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Sur le vif - Page 1039

  • Apéro, logo, tarmac

     

    Sur le vif - Lundi 18.04.11 - Saint Parfait - 15.44h

     

    C’est une nouvelle incroyable qui vient, par la voie des airs, d’estourbir nos consciences : l’aéroport de Genève s’appellera désormais… « Genève Aéroport » ! En présence du directeur et du conseiller d’Etat de tutelle, également président du Conseil d’administration, cette révolution cataclysmique a été rendue publique aujourd’hui. Et, pour mieux en souligner certaines vibrations que le commun des mortels, autant dire les gueux sémantiques que nous sommes, ne peut percevoir sans l’exégèse du Prince, on lui a donné des explications. Eclairantes.

     

    « Genève, commente le Prince-Président de tutelle, est suffisamment connue dans le monde. Il n’y a plus besoin de mentionner le caractère international de l’aéroport ». A quoi le Prince-Tuteur ajoute : « Le choix du français plutôt que de l’anglais a été mûrement réfléchi, pour marquer l’attachement à la culture locale ». Et il conclut, le Petit Prince : « Il n’y a pas beaucoup de différence entre le nom de la ville en français et en anglais ».

     

    Coût de la révolution : trente mille francs. Il fallait bien cela pour mettre à nu d’aussi éclatantes vérités. Et puis, trente mille, sous ces cieux-là, ça n’est même pas le dixième d’un apéro de départ.

     

    Un monde en soie, qu’on vous dit…

     

    Pascal Décaillet

     

  • Servir, puis réapparaître

     

    Sur le vif - Dimanche 17.04.11 - 10.06h

     

    Blocher-Couchepin : deux poids, deux mesures. Le premier se fait incendier par Peter Rothenbuehler, dans un billet du Matin dimanche, sous le seul prétexte qu’il se présente à une élection, et que, lorsqu’on a été conseiller fédéral, revenir au grand jour serait « introduire des mœurs étrangères ».

     

    Sur la page d’en face, en gros, magnifiquement détouré pour mettre en valeur sa silhouette, souriant, Pascal Couchepin joue du tam-tam à l’occasion d’un cocktail pour les cent ans d’HEC. Mieux : sur une page complète, un peu en amont du même journal orangé, le même Pascal Couchepin, dans son bureau de Martigny avec vue sur l’église, s’exprime longuement sur l’avenir des partis qu’il appelle « historiques ». Couchepin, omniprésent dans les médias depuis qu’il est à la retraite.

     

    On dira juste que la conception du « Servir et disparaître », au Matin dimanche et chez certains de ses puissants penseurs, obéit à une géométrie plutôt variable.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

  • Alberto Velasco

     

    Sur le vif - Samedi 16.04.11 - 19.21h

     

    Il est socialiste et il est humain. Il est socialiste et il est cultivé. Il est socialiste et il a le sens de l’humour. Ce taureau de paradoxes, c’est Alberto Velasco, un petit jeune qui lit Lorca, écoute Albéniz, a combattu Franco, veut encore croire à la fraternité des hommes.

     

    Alberto Velasco vient d’être élu chef de groupe dans le tout nouveau Conseil municipal de la Ville de Genève. Quand on sait d’où il vient, quelles solitudes furent parfois les siennes à l’intérieur même du parti, quelles foudres lui décochèrent certains pisse-froid, on se dit qu’on est content pour lui.

     

    Ce soir, en regardant Mezzo, la seule vraie chaîne TV du monde, je penserai à lui. Et aux deux belles années du Petit Conservatoire que, tous les vendredis à l’aube, nous vécûmes ensemble. C’était quelque part, dans un monde où certains prétendent se parler. Et laisser venir à eux les deux seules choses qui vaillent : la musique et la poésie.

     

    Pascal Décaillet