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Sur le vif - Page 858

  • Pierre Maudet : la loi du silence

     

    Sur le vif - Jeudi 19.09.13 - 09.59h

     

    Je m'exprime ici, comme hier, sur les conséquences politiques du drame qui secoue Genève, l'organisation de la communication, sur l'affaire, par un gouvernement à deux semaines des élections, et dont le ministre chargé de la sécurité se représente. Cas d'école.

     

    Vous allez voir, comme par hasard, dans les jours qui viennent, un incroyable fardeau de charges s'accumuler contre la Pâquerette, dont la direction va bien sûr sauter. Espoir du pouvoir politique concerné et soumis à réélection: établir, en s'appuyant dès le 9 octobre (trois jours après le 6) sur l'expertise d'un ancien confrère, que le degré de responsabilité était administratif, non politique, et qu'on en tire les conséquences en coupant une ou deux têtes.

     

    On se montre comme celui qui nettoie les Écuries d'Augias, en se dédouanant soi-même de toute responsabilité. Procédé classique, déjà utilisé dans l'affaire de l'informatique de l'Etat, en train de l'être dans celle du rapport de l'ICF sur le Service des Contraventions, promise à le demeurer dans la gestion politique des Services industriels. Est-il besoin de rappeler que Pierre Maudet est, avant toute chose, un formidable communicateur ?

     

    Dans l'affaire du drame qui secoue Genève depuis vendredi, après un premier moment de flottement, le ministre s'est ressaisi et organise avec un rare savoir-faire l'information, ou plutôt la gestion du silence, autour de la crise. Il contrôle tout, bétonne tout, impose le mutisme absolu à l'ensemble des collaborateurs de son Département. Toute parole autorisée ne doit émaner que de lui, ou de personnes agréées par lui.

     

    Ce qui s'est passé ce matin à la RSR le révèle avec éclat. Mon confrère Simon Matthey-Doret avait invité pour sa tranche 07.30h - 08.00h le directeur de la psychiatrie aux HUG. 07.35h, une certaine gêne: le journaliste annonce que l'invité s'est fait interdire d'antenne par sa hiérarchie. En lieu et place, les justifications maladroites du nouveau directeur général des HUG, Bertrand Levrat, proche du pouvoir, à qui il doit sa récente nomination.

     

    Dans d'autres secteurs dépendant de Pierre Maudet, de la prison à la police en passant par les chefs de service, la loi du silence est implacable. Républicain, je n'y suis pas nécessairement opposé: je trouve normal que la communication émane du pouvoir politique élu, et que les fonctionnaires demeurent sur la réserve. Mais à ce point d'étouffement de toute parole qui pourrait gêner, à commencer par la très grande expertise du numéro un de la psychiatrie aux HUG, il y a là l'amorce d'un pouvoir personnel. Voilà sans doute ce qui nous attend pour la législature 2013-2018. Tout le pouvoir, toute la parole, à une petite clique, autour de MM Maudet et Longchamp, entourés de quelques affidés puissamment fidèles et loyaux, dans la noirceur des cabinets et le bruissement du silence.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Maintenir Bernard Ziegler est une erreur

     

    Mercredi 18.09.13 - 17.04h

     

    Je m’exprime ici sur les suites du drame de vendredi, ses conséquences politiques, la manière dont le gouvernement réagit.

     

    La conférence de presse de vendredi après-midi a été catastrophique. Deux magistrats jetés là, en plus de David Hiler, la parole d’abord donnée à une haut fonctionnaire terrorisée et n’ayant manifestement pas autorité pour parler. Tout cela pour nous annoncer la nomination de l’ancien conseiller d’Etat Bernard Ziegler pour l’enquête interne. Pire : pendant que les conseillers d’Etat tentent d’occuper le terrain de la parole, le Ministère public publie un communiqué, laconique et en retrait par rapport aux événements. On veut bien que les pouvoirs soient séparés, on avait pourtant cru il y a quelques mois à la magie d’un duo, elle s’effondre. N'avait-elle été là, par temps calme, que pour le vernis de la communication ?

     

    Dimanche, sur le site de la Tribune de Genève, le criminologue Martin Killias rappelait la demande de suivi et d’évaluation de la Pâquerette, en 1986. Cette demande avait été refusée. Le Conseil d’Etat de l’époque, élu en novembre 1985 comportait un certain Bernard Ziegler, chef du Département de Justice et Police. Quels que fussent ses liens organiques avec l'institution mise en cause, sa présence à l'époque au gouvernement le récuse naturellement.

     

    Il n’est pas question, ici, de mettre en cause une seule seconde l’intégrité de M. Ziegler, reconnue dans toute la République. Mais confier une enquête administrative à un ancien magistrat exécutif, ayant occupé une fonction au moment de cette demande d’évaluation, n’est pas une bonne décision. Ni sur le fond, ni politiquement.

     

    Pire encore : donner à M. Ziegler le 9 octobre comme délai de remise de son rapport, alors qu’une échéance électorale majeure se profile le 6, c’est donner l’image de la peur, du bétonnage dans l’urgence. Comme s'il fallait se protéger soi-même. De quoi ?

     

    Pascal Décaillet

     

  • La Traversée du Dessert

     

    Sur le vif - Jeudi 12.09.13 - 09.29h

     

    C'est fou comme ça tombe bien, pour une Entente genevoise bien apeurée à l'approche des élections, cette miraculeuse étude des milieux patronaux pour une flamboyante traversée du lac, horizon 2030, qui ne coûterait rien aux contribuables.

    Ca tombe à pic, parce que ça permet de faire passer pour ringarde une initiative de l'UDC sur la petite traversée, celle de la Rade. La ridiculiser, mais juste avec du vent, juste une étude pour 2030, qui n'engage à rien, sinon qu'elle arrive à point nommé, en période électorale.

    Bien entendu, les élus de l'Entente n'étaient au courant de rien. Bien entendu, il n'y a aucune espèce de passerelle entre la FER, la CCIG et les partis de l'Entente. C'est d'ailleurs ce que tout le monde a cru percevoir à la Rentrée des Entreprises.
     

    Pascal Décaillet