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Liberté - Page 1164

  • Dimanche noir pour les bobos

     

    Sur le vif - Dimanche 23.09.12 - 15.43h

     

    57% : le verdict est clair, sans appel. Le corps électoral de la Ville de Genève, à l’issue d’une campagne où chacun a pu s’exprimer (avec notamment un débat de belle tenue entre MM David Rochat et Adrien Genecand), rejette le crédit de plus de cinq millions destiné à la mise à l’essai, pendant un an, des fameuses 50 rues piétonnes.

     

    Ça n’est pas un non à la place du piéton en Ville. Ni un non aux cyclistes. Ni un non à la mobilité douce. Ni un non aux transports publics. Je suis citoyen en Ville, j’y vote depuis 34 ans, aucun de ceux qui ont dit non n’éprouve une particulière jouissance face à une bagnole qui serait reine, et tuerait la ville.

     

    Mais c’est un non aux ayatollahs. Un non, cinglant, bien au-delà de la Ville (à part nous, les initiés, les gens savent-ils, au fond, si une votation est municipale ou cantonale ?), à la petite clique de puissants penseurs qui entreprennent toutes choses, depuis des années, pour faire de la circulation en voiture un véritable enfer. Ils veulent faire le bonheur des gens contre leur gré, c’est à cela que 57% des votants ont dit non. Ils n’ont que mépris pour les livreurs, les fournisseurs, ces gens qui font vivre l’économie réelle, mais n’entrent pas dans leurs schémas de perfection Verte. Ils veulent, surtout, punir l’automobiliste d’exister, ce qui est juste une violation du principe, accepté par le peuple, de libre choix du mode de transport. C’est à ces gens-là, ces bobos du bien être silencieux, de la ville rêvée, des écoquartiers conçus sur papier, que le corps électoral a dit non.

     

    Les gens ne font pas la différence entre la Ville de Genève, cercle électoral de cette votation, et ses abords immédiats que sont Carouge, Lancy ou Vernier. Or, que vit-on, depuis tant de mois, et de façon plus criante encore depuis la rentrée scolaire ? Un état catastrophique de la circulation à Genève. Des chantiers dont on informe les gens au dernier moment, comme celui du tunnel du Bachet, sur l’autoroute de contournement, où le Conseil d’Etat lui-même a été placé devant le fait accompli par la ministre. D’un chantier à l’autre, aucune coordination. Pour le cochon d’automobiliste immobilisé, aucune espèce de respect. C’est cela qui ne va pas, ce mépris d’en haut, cela qui doit changer.

     

    Ce dimanche, pour qui sait lire la politique à Genève, le changement est venu à 13.54h. Par un communiqué, non de la Ville, qui rase les murs, mais du Conseil d’Etat : « Les mesures de circulation ne doivent pas impacter significativement le fonctionnement du réseau routier du canton ainsi que la progression des transports publics. Le cas échéant, les communes doivent proposer des mesures d’accompagnement à mettre en œuvre pour maintenir ces conditions ». Ce communiqué, excellent, en dit long sur la volonté d’une majorité du Conseil d’Etat de prendre en mains, de façon collégiale, la question de la mobilité. Au besoin, en exerçant sur la ministre responsable, une tutelle éclairée.

     

    Les habitants de la Ville de Genève n’ont pas dit non aux piétons. Ils ont dit non à ces bobos, qui rêvent d’une vie douce, méprisent le vrai travail du commerce, de l’industrie, de l’artisanat. Ils voudraient, au fond, une ville à eux, juste pour eux. Dans le silence de leurs volutes de fumée, sur leurs terrasses branchées. Bonne nouvelle, tout de même, pour eux : fumer sur une terrasse, ils pourront. Mais c’est une autre affaire. Bonne fin de dimanche.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le Hérisson dans l'Ambassade

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    Sur le vif - Dimanche 23.09.12 - 09.37h

     

    Au sein d'une excellente page 3 du Matin dimanche, signée Laurent Keller, reconstituant la fabuleuse bourde manœuvrière de Mme Künzler (qui s'est finalement retournée contre elle) visant à faire avaler aux députés une lex Vibourel, apprécions ce sommet d'arrogance, en forme de suzeraine menace, signé Pierre Hérisson, sénateur UMP de Haute-Savoie: "Le retrait de Guy Vibourel est très regrettable. Le Grand Genève, ça n'est pas ça. J'en toucherai mardi un mot à l'ambassadeur de Suisse à Paris."

     

    Exactement le genre de propos que les Suisses adorent. Un petit mot à l'ambassadeur, entre gens d'en haut. Histoire de mettre au pas les bouseux, tout en bas. Tiens, puisque vous aimez les gens du monde, allez donc aussi serrer la pince de l'ambassadeur de Syldavie. Il vous rappellera la devise de son pays, elle pourrait être vôtre, Monsieur Hérisson: "Qui s'y frotte, s'y pique".

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le Roi est mort !

     

    Sur le vif - Samedi 22.09.12 - 09.10h

     

    Si tu assistes à l'assassinat d'Henri IV, en 1610, dis-nous "Le Roi Henri IV vient d'être assassiné". Immédiatement après, essaye d'en savoir un maximum sur l'assassin, ses motifs, l'arme du crime. Renseigne-toi sur ce Ravaillac, est-ce un fou, l'acte est-il juste individuel, ou alors motivé par la politique, l’Édit de Nantes, les Guerres de Religion ? Interroge la foule, aussi, est-elle émue de perdre ce si grand souverain ? Tout cela, et plein d'autres choses, qui donneront à ton papier du contexte, du corps, de la hauteur, de la dimension. Tout cela, oui. Mais si tu commences par autre chose que "Le Roi Henri IV vient d'être assassiné", change de métier.


    Pascal Décaillet
     
     
    Extrait d'une "Lettre à un jeune journaliste" que je n'ai jamais écrite, et ne contient pour l'heure que cet extrait.