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Sur le vif - Page 694

  • Dany qui fait boom

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    Sur le vif - Vendredi 27.01.17 - 16.35h

     

    Inimaginable que le 19.30h TSR ait cru bon, hier soir, de donner la parole, pour la 1637ème fois, à Daniel Cohn-Bendit. Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? En vertu de quelle sagacité qui serait sienne, plus qu'un autre, face aux élections françaises ?

     

    Pourquoi tout cela, je vais vous le dire. Parce qu'il existe, dans les rédactions, tellement conformistes, de Suisse romande, depuis des décennies, à vrai dire depuis 49 ans, un automatisme Cohn-Bendit : "Tu as vu, Dany est de passage à Genève, ça vaut le coup de le faire venir !".

     

    Dany par ci, Dany par là, conformisme de la révolte, posture de la transgression, tentative sans fin de réinventer l'esprit de Mai, qui a tant pesé sur la société, l'éducation, les sciences sociales, la culture, pendant des décennies. Au fond, ces nostalgiques de 68 sont des Docteurs Faust, ils nous imposent leur quête d'éternelle jeunesse. Entre-temps, Marguerite a vieilli, Méphisto a capitulé face au Bien, le "Mehr Licht" de Goethe mourant s'est fondu dans l'éternelle nuit du suivisme.

     

    Dany par ci, Dany par là, Dany partout. Dany face à Darius, Dany dans la Julie, Dany qui fait boom, Dany qui meurt et resurgit, Dany qui passe les murailles et se rit des frontières, Dany qui reprend la Sorbonne, Dany réveilleur de jeunesses perdues, Dany le sale gamin, Dany l'éternel Gavroche.

     

    Le problème, ça n'est pas Dany. Le problème, et en même temps la vraie, la seule raison de la mort des journaux, c'est le conformisme.

     

    Pas celui de Dany. Celui des journalistes.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Valls - Hamon : bravo Messieurs !

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    Sur le vif - Jeudi 26.01.17 - 06.41h

     

    Benoît Hamon, Manuel Valls : j'ai assisté hier soir, entre ces deux hommes, à un débat d'une rare qualité. Sur la forme, une tenue impeccable. Sur le fond, la connaissance profonde des dossiers (en allemand, on dirait Gründlichkeit), la précision ciselée de deux programmes antagonistes dans leurs nuances. Deux hauteurs de vue.

     

    On ne cesse de nous dire que le socialisme français est aux abois. Peut-être. Mais nous eûmes là, c'est un FAIT, la démonstration intellectuelle du contraire. Qu'on partage ou non leurs analyses, un sens aigu de l'Etat habitait cet échange. Voilà un demi-siècle que je suis les débats français : ce fut hier soir l'un des meilleurs.

     

    Les revanchards orléanistes de l'ère Sarkozy, cette droite de l'Argent si peu dans la tradition française, destructrice d'Etat, n'ont peut-être pas encore gagné la bataille ! J'ai senti, en écoutant ces deux hommes, austères et rigoureux, planer l'ombre d'une grande conscience de la gauche française, un homme d'Etat qui fait partie de mon panthéon personnel, et qui s'appelait Pierre Mendès France.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Suisse romande : l'autre regard

     

    Sur le vif - Mardi 24.01.17 - 06.33h

     

    Défense de l'indépendance et de la souveraineté de notre pays, mais aussi du corps social, de la solidarité interne, contrôle des flux migratoires, protection de notre agriculture, souveraineté alimentaire, respect de l'environnement, défense nationale forte et indépendante, combat pour des assurances sociales puissantes, solidaires, selon le principe de mutualité, en matière notamment de retraites et de maladie, priorité à l'éducation, lutte pour une économie au service de l'humain, de son épanouissement, non pour nourrir le Veau d'Or financier, priorité au suffrage universel, prise en charge du destin par le corps des citoyens, démocratie directe renforcée, avec de nouveaux outils, élus au service du peuple et non l'inverse, amour partagé du pays, désir impérieux de le construire ensemble, encore et toujours. Passion pour la connaissance, la transmission. Passion pour la culture.

     

    Et nous n'aurions pas de valeurs, pas de programme ? Il nous faut juste organiser l'espace commun où ces idées, en Suisse romande, puissent être défendues.

     

    Les autres, en face, les mondialistes, les européistes, les libre-échangistes, les immigrationnistes, les soixante-huitards, vous croyez qu'ils se sont gênés, depuis des décennies, pour les créer, les outils de leur idéologie ? On a vu le résultat. Il faut aujourd'hui d'autres outils, d'autres espaces, pour l'émergence d'une autre parole, d'une autre vision.

     

    Non pour les remplacer, ces autres : qu'ils demeurent ! Mais pour les défier, les contrer, les combattre. C'est cela, la diversité. C'est cela, la démocratie.

     

    Pascal Décaillet