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Sur le vif - Page 865

  • Quand le Temps désinforme

     

    Sur le vif - Lundi 13.05.13 - 08.54h

     

    "La votation qui pourrait déstabiliser les institutions politiques suisses": sur cinq colonnes, à la une du Temps de ce matin, un titre particulièrement scandaleux. On peut être pour ou contre l'élection du Conseil fédéral par le peuple, mais il ne saurait être question de "déstabilisation des institutions".

     

    Le 9 juin prochain, le peuple et les cantons se prononceront sur une initiative parfaitement recevable, dans le cadre exact de nos institutions. Ils diront, en toute tranquillité et en toute souveraineté, oui ou non. Si c'est non, nous garderons notre système actuel. Si c'est oui, nous en changerons. Il n'y a vraiment pas à s'énerver. Nous ne sommes ni en Brumaire, ni même à Alger, le 13 mai 1958 (il y a 55 ans, jour pour jour). Nous sommes chez nous, en Suisse, au coeur du fonctionnement totalement normal de notre démocratie.

     

    Dans les deux cas, celui du oui ou celui du non, les institutions suisses, dont ce magnifique droit d'initiative qui en est un fleuron envié à la ronde, auront fonctionné. Il faut vraiment arrêter de nous faire le coup de l'atteinte aux institutions. Ils confondent cela avec "atteinte au statu quo".

     

    Or, l'atteinte au statu quo ne remet pas en cause le système: au contraire, elle le vivifie de l'intérieur, par un jeu démocratique régénérant, prévu dans les règles, qui permet à une double majorité, peuple et cantons, de faire précisément évoluer ces institutions. Ces dernières sont un tissu vivant, et non une Arche sainte, un fondement théologique, donné une fois pour toutes. Depuis 1848, nos institutions n'ont cessé d'évoluer. Pensons, notamment, à l'instauration de la proportionnelle en 1919.

     

    L'argument de "l'atteinte aux institutions" est donc la rengaine, peu cultivée et peu habitée par notre Histoire, de ceux qui ne veulent surtout rien changer. Qu'ils combattent cette réforme est une chose, et sans doute d'ailleurs gagneront-ils le 9 juin. Mais qu'ils peignent le diable sur la muraille institutionnelle, et surtout qu'un quotidien dit de référence (révérence?) répète l'antienne sur cinq colonnes à la une, là il convenait de réagir.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Rémy brisé ! Rémy martyrisé ! Mais Rémy libéré !

     

    Sur le vif - Mercredi 08.05.13 - 17.36h

     

    A quoi ça rime, cet acharnement du Conseil d’Etat contre le Maire de la deuxième ville de Suisse ? A quoi ça rime, ces airs de grands inquisiteurs, pénétrés de leur importance, ces froncements de préfets des études, cette « procédure disciplinaire ». Contre qui ? Un fonctionnaire ? Un exécutant ? Non, contre un élu du peuple, le premier magistrat exécutif de la Ville de Genève, parfaitement légitime à ce poste où l’a porté le jeu de nos institutions.

     

    Ça rime à quoi, si ce n’est, au cœur de ce printemps pré-électoral, tenter d’affaiblir un adversaire qui commence à leur faire peur. Parce que Rémy Pagani est populaire. Il parle le langage des gens, on le comprend, il est sensible à leurs préoccupations. Populiste ? Populaire !

     

    Et puis, il y a ce mot, « révocation », on se croirait en 1685, le vocable serait censé donner la chair de poule, Tu parles ! On parie qu’il en crève d’envie, le Maire victime ? Rémy ! Rémy outragé ! Rémy brisé ! Rémy martyrisé ! Mais Rémy libéré ! Pour faire campagne.

     

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Le coup de "l'attaque contre les institutions"

     

    Sur le vif - Dimanche 05.05.13 - 16.41h

     

    Ahurissant, l'argument qui veut que l'élection du Conseil fédéral par le peuple soit une "attaque contre les institutions".


    Quelle attaque, contre quelles institutions ?


    Les institutions ne sont pas éternelles, elles évoluent avec l'Histoire.


    Si, le 9 juin prochain, le peuple et les cantons, souverainement, devaient décider de modifier le mode d'élection du Conseil fédéral, eh bien nous aurions une autre institution électorale, parfaitement légitime.


    Ce que d'aucuns, en cette espèce comme en d'autres, appellent "attaque contre les institutions" n'est rien d'autre que la conservation de ce qu'ils souhaitent, le maintien du statu quo.


    Ils en ont parfaitement le droit. Comme d'autres ont le celui de tenter le changement. Mais de grâce, nos institutions nous appartiennent à tous. Aucun camp politique, aucune faction n'en a le monopole. Surtout, elles sont éminemment évolutives (cf proportionnelle en 1919, entre tant d'exemples), le tout en parfaite démocratie, double majorité (très difficile !) pour toute modification.


    Donc, aucune raison de s'énerver. Si nous en restons au statu quo pour le mode d'élection du Conseil fédéral, nous aurons des institutions, et je serai le premier à accepter le verdict du souverain. Si, au contraire, nous votons le changement, nous aurons, en toute tranquillité et en toute souveraineté, choisi de les modifier. Rien de grave à cela. Aucun trouble "institutionnel". Juste la mise en œuvre des mécanismes de notre démocratie directe, que tant de nos chers voisins, à juste titre, nous envient.

     

    Donc, Mesdames et Messieurs les partisans du statu quo, veuillez trouver, pour les cinq semaines de campagne qui nous restent, autre chose que cette "attaque contre les institutions".

     

    Je reviendrai, dans les jours qui viennent, avec plusieurs autres exemples, sur l'incongruité de cet argument, utilisé aujourd'hui à toutes les sauces, dès que surgissent, dans notre démocratie, un parti, un mouvement, un courant d'idées visant à déranger la tranquillité du pouvoir en place.

     

    Pascal Décaillet