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Sur le vif - Page 1071

  • Un grand prélat nous quitte

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    Mercredi 22.09.10 - 11.36h

     

    Eclipsée par le vacarme du cirque fédéral, la nouvelle qu’on savait imminente depuis lundi : le décès du 80ème évêque de Lausanne, Genève et Fribourg. Mgr Genoud souffrait d’un cancer du poumon. Il avait 68 ans. Lorsque nous étions allés le voir cet été pour le Grand Oral de l’Assomption (15 août) à la Providence, en Basse-Ville de Fribourg, avec Fathi Derder, il nous avait frappés par sa lucidité et sa sérénité. « La maladie, nous avait-il dit, nous aide à grandir ».

     

    Qu’est-ce qu’un grand prélat ? Qu’est-ce qu’un évêque ? Je parle ici pour ceux qui se reconnaissent dans cette Maison commune-là. Et aussi pour ceux qui, au-delà de cette Maison commune, sont sensibles aux signaux d’humanité, là où ils sont. Un évêque n’est pas, n’est plus, ne doit plus être un prince, comme ce fut trop longtemps le cas dans une Eglise catholique beaucoup trop accrochée au pouvoir. Pas un prince, mais un homme au milieu d’autres hommes. Pour avoir très bien connu Mgr Genoud, j’affirme qu’il fut cet homme-là.

     

    On se souviendra de sa culture et de sa simplicité. On se souviendra de l’évêque au bistrot, clope au bec, n’opérant nulle distinction entre les êtres qui l’approchaient. On se souviendra du philosophe et du musicien, enfant de ce pays fribourgeois où ces deux disciplines sont tant à l’honneur. On me permettra de retenir la clarté du regard, la plénitude du sourire. « La maladie nous aide à grandir ». Ceux qui, une fois dans leur vie, ont été malades, comprennent.

     

    Mgr Genoud était un évêque au milieu des hommes. Hommage à lui, aujourd’hui ailleurs. Quelque part.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Isabel Rochat « ne se défie pas » de la police

     

    Sur le vif - Et sous les étoiles du képi - Mardi 21.09.10 - 12.26h

     

    Ministre genevoise de la sécurité, Isabel Rochat vient de présenter son bilan de l’été, et d’annoncer une grande réorganisation de la police. Dans un communiqué, publié à l’instant, elle précise que « la police, dans sa grande majorité, attend cette réorgansation ». Et « qu’il ne s’agit pas d’un acte de défiance » envers le corps de police.

     

    S’il ne s’agit pas d’un acte de défiance, Madame Rochat, pourquoi mentionner cette hypothèse dans le communiqué ?

     

    La dimension dont la ministre doit sans doute le plus se méfier, c’est celle de son propre rapport avec les mots.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Les cleantechs, le général panzer et l’écran de fumée

     

    Sur le vif - Et proprement - Mardi 21.09.10 - 10.33h

     

    Chaque fois que je le rencontre, j’ai l’impression d’avoir un général de la Wehrmacht face à moi. Ceux de la légende, des Ardennes et de Sedan, de la Meuse et de la contre-offensive de décembre 1944. Oui, Claude Béglé impressionne. C’est un homme et c’est un panzer, il est à lui seul la vision, la volonté, le mouvement. Avec lui, ça passe ou ça casse.

     

    A la Poste, ça a cassé. Les apparatchiks, dont le socialiste Oswald Sigg, ont eu sa peau. Des gens comme Sigg, pendant que les panzers percent la ligne de front, ils procèdent, méticuleux, à l’inventaire du matériel. Bref, Béglé a dû partir, il est apparemment très copain avec Pierre-François Unger, et le voilà super-ministre des cleantechs, un truc dont personne ne sait exactement à quoi ça sert, on sait juste que Béglé s’en occupe, et que ça va faire mal.

     

    Vous me connaissez, je suis un garçon curieux, ouvert, j’ai donc tenté de comprendre, y compris en interviewant Béglé, ce qu’étaient les cleantechs, mais néant. Nada. La première impression, derrière le côté snobinard du choix anglais du mot, est celle d’un écran de fumée. PFU mandate Béglé, l’ouragan Béglé arrive, noircit 213 pages rugissantes de cleantechs, ça plaît à première vue parce que ça promet le Nirvana climatique (bonjour, Ueli, j’espère que tu vas bien), ça surfe sur la mode verte, ça donne l’impression que PFU et les siens vont révolutionner l’économie genevoise. Et moi, j’attends de voir.

     

    Et puis, il y a des choses qui gênent. On devient souvent très étatiste quand on a besoin d’argent. Combien « d’incubateurs » (autre mot détestablement snob) nourris, non par la prise de risque d’entrepreneurs visionnaires, mais par des fonds de pension ? A Genève, ceux des enseignants, par exemple. Vous reconnaîtrez que la part pionnière et aventureuse y prend un coup dans l’aile. Bref, Claude Béglé aspire-t-il à être entrepreneur ou gestionnaire de fonds d’Etat, alloués grâce à sa très grande amitié avec le très sympathique, très irréprochable ministre genevois de l’Economie ?

     

    Les questions sont posées. Laissons-les incuber. Non ?

     

    Pascal Décaillet