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Sur le vif - Page 288

  • Vous êtes élu ? Et alors ?

     
    Sur le vif - Mercredi 30.12.20 - 11.34h
     
     
     
    Rien de pire qu'un élu qui ne trouve rien d'autre à vous dire que "Moi, je suis élu".
     
    "Moi je suis élu, je suis donc légitimé à m'exprimer".
     
    Mais ça veut dire quoi, cette saloperie ? Que les citoyennes et citoyens, eux, n'auraient pas le droit de s'exprimer sur la politique ?
     
    Alors, désolé, on remet les pendules à l'heure :
     
    1) Le personnage principal, dans notre démocratie suisse, c'est le citoyen, pas l'élu. Le corps des citoyens, par la voix du suffrage universel, est le souverain, l'arbitre suprême, de notre pays.
     
    2) Nous n'élisons pas des gens pour qu'ils nous disent "Je suis élu". Nous les élisons pour qu'ils agissent. Les parlementaires, pour qu'ils votent des lois (révocables par référendum), et pour qu'ils contrôlent le gouvernement (ce qu'à Genève, ils ne font absolument pas comme il le faudrait). Les exécutifs, pour qu'ils gouvernent.
     
    3) Nous les élisons, non pour qu'ils se targuent de ce qu'ils sont, tel ce patricien d'Ancien Régime auprès du jeune Voltaire. Mais pour qu'ils agissent. La politique est un principe d'action, non une sublimation de l'être. On juge un élu à ses actes, non à sa conscience profonde d'appartenir au cercle des élus. Nos ancêtres, à la fin du dix-huitième, n'ont tout de même dégommé la Noblesse pour laisser la place à une Cléricature par l'élection.
     
    4) La politique, dans notre démocratie suisse, est l'affaire de tous. Tous les citoyens, toutes les citoyennes. Il y a mille autres manières de faire de la politique que d'adhérer à un parti, siéger avec des bandes de comitards, ourdir dans des factions, se faire élire sur des listes. Nous avons une démocratie directe, des initiatives, des référendums, chacun de nous peut lancer des idées, critiquer vertement le pouvoir, décrypter son fonctionnement, amener sur la place publique des informations d'intérêt général. Ce droit appartient à tous. Nulle corporation n'en a le monopole, et surtout pas les médias. Par pitié, que ces derniers arrêtent de nous répéter : "Le journalisme est indispensable à la démocratie" !
     
    5) Nous, les citoyennes et citoyens, avons à créer ensemble, dans les décennies qui viennent, un système de démocratie beaucoup plus large qu'aujourd'hui, plus vivante, plus réactive. Nous devons renforcer notre belle démocratie directe, étendre ses droits, faciliter son expression, et ne surtout pas nous laisser impressionner par les profs de droit, les élus, bref les tenants de l'actuel système, lorsqu'ils nous font la leçon sur les prétendus dangers des voies directes du peuple. La vérité, c'est qu'ils crèvent de trouille : perdre leurs prérogatives, leurs privilèges.
     
    6) Lorsqu'un député vient vers vous, et a le culot de vous sortir "Moi, je suis élu", répondez-lui "Très bien, fais ton boulot, obtiens des résultats, prouve-le nous, contrôle le gouvernement plutôt que de t'acoquiner avec lui, sois courageux, fais-toi des ennemis, bats-toi, et nous verrons, à la prochaine élection, ce que nous ferons de toi".
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Verklärte Nacht : quand Schönberg touche au sublime

     
    Sur le vif - Dimanche 27.12.20 - 18.03h
     
     
    Mezzo passait hier soir la Verklärte Nacht d'Arnold Schönberg (1899). Et je me demande s'il existe, au monde, beaucoup de musiques aussi sublimes que celle-là. Ce compositeur autrichien me fascine, notamment cette oeuvre unique, pour cordes, qui date d'avant sa période dodécaphonique. Dans ce morceau, il n'y a que des cordes, on croit entendre tous les instruments, toutes les voix.
     
    Je ne sais plus quand j'ai entendu pour la première fois la Verklärte Nacht, il me semble que c'est très ancien. Dans cette musique, il y a Wagner, et il y a Brahms. Il y a une prise de congé du dix-neuvième, pour entrer dans autre chose, et on sait le rôle de tout premier plan que tiendra cet immense créateur dans toute la première moitié du vingtième siècle.
     
    Quand j'étais enfant, on me disait "Schönberg, c'est difficile". Je ne partage absolument pas cette impression. Il faut juste laisser l'oeuvre nous pénétrer. Elle nous élève, elle nous augmente.
     
    Je consacrerai à la Verklärte Nacht, opus 4, sur un poème de Richard Dehmel, un épisode de ma Série allemande.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Genève : pas de cirque électoral !

     
    Sur le vif - Dimanche 27.12.20 - 09.19h
     
     
    Cette complémentaire est une catastrophe. Genève n'a que faire d'élire.
     
    Les Genevois n'ont fait que cela, élire. Cantonales en 2018, fédérales en 2019, municipales en 2020. Maintenant, ça suffit !
     
    Priorité absolue aux thèmes, pas aux personnes ! Les Genevois ne veulent pas de visages sur des affiches, ni sur les trams. Ils en ont soupé ! Ils sont saturés. Indigestion.
     
    Les Genevois veulent une économie qui redémarre ! Des cafetiers, des restaurateurs, des commerçants, qui puissent travailler, accomplir leur métier d'entrepreneurs.
     
    Les Genevois veulent la dignité ! Travailler pour gagner leur vie. Ils ne veulent pas être des assistés de l'Etat. Le même Etat qui les empêche de bosser ! Et qui creuse la dette, à n'en plus finir.
     
    Les Genevois veulent vivre leur démocratie. Un parlement réveillé, qui contrôle le gouvernement, comme il en a le devoir. Une démocratie directe pugnace et pleine de vie, elle est notre bien le plus précieux.
     
    Les Genevois veulent une prise directe sur les thèmes. Ils n'ont que faire des visages, des personnes, des têtes d'affiche. Le cirque électoral, ça suffit !
     
    Eh puis, quoi ! Même si le plus génial des candidats est élu le 7 mars, comment voulez-vous qu'une seule personne puisse renverser la tendance à la défaite d'un attelage sans le moindre souffle ?
     
    Nous ferons les débats, bien sûr. Nous irons élire, puisqu'il le faut. Mais par pitié, pas de tintamarre ! Pas de militants ! Pas d'affiches ! Pas de Carnaval électoral !
     
    Genève a autre chose à faire. Panser ses plaies. Relancer d'urgence l'économie. Rétablir la démocratie, avec un vrai parlement qui contrôle, et des citoyens qui font vivre la démocratie directe.
     
    Le cirque électoral n'est pas de mise ! Si les partis ont le culot, dans les circonstances actuelles, de nous en orchestrer un, c'est leur crédit à eux qui s'en trouvera dévasté !
     
     
    Pascal Décaillet