Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sur le vif - Page 1076

  • Stauffer invité au Vatican des radicaux

     

    Sur le vif - Et avec une ovine candeur - Lundi 13.09.10 - 11.43h


    C’est un peu comme si une amicale de moutons invitait le loup à venir donner une causerie, en pleine bergerie. L’Institut national genevois, qui est au radicalisme fazyste une sorte de Jérusalem céleste, convie, le mercredi 22 septembre prochain, 20h, un certain Eric Stauffer à s’exprimer sur le thème « Emploi et Sécurité » !

     

    Il faut reconnaître aux radicaux genevois (en cas de doute, j’utilise encore le pluriel), avec cette invitation, soit un sens aigu (et insoupçonné depuis 164 ans) de l’autodérision, soit une fougue extatique dans la passion du suicide, soit une tolérance qui renverrait dos à dos Paul Claudel et Madame Claude.

     

    Ce même 22 septembre, dans la matinée, se sera déroulée l’élection complémentaire au Conseil fédéral. Parlera-t-on encore, en fin de journée, au pluriel des membres radicaux de l’exécutif de la Confédération ?

     

    Singulière question, non ?

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Le triste scénario des frères Cohen

     

    Sur le vif - Et dans l'écume et l'amertume - Vendredi 10.09.10 - 17.35h

     

    La fin du magazine « Genève Hebdo » inspire un sentiment, un seul : la colère. Contre ceux qui l’ont lancé, dans la méconnaissance totale du terrain de bataille de la presse genevoise d’aujourd’hui. Et à cause de qui plusieurs confrères et consœurs se retrouvent maintenant sans emploi. Colère, non pas d’avoir fermé cet hebdomadaire, mais, en amont, de l’avoir lancé, apparemment sans la moindre étude de marché, sans avoir sondé les innombrables mines du théâtre d’opérations. Bref, impéritie gravissime. Il sera important de déterminer, dans cette affaire, les responsabilités des uns et des autres.

     

    « Genève Hebdo » était élégant, bien présenté, agréable à lire, il n’y a rien à dire sur le travail de l’équipe rédactionnelle. Mais avec son papier glacé, ses frais de production, son prix en kiosque au-delà du dérisoire (1 franc !), son tirage à 55.000 exemplaires, il était évident, aux yeux de toute personne connaissant un peu la presse, qu’il se précipitait au casse-pipe.

     

    Le canton de Genève n’a absolument pas le réceptacle de lecteurs suffisant pour lancer une sorte d’Hebdo ou d’Illustré local. Ce bassin de réception, même la Suisse romande ne l’a pas. Et puis, plus personne, en 2010, ne lance des hebdomadaires papier. Cette aventure éditoriale était en décalage criant avec les vrais enjeux, les vrais défis, le vrai champ de concurrence de l’espace genevois aujourd’hui. Les batailles des mois à venir, très dures, vont se jouer dans le multimédia, il y faudra les meilleurs, à la fois les plus rapides, les mieux formés, les plus solides. Un hebdomadaire sur papier glacé était un défi des années 80, l’aventure d’un autre temps. Qui a voulu ce projet ? Qui a laissé monter au front de jeunes, sincères et parfois talentueux journalistes ?

     

    Au-delà du cas de « Genève-Hebdo », la situation de la presse, non seulement à Genève mais dans toute la Suisse romande (et bien au-delà), est devenue si difficile, si tendue, elle est dans une telle fièvre de mutation révolutionnaire qu’elle requiert des entrepreneurs connaissant parfaitement le terrain. La presse est un métier. Amateurs, merci de s’abstenir.

     

    Pascal Décaillet