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Sur le vif - Page 1093

  • Tu m’exfiltres ? – Moi non plus

     

    Sur le vif - Lundi 21.06.10 - 16.24h

     

    Il y a ceux qui tentent d’exfiltrer, ceux qui filtrent les informations, ceux qui flirtent avec la ligne jaune, et puis il y a l’extase recommencée des fuites : la politique fédérale c’est « Je t’aime, moi non plus », par une nuit glacée de novembre, dans la sucrerie d’Aarberg. Des tuyaux partout, des lumières comme des comètes, les machines qui travaillent en continu. Il y a la verticalité des betteraves qui s’évaporent vers l’Apocalypse. Et toi, dans cette dernière nuit du monde, tu vas et tu viens. Et moi, je me retiens.

     

    Je me retiens de quoi ? De te décrire par le menu l’intervention hallucinante que vient de faire Doris Leuthard sur le projet d’exfiltrer les otages libyens. Entre ceux qui savaient et ceux qui ignoraient, ceux qui étaient au parfum et ceux qui se bouchaient le nez, ceux qui commandaient des sous-rapports intermédiaires sur la légitimité d’une action pute-hâtive, et ceux qui omettaient de les lire, c’est toute l’impuissance impersonnelle d’un septuor de rêve qui éclate au grand jour. Pendant ce temps, l’éternité devait sembler un peu longue, sous la nuit étoilée du désert libyen.

     

    Mais elle est longue, l’éternité. Surtout quand elle nous laisse sur notre fin.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

  • Exclusif: le dernier PV du Grand Conseil

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  • Va falloir hausser un peu le ton avec le Cannibale

     

    Sur le vif - Oulah oui, très vif - Samedi 19.06.10 - 17.48h

     

     

    Bon alors, il lui faut quoi encore, au Cannibale ? Un bain chaud, bien moussant, tiré par la présidence du Grand Conseil genevois ? L’édition princeps de « Huis Clos », in-quarto, dédicacée par Sartre à son Castor ? La tête de Laurent Moutinot enfant, format Jivaros ? La traversée des Alpes, en chemise et sans éléphant, pieds nus, par Hans-Rudolf Merz, jusques aux premiers faubourgs de Canossa ?

     

    Ah, mais c’est qu’ils seraient susceptibles, nos frères humains de Cyrénaïque et de Tripolitaine ! Paraît qu’il faut pas les vexer. Pas en rajouter. Pas d’huile sur le feu. Ils nous ont pourri la vie pendant deux ans avec des otages, ils ont conchié les règles les plus élémentaires du droit, ils ont traîné la Suisse, notre pays, dans la boue et dans la honte, mais il ne faudrait surtout pas les irriter. C’est tellement sensible, un Bédouin, dans la grâce naissante du sirocco.

     

    Alors, ils l’ont clos, l’huis. Terrorisés à l’idée que le ton pourrait monter. « Persona non grata », le Cannibale ? Vous n’y pensez pas ! Grata, grata, gratissima, willkommen, bienvenue, welcome ! Et cette fois, promis, tes gens de maison, tu pourras les rudoyer, les vilipender, les triturer tant que tu voudras. Vas-y, Hanni, cogne, rosse, nous, cette fois, on ferme les yeux, les oreilles, on cautérise ce qui nous reste de conscience.

     

    Huis clos, donc. L’Enfer, c’est les autres. Mais là, l’Enfer, c’est qui ? Je veux dire, qui d’autre que ces enfoirés qui ont retenu deux des nôtres pendant deux ans. Et il faudrait les ménager ! Et il faudrait qu’ils soient personae gratae dans notre République, qui est un Etat de droit dont nul n’a à rougir, où un être humain en vaut en autre, où maîtres en valets n’existent plus que dans les pièces de Molière et de Beaumarchais.

     

    Moi, je dis que le Cannibale à Dafi, y a plus un Genevois un minimum sensé qui veut le revoir dans les parages. Non seulement pour le foin qu’il a fait à cause de son arrestation, mais encore et surtout pour tous ces mois interminables où son régime, son clan, sa caste ont joué avec le sort de deux de nos compatriotes. Enlèvement. Recel. Prise d’otages. Mépris total du droit. Et il faudrait qu’il soit grata, le persona !

     

    François Longchamp a eu parfaitement raison de réagir fermement à cet hallucinant « dépôt en garantie » de deux millions sur un compte germanique, par la Confédération. Pas un centime ! Ni de Genève, ni d’ailleurs. Il faudra peut-être renoncer à quelques contrats, si nous tenons à récupérer quelques infimes parcelles d’honneur. Il nous faut leur dire, à ce régime, cette caste, bien haut ce que nous pensons d’eux. L’huis, on l’ouvre. En on gueule à s’époumoner. On leur dit, de toutes nos forces, qu’on les emmerde.

     

    Pascal Décaillet