-ils ? De quel grand prédateur auront-ils fait le nid ? Les jours, alors, seront si longs, les nuits si ténues, de la Saint Pierre à la Sainte Anne, le fil d'une saison. Et les oiseaux qui passent. Et gais rossignols, et merles moqueurs, toujours en fête.

     

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Passé ou passif ?

     

    Sur le vif - Lundi 26.03.12 - 14.25h

     

    « Pierre Maudet, c'est un peu l'homme du passé » (Le Temps, lundi 26 mars 2012). Comment une femme de l'intelligence et de la culture historique d'Anne Emery-Torracinta, elle qui a sans doute, étant ma contemporaine, assisté en direct, comme moi, aux débats Giscard-Mitterrand de 1974 et 1981, a-t-elle pu tomber dans le piège de cette expression ?

     

    Elle devrait pourtant savoir que, grâce au génie des mots de l'homme de Jarnac, l'éternel écho, désormais, « d'homme du passé », sera « homme du passif ». Savoir, aussi, que l'usage de cette expression, comme un boomerang, se retourne contre son auteur. Passé, passif : au grief du temps, Mitterrand renvoie celui du mode, et,jouant sur les homophonies, balance dans les gencives de son attaquant, sept ans (presque jour pour jour) plus tard, la maigreur de son bilan. Oh, il l'avait préparée ! Mais l'effet, dévastateur.

     

    Au surplus, il n'est pas nécessairement d'une habileté à toute épreuve d'envoyer ces trois mots à un homme de vingt ans de moins que soi. Ni de lui brandir le miroir de l'affaire Mark Muller. Pierre Maudet n'a rien à voir avec le monde libéral, il est un radical canal historique, et cela aussi, l'historienne AET le sait. Les moyens du Maire de Genève pour parvenir à ses fins, à l'intérieur du parti, y compris peut-être contre l'ancien ministre libéral, sont certes sans quartier, et on a bien le droit d'en disserter. Mais sa finalité politique (la seule chose qui compte) est bien de l'ordre d'une rénovation, dans un univers où les fatigues patriciennes n'ont conduit qu'à l'arrogance et à l'immobilisme.

     

    « Pierre Maudet, me lançait un ancien conseiller d'Etat dont je partageais, fin 2002, le compartiment de train pour revenir de l'élection de Micheline Calmy-Rey, à Berne ? - C'est un jeune qui est déjà vieux ». Ce gros jaloux, dont je tairai le nom ainsi que le double prénom, n'avait peut-être pas tort. Mais il avait, comme Mme AET, juste omis une chose : la mode étant ce qui se démode, méfions-nous, pour toujours, des vieux de vingt ans. Ils sont là pour durer. Et pour nous dépasser.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Mme Emery-Torracinta vote-t-elle Maudet ?

     

    Sur le vif - Lundi 26.03.12 - 00.04h

     

    La candidature d'Anne Emery-Torracinta commence déjà à déployer ses effets : elle polarise la tension entre la gauche et la droite. C'est exactement sa mission : la députée socialiste a pour tâche de faire le plein à gauche, dès le premier (et si possible unique) tour. Au contraire, la mission d'un Tornare, tout en perdant un peu à gauche, eût été de ramasser des voix sur le centre et la droite, ce que l'ancien Maire de Genève a toujours fait.

     

    Avec Mme AET, donc, plein cap sur la gauche ! Il faut dès lors s'attendre à une campagne haineuse. Et cela, déjà, a commencé ! À en juger par certaines réactions à mon dernier blog, où j'osais émettre des doutes sur cette candidate, et décoder l'usage de la mythologie paritaire comme instrument de conquête du pouvoir par une clique, nous voilà repartis dans le Grand Soir des camarades, avec le roulis si doux des têtes sous la lame, qu'on brandit au sommet d'une pique.

     

    Ces braves gens oeuvrent contre leur camp. Ceux d'entre nous qui, par l'intelligence mendésiste d'un Tornare, auraient pu nourrir, un temps, l'idée de voter socialiste, contre l'Etat des Frères radicaux, ou contre l'aventure des Gueux, n'en ont plus du tout envie face à la rigidité dogmatique incarnée par Mme AET et surtout les cris de haine de ses suppôts. Résultat : les chances de Maudet montent. Sic transit. Installons-nous dans l'heure d'été. En attendant le 17 juin.

     

    Pascal Décaillet