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Sur le vif - Page 1068

  • Rester, partir

     

    Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Jeudi 30.09.10

     

    Donc, Boris va rester. Ou plutôt Boris va partir. Enfin, disons que Boris partira tout en restant. Ou restera tout en partant. Elle n’est pas toujours simple, la vie, il y a ceux qui vont et viennent, il y a les vraies ruptures et les faux départs, les copains qu’on salue et ceux qu’on ignore, l’année des adieux et les aubes qui renaissent.

     

    Boris, c’est M. Drahusak, un homme charmant. Tellement attachant que son chef, Patrice Mugny, ne peut se résoudre à s’en séparer. D’autant que Boris aimerait bien le poste de Patrice, il y a bien des copilotes qui tombent raides dingues du cockpit, des califes et des vizirs, des régents et des maires du palais. Elle n’est pas simple, la vie.

     

    Normalement, pour faire campagne, Boris devrait quitter le cockpit, quelques mois. S’éloigner de Patrice. Sami l’a bien fait, lui. Mais Boris et Patrice, c’est plus compliqué. Plus noué. A ce niveau de copilotage, l’un sans l’autre, on serait déboussolé. Le Pôle magnétique. Alors, Patrice et Boris ont eu une idée : Boris ne sera plus directeur, mais « conseiller ». il partira, tout en restant.

     

    « Conseiller », et non plus directeur ! Caramba, Manuel, vous n’y aviez pas pensé, pour Sami ? C’est pourtant élémentaire. Un jeu de présence et d’absence, d’être et de néant, de ficelle et de pigeon. Et les pigeons, dans l’histoire, c’est nous.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Berne: MM Pelli et Levrat s'expliquent

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  • Les socialistes menacent de partir ? Oh, oui !

     

    Sur le vif - Et la rose au poing - Mardi 28 09.10 - 11.04h

     

    C’est devenu une ritournelle. Régulièrement, les socialistes nous font le coup : ils pourraient, avertissent-ils le regard grave et le menton pointé vers un avenir incertain, quitter le Conseil fédéral. Hier encore, en écho à la véritable crise d’hystérie de Christian Levrat, a resurgi cette vieille menace thermonucléaire des socialistes.

     

    Le problème, depuis 1959 en tout cas, c’est que cette menace, hélas, n’est jamais mise à exécution. Chez les socialistes, le mode illocutoire est à la jérémiade : on gémit, on geint, on sanglote, on frémit de tristesse, on reproche au monde d’être ce qu’il est, on fait semblant de partir. Mais au final, on reste.

     

    On reste, pourquoi ? Mais parce qu’il y a des postes à se partager, pardi ! En quinze ans d’inopérance quasi-totale à la tête du DETEC, Moritz Leuenberger s’est montré, au moins sur un point, redoutable d’efficacité : la distribution des prébendes à ses petits amis. La récente nomination du moraliste Roger de Weck à la tête de la SSR en est l’un des derniers exemples.

     

    Alors, bien sûr, après quinze ans de parrainages en tous genres, devoir laisser la place à Doris Leuthard serre un peu le cœur. D’où le vacarme, fracassant et sans précédent, de Christian Levrat, hier, sous la Coupole. Vacarme confinant à la vulgarité : celle de décrire comme Ligue B le Département de Justice et Police, où l’on se réjouit, en passant, de voir les socialistes empoigner les dossiers de l’asile et des flux migratoires.

     

    Alors, Mesdames et Messieurs les socialistes, pour une fois, allez, soyez gentils, soyez cools. Ne dites pas que vous allez quitter le Conseil fédéral. Pour une fois dans votre vie, faites-le.

     

    Pascal Décaillet