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Sur le vif - Page 518

  • Avec ou sans armes

     

    Sur le vif - Dimanche 05.05.19 - 14.17h

     

    Le sujet des armes, en Suisse, est très passionnel. J'ai moi-même fait près de 500 jours d'armée, principalement entre 1977 et 1990, et détenu chez moi pendant 23 ans une arme à feu. J'avais autour de moi des fanas des armes, tout comme des types détestant les armes. Dans les deux cas, dans la fascination comme dans le rejet, j'ai perçu quelque chose de physique, de puissant, d'irrationnel.

     

    Je ne vous dirai pas ici ce que je vote, sur ce sujet, le 19 mai. Mes votes sont toujours très politiques, toujours la tête très froide, dans ce qui me paraît être l'intérêt supérieur de notre pays, sa souveraineté, son indépendance. Cela, au-delà des sujets intrinsèquement proposés.

     

    Je vous dirai que je comprends l'attachement passionné aux armes. Je respecte cela. Je connais deux ou trois de ces collectionneurs ou tireurs invétérés, ce sont souvent des gens très doux et très courtois, justement pas des Rambos, ils ont une discipline d'approche de l'arme, il y a quelque chose d'initiatique, très intéressant.

     

    Je les comprends, mais leur dis qu'ils ne servent pas leur cause en laissant parfois poindre, chez certains de leurs représentants, des comportements pouvant être perçus comme hyper-corporatistes, à la limite du prétorien. Nous avons à trancher, le 19 mai, une question politique. Quelque cinq millions de citoyennes ou citoyens sont appelés à se prononcer, ce sont eux les patrons, et non les spécialistes des armes, pas plus d'ailleurs que les ennemis des armes.

     

    Dès lors, il faut laisser le débat se dérouler, dans l'espace public. Laisser parler les profanes aussi bien que les spécialistes, les partisans, les opposants, les partis politiques, les anonymes, bref tout le monde. Une votation populaire fédérale, c'est l'affaire de tous. Ainsi fonctionne notre démocratie suisse. Avec ou sans armes.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • L'odieux charabia du bulletin de vote

     

    Sur le vif - Vendredi 03.05.19 - 15.08h

     

    "Acceptez-vous l'arrêté fédéral du 28 septembre 2018 portant approbation et mise en oeuvre de l'échange de notes entre la Suisse et l'UE concernant la reprise de la directive (UE) 2017/853 modifiant la directive de l'UE sur les armes (Développement de l'acquis de Schengen) ?"

     

    Vous venez de lire, mot pour mot, le texte figurant sur votre bulletin de vote pour le 19 mai 2019.

     

    Je vous le dis tout net, ce charabia, à l'usage du grand public, pour désigner l'un des onze objets soumis au vote à Genève (deux fédéraux, neuf cantonaux), est une honte. Un galimatias d'obscurité. Un triomphe de juridisme. Une renoncement total à l'impératif de clarté, essentiel dans le Pacte républicain.

     

    Oh, bien sûr, moi, je comprends. Mais moi, j'ai été correspondant à Berne plusieurs années, chef de la rubrique nationale, producteur d'émissions de grande écoute pendant plus de vingt ans, je connais un peu la musique fédérale.

     

    Mais peut-être nos quelque cinq millions d'électrices et électeurs, en Suisse, n'ont-il pas pas tous cet exact degré de connaissance. Parmi eux, beaucoup (hélas !) ne regardent ni Infrarouge, ni Genève à Chaud, ni le Journal de la TSR, ni celui de Léman Bleu et des TV privées régionales, n'écoutent ni les Matinales, ni le 12.30h, ni Forum à la RSR, ne regardent pas Arena, ne lisent pas trop les pages politiques des journaux.

     

    On peut, bien sûr, se dire qu'ils ont tort, et que, s'ils ne comprennent pas le jargon fédéral, c'est bien fait pour eux, ça sanctionne leur paresse à se renseigner.

     

    Je ne partage pas cette approche. La clarté dans la communication est l'une des mes passions. Et je sais bien que si un message ne passe pas, l'émetteur doit avant tout s'en prendre à lui-même. A-t-il été assez clair ? Synthétique ? Vulgarisateur, dans le meilleur sens du terme ? A-t-il pensé à ceux de nos concitoyens qui ne lisent jamais, peinent avec les mots abstraits ? Ces derniers ne sont-ils pas, pour autant, des Suisses comme les autres ? N'ont-ils pas, comme tous les autres, le droit à la meilleure des informations sur les enjeux ? Le droit de savoir.

     

    Le libellé du bulletin de vote concernant le scrutin sur les armes, que j'ai reproduit ici au premier paragraphe, constitue une honte de communication sans nom. Un scandale. Un chef d’œuvre de la politique de l'entre-soi, au sein d'une cléricature charabiesque et jargonnante. L'exemple absolu de ce qu'il faut bannir.

     

    Citoyennes, citoyens, que la clarté soit notre trésor commun !

     

    Pascal Décaillet

     

  • Trafic immobilisé le dimanche : ça continue !

     

    Sur le vif - Jeudi 02.05.19 - 16.13h

     

    Fantastique ! Pour une fois, le Tour de Romandie n'arrive pas sur la rive droite. Les habitants de cette partie de la ville, nourrissant encore quelque espoir de se déplacer en transport privé, commençaient à se dire qu'ils pourraient, cette année, souffler un peu.

     

    Las ! C'était sans prévoir le cortège "Marche de vie pour Israël", qui partira de la Place des Nations à 13h, avec plusieurs centaines de personnes.

     

    En clair : rive gauche totalement immobilisée par le Tour de Romandie ; rive droite partiellement immobilisée, exactement au même moment, par une manifestation.

     

    Aucun respect pour les automobilistes genevois. Aucune consultation des habitants des quartier touchés. Aucune espèce de coordination, avec vue d'ensemble sur les différentes manifestations autorisées, et un minimum de connexion de neurones.

     

    A Genève, les usagers de véhicules privés sont considérés comme des vaches à lait. Payer, payer, encore payer. Et se faire souffler régulièrement l'usage de la chaussée publique, avec la totale complicité des autorités, par des manifestations sur lesquelles ils ne peuvent jamais se prononcer.

     

    Et le week-end prochain, ce sera le Marathon, et puis ça continuera !

     

    Pascal Décaillet