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Sur le vif - Page 1029

  • Vernier pour les nuls

     

    Le génial poète Henri Michaux (1899-1984) avait prévu la situation politique de fin mars 2011 en ville de Vernier. Voici ce texte prophétique, que nous dédions tout particulièrement à MM Cerutti, Apothéloz, Rochat, Ronget, Magnin, Dulex, etc... Ainsi qu'aux grandes pharmas qui fabriquent l'aspirine! - Bonne lecture - PaD

     

    Les Ouménés de Bonada ont pour désagréables voisins les Nippos de Pommédé. Les Nibbonis de Bonnaris s'entendent soit avec les Nippos de Pommédé, soit avec les Rijabons de Carabule pour amorcer une menace contre les Ouménés de Bonnada après naturellement s'être alliés avec les Bitules de Rotrarque ou après avoir momentanément, par engagements secrets, neutralisé les Rijobettes de Billiguettes qui sont situés sur le flanc des Kolvites de Beulet qui couvrent le pays des Ouménés de Bonnada et la partie nord-ouest du turitaire des Nippos de Pommédé au-delà des Prochus d'Osteboule.


    La situation naturellement ne se présente pas toujours d'une façon aussi simple: car les Ouménés de Bonnada sont traversés eux-même par quatre courants, ceux des Dohommédés de Bonnada, des Odobommédés de Bonnada, des Orodommédés de Bonnada et enfin des Dovoboddémonédés de Bonnada.


    Ces courants d'opinion ne sont pas en fait des bases et se contrecarrent et se subdivisent comme on pense bien, suivant les circonstances, si bien que l'opinion des Dovoboddémonédés de Bonnada n'est qu'une opinion moyenne et l'on ne trouverait sûrement pas dix Dovoboddémonédés qui la partagent, et peut-être pas trois, quoiqu'ils acceptent de s'y tenir pour quelques instants pour la facilité, non certes du gouvernement, mais du recensement des opinions qui se fait trois fois par jour, quoique selon certains ce soit trop peu même pour une simple indication, tandis que, selon d'autres, peut-être utopistes, le recensement de l'opinion du matin et de celle du soir serait pratiquement suffisant.


    Il y a aussi des opinions franchement d'opposition, en dehors des Odobommédés. Ce sont celles des Rodobodébommédés, avec lesquels aucun accord n'a jamais pu se faire, sauf naturellement sur le droit à la discussion, dont ils usent plus abondamment que n'importe quelle autre fraction des Ouménés de Bonnada, dont ils usent intarissablement.

    Henri Michaux

    Extrait de
    "Face aux verroux"
    Poésie/Gallimard

     

  • Droite genevoise : le curseur déplacé

     

    Sur le vif - Dimanche 20.03.11 - 22.42h

     

    Cyril Aellen a gagné. Florence Kraft-Babel, la candidate libérale, figurera bel et bien à côté d’Eric Bertinat sur la liste UDC. Décision prise tout à l’heure, au Château de Penthes, par l’Assemblée du parti libéral.

     

    Cela n’est pas une révolution. Et n’empêchera pas la gauche, cette fois encore, de gagner en Ville de Genève. Mais cela est une évolution. Pour la première fois, le vieux parti patricien accepte de considérer l’UDC genevoise, section locale du premier parti de Suisse, comme autre chose que comme des gueux. C’est un peu une fortification qui tombe, pour prendre une image fazyste.

     

    Le PDC, déjà, regrette cette décision, mais en prend acte. Il a choisi d’autres options, c’est son droit le plus strict. Souhaitons que la droite genevoise sorte renforcée de cette crise. La droite, pas l’Entente. La droite, c’est un système de valeurs, une philosophie politique, qu’on aime ou non, mais qui constitue, depuis la Révolution française, l’un des piliers de l’identité républicaine. L’autre, tout aussi respectable, étant la gauche.

     

    L’Entente, ça n’est qu’un compromis électoral. Efficace pendant des décennies, certes. Mais essoufflé depuis des années, n’étant à vrai dire devenu qu’un système à assurer la pérennité des notables. L’Entente n’est pas un but en soi, l’Alternative non plus d’ailleurs. Le but, c’est la clarté des fronts. C’est cela, la démocratie.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     


  • Rossini flingue Ziegler

     

    Sur le vif - Dimanche 20.03.11 - 12.12h

     

    La Soupe, décidément, devient le lieu de petites phrases qui tuent. Il y a quelques semaines, c’était l’assassinat, d’une balle dans la nuque facturée au parti de la famille, de Dominique de Buman par le jeune et brillant Fribourgeois Emmanuel Kilchenmann. Là, à l’instant, ce fut la mise à mort, à bout portant, du mythique Jean Ziegler par le redoutable chasseur de Nendaz Stéphane Rossini, vice-président du parti socialiste suisse.

     

    Comme de Buman, Kilchenmann est PDC. Comme Ziegler, Rossini est socialiste. En politique comme dans la tragédie grecque, on n’est jamais mieux occis que par les siens.

     

    Pascal Décaillet