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Sur le vif - Page 862

  • Gauchebdo : remarquable, une fois de plus

     

    Sur le vif  - Samedi 25.05.13 - 15.13h

     

    Une fois de plus, il faut lire l'hebdomadaire Gauchebdo pour avoir des pages culturelles du week-end qui soient autre chose que simple captation de mode, miroir du fric, promotion des vogues majoritaires. Dans le numéro 21, du 24 mai 2013, que je viens de lire, on trouvera, en vrac:

    * Un hommage à Jean Dutilleux, l'un des plus grands musiciens du vingtième siècle, décédé le jour du 200ème de Wagner.

    * "Un Vaudois dans la tourmente révolutionnaire". Papier, signé Pierre Jeanneret, sur la correspondance de Julien Narbel, au temps de Nicolas II. Suite au livre de Claire et Claude Torracinta, que j'avais reçus à ce sujet à Genève à chaud.

    * Un rappel sur le Chablais comme lieu de résistance à l'occupation nazie, en lien avec les Glières.

    Cela, pour la seule partie culturelle du journal !

    Quand on compare cela avec la tiédeur et la mièvrerie de l'immense majorité des journaux d'opinion politique ou de partis, qui ne sont là que pour cirer les pompes à leurs caciques, inscrire leurs tronches au tableau d'honneur, tout le monde il est beau, et ragnagni, et ragnagna, on se dit qu'il est urgent de réintroduire dans la presse romande l'essentiel: le contenu, le choix des angles, la qualité d'écriture, l'audace dans la transgression, la puissance de solitude des auteurs, l'indépendance face aux courants dominants. Tout cela, bien au-delà de la droite et de la gauche. C'est juste une question d'amour du métier.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Pascal, Joseph et l'Oncle Karl

     

    Sur le vif - Vendredi 24.05.13 - 19.17h

     

    Très bon débat, à Forum, entre Pascal Couchepin et Joseph Zisyadis sur l'élection du Conseil fédéral par le peuple. Des deux côtés, de bons arguments. Exactement les mêmes, de part et d'autre, depuis 25 ans. Et sans doute les argumentaires des deux premières votations (là, c'était la gauche qui était pour) de 1900 et 1942 étaient-ils à peu près, déjà, ceux de ce soir.



    Difficile d'attendre de Pascal Couchepin qu'il puisse intellectuellement adhérer à la réforme d'un système où a baigné l'intégralité de sa carrière politique. La Suisse ne se porte pas si mal, donc ne changeons rien. Ca se défend. Et assurément, le peuple et les cantons, le 9 juin, l'entendront ainsi.



    Beaucoup de non-dits, aussi, dans le débat: plus le parti est installé dans les arcanes du pouvoir, moins il veut réformer le système (Couchepin). Plus il en est exclu (Zisyadis), plus il peut se montrer audacieux. Comme les radicaux d'avant 1848, de 1848, et des premières décennies après 1848. Comme les catholiques-conservateurs d'avant 1891. Comme les socialistes d'avant 1943. Le vrai problème, derrière le paravent d'arguments aux senteurs de naphtaline (des deux côtés) est là: celui d'une dialectique entre la Suisse des notables du moment, ou disons d'un carrefour de notables, et celle des marges.



    Sous le prétexte d'un débat institutionnel. la réalité des choses est toujours celle d'un rapport de forces et de pouvoir. Oui, je sais, c'est une analyse marxiste. Ca tombe bien: Karl Marx était un exceptionnel observateur des tensions politiques et sociales de son siècle.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Feue la Régente

     

    Sur le vif - Jeudi 23.05.13 - 13.06h

     

    Le Parti socialiste en Ville de Genève dresse aujourd'hui son bilan de mi-législature. Disons-le tout de suite: ce bilan est bon. Notamment à l'exécutif, avec deux magistrats de qualité. Tout au plus pourrait-on souhaiter, de la part de Sami Kanaan, une vision (ou une communication) moins administrative, plus visionnaire. Mais cela est compensé par la classe de l'homme, sa tenue, son respect des gens.



    Quant à Sandrine Salerno, après avoir été il y a six ans la Dauphine de Manuel Tornare, voire la Régente à l'ombre du soleil, elle s'affirme en cette deuxième législature comme la locomotive du Conseil administratif. Elle est morte, la Régente, la chrysalide a laissé naître quelque chose d'autre, de plus puissant et plus légitime.

     

    Mme Salerno est courageuse, ne craint pas de déplaire, déploie une politique servie par une vision. On partage ou non ses options, bien sûr. Mais au moins ces dernières sont claires, on sait à qui on a affaire, c'est franco, sur la table, à des milliers de lieues marines des atermoiements, de la langue de bois ou de l'illisibilité. Assurément, la ministre en Ville de Genève a l'étoffe d'une conseillère d'Etat.



    Il m'est parfaitement égal que mes propos déplaisent à une certaine droite, notamment celle de l'Argent roi et de la spéculation. Homme de droite moi-même, mais certainement pas de cette droite-là, je respecte toute personnalité habitée par le souffle républicain, et se battant sincèrement pour ses idées, dans l'intérêt général. Mme Salerno, M. Kanaan en font éminemment partie.

     

    Pascal Décaillet