Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sur le vif - Page 1075

  • De quoi se mêle Viviane Reding ?

     

    Sur le vif – Vendredi 12.11.10 - 18.39h

     

    Vice-présidente de la Commission européenne, la Luxembourgeoise Viviane Reding, de passage en Suisse et interviewée à l’instant par la RSR, vient d’incarner avec un rare talent tout ce que Bruxelles peut avoir de méprisant pour la souveraineté des peuples. Ceux qui font partie de l’Union. Et, bien plus délirant encore : ceux qui, comme la Suisse, ne sont pas du club, et n’ont donc strictement aucun compte à lui rendre.

     

    On se souvient déjà de l’ingérence de Mme Reding dans la souveraineté nationale française lors de l’affaire de Nicolas Sarkozy avec les Roms. Et de la comparaison – proprement hallucinante – que la donneuse de leçons de Bruxelles avait cru bon d’établir avec l’Allemagne de la Seconde Guerre mondiale.

     

    Mais la coupe a débordé, il y a quelques minutes, lorsque la no 2 de la Commission européenne a doctement expliqué à ces rustauds attardés de Suisses que le mode actuel de leurs relations avec l'UE était caduc et poussiéreux: « Les bilatérales ne sont pas adaptées au monde moderne… Pour être efficace, il ne faut pas des systèmes du 20ème siècle, mais du 21ème… Vous devez être au milieu de la prise de décision, et non pas sur le côté… Ces accords sont statiques, et dépassés déjà au moment où l’encre sèche… ».

     

    Madame Reding a peut-être raison, chacun jugera. Le seul problème, c’est que la décision de poursuivre ou non la politique des accords libéraux dépend d’un seul souverain, dont la Luxembourgeoise ne semble pas avoir beaucoup entendu parler. Et qui s’appelle le peuple suisse.

     

    Pascal Décaillet

     

  • L’Université de Lausanne se couvre de ridicule

     

    Sur le vif - Vendredi 12.11.10 - 09.26h

     

    À l’Université de Lausanne, le deuxième parti de Suisse, le parti socialiste (un peu moins de 20% aux dernières élections fédérales), a pu tenir, il y a quelques jours, son Congrès.

     

    À la même Université, le premier parti de Suisse, l’UDC (un peu moins de 30% aux dernières élections fédérales), ne pourra pas tenir le sien, le 4 décembre.

     

    Ça, ce sont les faits. Un parti qui a droit de Cité dans les murs d’une Alma mater. L’autre, qui ne l’a pas. Un qui est perçu comme acceptable, et même comme souhaitable, par les gens qui régissent cette Université. L’autre, hors des murs, au sens grec, ostracisé. Il représente près d’un Suisse sur trois, mais doit aller siéger dehors.

     

    L’Université de Lausanne se couvre de ridicule. Rien, même le plus affinée des arguties, ne pourra justifier cette inégalité de traitement. On a peur de remous ? Pour le Congrès démocratique d’un parti qui n’a jamais dû ses succès qu’à ses victoires dans les urnes ? Je ne sache pas qu’il ait, pour l’heure, franchi ni Rubicon, ni Aar, ni Limmat.

     

    Quelques étudiants de gauche menacent de faire du grabuge ? Eh bien qu’on les en empêche, comme il se doit, avec un service d’ordre permettant à la liberté de réunion et d’association, l’une des conquêtes des Lumières, de pouvoir s’opérer. Mais baisser son froc devant ces menaces, quand on incarne une institution qui devrait au contraire porter la liberté, la diversité des idées, c’est simplement pitoyable.

     

    Ce matin, sur la RSR, mon confrère Joël Marchetti invitait deux universitaires à débattre de cette affaire. Uli Windisch, réputé à droite. Bernard Voutaz, réputé à gauche. Comme d’habitude, ce fut la gauche qui incarna le camp des censeurs. Le sommet fut atteint lorsque M. Voutaz eut l’incroyable culot de signifier à son adversaire qu’il n’avait jamais eu à craindre d’interdiction professionnelle, à l’Université de Genève.

     

    M. Voutaz n’a jamais entendu parler de la lettre de Christian Levrat, patron du PSS, à Charles Beer, dans l’intention très claire de faire virer Windisch ? Oui, M. Voutaz, le Berufsverbot, de si sinistre mémoire, ce sont les socialistes, l’an dernier, qui l’ont tenté, de mille manières, pour faire rouler dans la sciure la tête d’Uli Windisch. Alors de grâce, lorsque vous êtes face à ce dernier, ne venez pas parler d’interdiction professionnelle, il sait exactement ce que c’est.

     

    L’Université de Lausanne vient de traiter le premier parti du pays comme s’il s’agissait d’un obscur groupuscule néo-nazi. Et pendant ce temps, les braves gens de Vigousse caricaturent Oskar Freysinger, dans un dessin d’une rare finesse, en kapo envoyant des élèves dans une chambre à gaz. Cela, pour illustrer les thèses de l’UDC sur l’école. Université de Lausanne, humoristes bien pensants, continuez : chacun de vos actes apporte des voix supplémentaires à ce parti. En vue du 28 novembre. En vue, surtout, du mois d’octobre 2011.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

     

     

  • Les effets spécieux du Conseil d’Etat

     

    Sur le vif - Mardi 09.11.10 - 10.54h

     

    Sous la plume de mon confrère Christian Bernet, la Tribune de Genève nous en sort une toute bonne, ce matin. Une toute savoureuse. Une toute brumeuse de chez les automnales, avec feuilles mortes qui se ramassent à l’Appel (du 18 juin). Une qui relègue le plus tordu des jésuites, le plus torréfié par les effets les plus éthérés de la casuistique, au rang de simplet de village, benêt, boyet, taguenatzêt, marnozêt. Mais trêve de plaisanteries, n’étant pas socialiste, je ne suis pas là pour faire rire.

     

    Donc, dixit la Julie, le Conseil d’Etat estime que l’interdiction de l’affiche MCG n’est en aucun cas une « décision » de sa part. Et, comme il n’y a pas « décision », il ne peut évidemment (sommes-nous bêtes !) y avoir recours. CQFD. Ah, les braves gens !

     

    Pas de décision. Pas d’affiche, non plus. Pas de recours. Il ne s’est rien passé. Il n’y a d’ailleurs pas, non plus, de Conseil d’Etat. Pas de dictateur en Libye. Pas de garde noire. Il n’y a plus rien. Il n’y a jamais rien eu. Et quand on croise le président du Conseil d’Etat, déguisé en mouton, il répond comme Ulysse : « Mon nom est personne ».

     

    Pascal Décaillet