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Sur le vif - Page 545

  • L'école de la Cité est une école de connaissance

     

    Sur le vif - Jeudi 13.12.18 - 16.07h

     

    Le principe de démocratie représentative, issu du dix-huitième siècle, postule qu'on fasse confiance à des gens pour qu'ils nous REPRÉSENTENT dans un Parlement.

     

    Fort bien.

     

    Pour ma part - et je n'engage ici que ma vision personnelle - j'estime connaître les dossiers politiques, notamment au niveau de mon Canton (Genève) et au niveau fédéral, suffisamment à fond, chacun en particulier, mais aussi en transversalité, mais encore dans leur dimension historique, pour n'avoir pas particulièrement besoin de me sentir REPRÉSENTÉ par un autre, dans une Chambre législative.

     

    Cette position, fondée sur une vie entière de passion pour la politique et pour l'Histoire, et sur des décennies de journalisme politique en Suisse, m'amène à souhaiter avec ardeur, comme je l'ai souvent dit, que notre pays invente patiemment mais sûrement, dans les années qui viennent, des systèmes d'EXTENSION DE LA DÉMOCRATIE DIRECTE, permettant au suffrage universel d'intervenir encore davantage sur les affaires de la Cité. Oh, il faudra du temps : c'est l'affaire de plusieurs générations.

     

    Comme je l'ai maintes fois dit, il ne s'agit en aucun cas d'élaborer une démocratie au rabais, une sorte de sondage permanent, où un simple clic permet de se prononcer. Non, l'évolution du système doit impérativement aller de pair avec une extension et un approfondissement des CONNAISSANCES des futurs citoyens, dès les premiers temps de l'école, sur l'Histoire politique et les affaires qui touchent la Cité. Pour cela, il faut des profs enthousiastes, compétents, et habités par la transmission. Des maîtres, au sens où l'entendait Péguy, dans les Cahiers de la Quinzaine.

     

    La citoyenneté se prépare. Elle est l'affaire de tous. Elle n'est pas seulement un impératif politique, mais avant tout une nécessité cognitive : sans d'immenses connaissances, acquises dès l'enfance, partagées grâce aux nouveaux outils (géniaux, en soi) dont nous disposons, rien ne sert de rêver à la participation du plus grand nombre.

     

    L'école de la Cité est une école de connaissance.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Le PLR perd l'Economie. Et alors ?

     

    Sur le vif - Jeudi 13.12.18 - 12.49h

     

    Si vraiment Ignazio Cassis a fait basculer le vote, au Conseil fédéral, pour le passage de l’Économie à Guy Parmelin, alors le Tessinois a rendu un fier service au pays.

     

    Il est totalement insupportable que le PLR se considère, en Suisse, comme le gardien du Temple de l’Économie. Dans notre démocratie, nul Département n'appartient à personne, et surtout pas à un parti.

     

    Si encore la gestion de l’Économie par le PLR, dans les années Schneider-Ammann, avait été particulièrement brillante ! Mais la cruelle sous-estimation, par ce ministre, du mal-être paysan dans notre pays, son manque de sensibilité à la condition même des agriculteurs, tout cela au nom d'une mondialisation des marchés dont plus personne ne veut, voilà qui ne redore pas le blason économique du PLR.

     

    Et puis, quoi ! Au nom de quoi l’Économie doit-elle être gérée, ontologiquement, par une idéologie libérale (sans parler de son aile ultra), qui montre avec tant de cruauté ses limites ? Plus que jamais, depuis le début de l'après-guerre, la Suisse a besoin d'Etat, de régulation, de solidarité sociale. Elle a besoin d'une économie à visage humain, au service de tous. Elle a besoin d'une économie NATIONALE, appartenant aux Suisses, et non aux potentats cosmopolites et spéculateurs des multinationales.

     

    Un paysan à l’Économie, un Romand qui n'incarne certainement pas l'aile affairiste zurichoise de l'UDC, c'est plutôt une excellente chose.

     

    Quant au PLR, il a la chance d'avoir Karin Keller-Sutter au DFJP. Au niveau cantonal saint-gallois, elle avait été remarquable à la tête de ce Département, notamment dans sa gestion très ferme des flux migratoires. Le PLR devrait plutôt se féliciter de cette affectation. Puisse-t-il, avec sa conseillère fédérale, mettre de l'ordre dans la gestion chaotique et administrativement kafkaïenne de l'asile en Suisse. Et œuvrer à une authentique régulation des flux migratoires, avec contingents et sans salamalecs, en respect de la volonté populaire du 9 février 2014.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Manu chez la manucure

     

    Sur le vif - Mercredi 12.12.18 - 10.13h

     

    Un jour, il y a une vingtaine d'années, un abruti de "communicant" a dû décréter que face à une caméra, il fallait poser ses mains délicatement, sur la table, ne surtout par les bouger, joindre les index, se tenir parfaitement figé, comme un marmot que ses parents, à table, viennent de rappeler à l'ordre.

     

    Et depuis, des dizaines de milliers de dociles politiques, abreuvés au même catéchisme statique, impuissant et ringard, épousent la posture, comme chez la manucure.

     

    La prise de parole, Monsieur le Président, n'est pas une question de sagesse dans la fabrication de l'image. Mais de vérité intérieure, torrentielle, parfois violente, impétueuse. Elle libère le ventre et les mains, laisse courir le geste, accomplit le thorax et l'abdomen, sculpte la voix dans le grave ou dans l'aigu. Elle affirme la sincérité d'un homme. Elle ne fige pas l'immobilité douceâtre d'un pantin.

     

    Pascal Décaillet