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Sur le vif - Page 852

  • Serge Dal Busco : la braise et le feu

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    Sur le vif - Vendredi 25.10.13 - 10.31h

     
    Les progrès de Serge Dal Busco, en matière de communication, ont été foudroyants depuis le début de la campagne. Je parle vraiment, ici, de techniques très précises pour marquer des points dans le discours, toutes choses qui d'ailleurs s'exercent et s'apprennent.
     

    J'ai déjà souligné ici son excellente prestation, seul face caméra, dans la "Minute pour convaincre" de la TG: il y laisse paraître son envie, sa chaleur, densifie le message sous la pression du timing, fonce vers l'essentiel, performe. Dans mes ateliers avec mes étudiants, sur l'art d'habiter la prise de parole, je prendrai cette séquence en exemple.


    Et puis, l'incandescence d'une réplique: "Je ne suis pas un bétonneur, je suis un bâtisseur". Spontané, ou préparé pour être casé au bon moment, juste dans l’occasion guettée, ce que les Grecs appellent le "kaïros" ?
     

    Enfin, l'homme se corrige. On lui balance un petit pamphlet sur son abus du mot "solution", il en tire immédiatement les conséquences.
     

    Demeure, certes, la lourdeur d'un glossaire terriblement révélateur ("partis gouvernementaux", "partis responsables", "action", "compromis", "construction"), où l'homme en fait beaucoup trop pour bien nous induire à penser qu'il est adulte, raisonnable et sait travailler en équipe. Là, il camoufle quelque chose. Sans doute - j'y reviendrai - la vraie nature de son ambition politique, que nous ne tarderons pas à découvrir après quelques mois d'état de grâce: totale, intransigeante, personnelle, solitaire. Le feu. Celui qu'il tente de dissimuler, ou d'atténuer, par le verbe, mais jaillit dans les braises de son regard.
     
     
     
    Pascal Décaillet
     
     

  • Les institutions ne vous appartiennent pas, M. Dal Busco

     

    Sur le vif - Mercredi 23.10.13 - 17.25h

     

    Je viens de lire la grande interview accordée par Serge Dal Busco à l'Hebdo à paraître demain. Globalement, très intéressant. Mais il y a une phrase qui ne va pas:

    "En englobant les résultats de l'UDC, dit M. Dal Busco, on peut dire que 30% des Genevoises et des Genevois ont exprimé ras-le-bol et méfiance envers les institutions".

    Ca ne va pas du tout. M. Dal Busco. D'abord, il faudrait ajouter Ensemble à Gauche, ce qui porte à 40% le nombre de votes protestataires par rapport au gouvernement sortant.

    Mais surtout, prendre la peine de voter, pour un parti X, Y ou Z, qui fait partie de notre panel politique, en quoi, mais en quoi diable serait-ce aller "contre les institutions" ?

    Ceux qui ont voté pour ces partis, comme ceux qui ont voté pour le vôtre, accomplissent leur devoir de citoyen, dans une mécanique parfaitement institutionnelle, qui s'appelle les élections. Ils ne cherchent à s'emparer du pouvoir ni par la force, ni par la rue.

    Dès lors, vous confondez, ou faites exprès de confondre, "les institutions", qui nous réunissent tous en République et dont tous les partis candidats ont joué le jeu, avec "les partis gouvernementaux de l'ancienne législature". Et je n'aime pas du tout ce lapsus, parce qu'il révèle votre volonté de vous prendre, vous et les vôtres, pour "les institutions".

    Désolé, M. Dal Busco, mais le MCG, l'UDC, Ensemble à Gauche sont tout aussi "institutionnels" que les partis de l'Entente. Et c'est la confrontation des idées entre eux et vous, et tous les autres d'ailleurs, qui fait la richesse de notre démocratie. Les institutions ne vous appartiennent pas. Même si vous allez y jouer un rôle éminent, dans lequel je ne doute pas que vous excellerez.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Journaliste, qui t'a fait lâche ?

     

    Sur le vif - Lundi 21.10.13 - 13.18h

     

    En France, lorsque des journalistes, dans un club de la presse, parlent du FN, ils en parlent toujours comme "des autres". Il est clair, incontestable, qu'aucun des journalistes présents ne peut éprouver la moindre sympathie pour ce parti. Cela va de soi, c'est un présupposé du colloque.

    En Suisse, lorsque des journalistes parlent de l'UDC, au niveau national ou dans les cantons, ils en parlent toujours comme "des autres". Il est clair, incontestable, qu'aucun des journalistes présents ne peut avoir la moindre sympathie pour ce parti. Lequel représente tout de même quelque 26% des votes fédéraux.

    A Genève, lorsque un club de journalistes parle du MCG, ils en parlent toujours comme "des autres". Il est clair, incontestable, qu'aucun des journalistes présents ne peut éprouver la moindre sympathie pour ce parti. Lequel représente tout de même quelque 20% des votes cantonaux.

    Dès lors, ou bien 0% des journalistes n'éprouve la moindre affinité politique pour ce genre de partis, ce qui me semble poser un très léger problème de représentativité de la profession. Ou bien certains préfèrent se la coincer. Ce qui me semble poser un très léger problème de courage lorsqu'on est éditorialiste ou chroniqueur, et que l'on fait métier d'exposer, comme tout citoyen en a d'ailleurs le droit, ses opinions.

     

    Pascal Décaillet