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Sur le vif - Page 1077

  • Boris et Sami, les maires du palais

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    Sur le vif - Et dans la gloutonnerie du Jeûne - Jeudi 09.09.10 - 15.32h

     

    Est-ce en raison du prestigieux passé mérovingien de Genève : les maires du palais se réveillent. A l’époque, ils s’appelaient Otton, Pépin ou Carloman. Je me souviens de mon vieux bouquin d’Histoire de France, couverture orangée, milieu des années soixante, je l’ai tant aimé, et je revois comme si c’était hier les images de ces dignitaires d’Austrasie ou de Bourgogne, dont l’institutrice, prénommée Jehanne, nous disait qu’ils étaient redoutables, car « ils se prenaient parfois pour le roi ». Treize siècles plus tard, la poussière du monde est passée, mais la magie des prénoms demeure : les maires du palais, aujourd’hui, s’appellent Boris ou Sami.

     

    Il y avait aussi les grands-sénéchaux, les grands-maîtres de la maison du roi, c’étaient les permanents, ils veillaient au grain et contrôlaient l’appareil. Comme Boris et Sami. Il y avait des rois fainéants (comme chez Boris), ou de grandes figures de superbe et d’orgueil (comme chez Sami), solaires, poudroyantes. « Ils profitaient, poursuivait Jehanne, notre bonne maîtresse, des défauts du roi pour s’incruster et augmenter leur influence ». Comme Boris et Sami.

     

    Et puis, parfois, le maire du palais devenait roi lui-même. Et certains devinrent même de grands rois, détail qui ne manque pas de faire rêver Boris ou Sami, lorsque le poids des dossiers pour celui-ci, la fatigue de la décapitation pour celui-là, les auraient par mégarde entraînés dans quelque sommeil coupable, passager.

     

    Car le vrai maire du palais ne dort pas. Jamais. Il ne doit pas. Nul murmure de la Cour ne doit lui échapper. Toujours à l’affût, le magister palatii aiguise à la fois ses appétits et le couteau sacrificiel, celui qui fera jaillir le sang des rivaux, pendant que le roi sommeille (comme chez Boris), ou se mire (comme chez Sami). Les soirées d’hiver sont longues, dans les temps mérovingiens, alors on tue le temps. Et, dans la foulée, tout adversaire qui pourrait vous faire de l’ombre. On tue pour la jouissance ou pour l’extase, comme chez Boris. On tue la contre-figure trop populaire, comme chez Sami.

     

    Oui, le maire du palais doit tuer. C’est le jeu. C’est le lot des choses humaines. Je vous laisse sur cette délicieuse odeur du sang. Et m’en vais relire ce chef-d’œuvre de Kipling. Un film de John Huston, aussi, interprété avec génie par Sean Connery : « L’Homme qui voulut être roi ».

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

     

  • Antoni Mayer gagne contre Naxoo

     

    Sur le vif - Et sans codage ni cryptage - Mercredi 08.09.10 - 17.32h

     

    La presse locale ayant fait ses choux gras de l’éviction d’Antoni Mayer par Naxoo, en septembre 2009, suite à une affaire de travail au noir, on espère qu’elle ne passera pas sous silence la très belle victoire obtenue le 19 août dernier, devant le Tribunal des Prud’hommes, par cet homme d’honneur et de droiture, contre son ancien employeur. Que j’aie un mandat pour Léman Bleu et qu’il en soit le directeur éveillera bien sûr les plus vipérins des venins pour dire que je défends un ami. J’assume.

     

    Les Prud’hommes ne se prononcent pas sur l’affaire de travail au noir, pour laquelle Antoni Mayer avait été condamné à 120 jours-amendes avec sursis, pour violation de la loi sur les étrangers. Ils statuent sur les conditions du licenciement avec effet immédiat de l’ancien directeur de Naxoo, à qui le président de cette société, Michel Mattachini, reprochait notamment de ne pas l’avoir averti de sa condamnation.

     

    Eh bien Naxoo, en première instance en tout cas, perd. Et Antoni Mayer gagne. De solides indemnités devront lui être versées. Dans un document de 25 pages, les conditions du licenciement sont sérieusement remises en question, et il faut bien dire que le rôle de Pierre Maudet n’y est pas décrit sous son meilleur jour.

     

    Une victoire juridique claire et nette. Le début de réparation d’un tort moral. Reste à éclairer le rôle du politique dans cette affaire, la part de kabbale et de règlements de compte. Dans un domaine où l’intrication des pouvoirs publics, notamment la Ville de Genève, est à l’évidence excessive. Mais c’est une autre affaire.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Musa Selimi pourra rester en Suisse

     

    Sur le vif - Et avec un soupir de soulagement - Mercredi 08.09.10 - 14.42h

     

    Excellente nouvelle pour tous ceux qui ont soutenu sa cause : Musa Selimi pourra rester en Suisse ! Réunis à l’instant dans à la Brasserie des Tours, à Carouge, les amis de Musa ont le cœur à la fête. L'autorisation de Berne est arrivée ce matin.

     

    Musa Selimi, Kosovar, a quarante ans. La moitié de sa vie, il l’a passée dans notre pays. Il a travaillé dans le bâtiment, puis la restauration. Il paie ses impôts et ses charges sociales. Seulement voilà : il n’a pas ses papiers. Il aurait donc dû quitter la Suisse début juillet.

     

    Musa a une épouse et deux enfants. Tous sont parfaitement intégrés dans le canton de Genève, à commencer par la ville de Carouge, où s’active depuis longtemps l’enseignante et conseillère municipale (A Gauche toute !) Henriette Stebler, en sa faveur.

     

    D’Alain Morisod à Jean-François Duchosal, en passant par l’ex-candidat socialiste Papy Moustache, ou encore son collègue du National Luc Barthassat, de nombreuses personnalités, à Genève, se mobilisent depuis des mois pour Musa.

     

    C’est une solution raisonnable et humaine qui a été trouvée. Elle n’induit pas de régularisation générale. Il fallait qu’une issue, pour Musa, fût inventée. C’est désormais chose faite. Bien au-delà du clivage droite-gauche, on ne peut que s’en féliciter. Et se sentir fier d’être Suisse.

     

    Pascal Décaillet

     

    PS - Ceci est la 600ème note publiée sur ce blog depuis ses débuts, en octobre 2007. A tous, merci de votre fidélité.