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Sur le vif - Page 1029

  • Rançon : que savait le Conseil d’Etat ?

     

    Sur le vif - Vendredi 04.03.11 - 19.27h

     

    Il y a donc eu rançon. La Tribune de Genève, dès hier soir sur son site, nous donne le montant et de nombreux détails.

     

    Nous savons maintenant quel a été le comportement du DFAE. Nous devons désormais savoir quel fut, exactement, dans cette affaire, le degré de connaissance du Conseil d’Etat genevois.

     

    Il y a eu trop d’écrans de fumée, trop de hautaines leçons de morale, trop de tartufferies, en 2010, au plus haut niveau de l’exécutif genevois, pour que la lumière ne soit pas faite.

     

    Il appartient aux différents partis politiques d’interpeller, questionner, se montrer curieux. Le parlement, organe de contrôle du gouvernement, jouera-t-il, tous partis confondus, son rôle? Ou la triste horizontalité des partis au pouvoir, où la barbichette est souveraine, sauvera-t-elle une nouvelle fois la mise?

     

    La population a droit à des réponses claires et précises. Il ne suffira pas, cette fois, de se draper dans la raideur et l’arrogance. Ni d'envoyer d'obscurs spadassins pour brouiller les pistes.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Genève est suisse – Elle le dira haut et fort, demain à Berne !

     

    Sur le vif - Mardi 01.03.11 - 15.57h

     

    Demain, in corpore, le Conseil d’Etat genevois monte à Berne, pour proclamer que Genève est suisse. Opération de séduction, rencontre avec le Conseil fédéral et l’ensemble des parlementaires, sur le coup de 13h. C’est une excellente initiative. Il convient de la saluer.

     

    Lorsque je suis revenu à l’observation de la politique genevoise, après tant d’années passées à Berne et dans les arcanes de la politique fédérale, ou dans les politiques des 25 autres cantons, j’ai été frappé de constater à quel point Genève ignorait la Suisse. Comme si ce canton n’en faisait pas vraiment partie. Ou juste quand ça l’arrange. On n’avait d’yeux que pour la « région transfrontalière », comme s’il appartenait à un canton, sans le moindre feu vert fédéral, de passer des accords séparés avec tel Département français, tel Land allemand, telle région italienne. On ne jurait que par la « Genève internationale » : ça fait bien, ça en jette, on se croit soudain si important, à partager des canapés avec des diplomates. On se croit hors-sol, loin des pesanteurs terrestres, loin des émotions nationales.Tout fier, sur le green du cocktail, de se sentir "homme du monde".

     

    A lire le communiqué de la Chancellerie genevoise, qui annonce l’événement de demain, on note avec bonheur une nouvelle tonalité : « Avant d’être une ville internationale, Genève est profondément suisse ». J’aime cet « avant », dans les deux acceptions qu’on peut en déduire : préférentielle, ou chronologique.

     

    Il est juste, il est bon, que le Conseil d’Etat rompe avec les années d’autisme et d’arrogance où même les communications officielles suintaient l’idée, tellement déracinée, d’une sorte de République libre, n’ayant guère de comptes à rendre à une Confédération à laquelle elle a pourtant choisi de se rallier à la chute de l’Empire.

     

    Oui, il est sain de rappeler que Genève est un canton suisse. Et que, dans ce lien, tout le monde est gagnant : la Suisse, d’avoir pu s’étendre, en 1815, à une ville chargée de tant d’Histoire et de culture ; mais aussi Genève, d’avoir su trouver, après l’occupation française (1798-1813), un arrière-pays d’une telle qualité. Un système politique (qu’elle a aidé à construire). Un petit miracle de respect mutuel, par-dessus les différences. Une patrie.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Annie Girardot

     

    Elle était une comédienne populaire. Parlait droit au cœur des gens. Elle vous faisait pleurer, et parfois rire, c’était selon. Les salles, elle les remplissait. Certains films, par sa seule présence, elle les sauvait du néant. Les dernières années, elle souffrait d’Alzheimer. Ne se souvenait plus d’avoir été actrice.

     

    Elle avait pleuré, lors d’une célèbre remise de Césars. Nous avait bouleversés. Elle avait parlé du manque, de ce vide sidéral de la comédienne à qui on « oublie », quelques années, de proposer des rôles. Elle n’avait pas évoqué la plénitude d’un personnage, mais l’horrible vacance de l’intermittence. On ne vous connaît plus, on ne vous reconnaît plus.

     

    Mais ce désert-là, elle l’avait traversé. Avant d’en connaître un autre. Ca n’est plus le monde qui t’oublie, mais toi, doucement, tu oublies ton propre monde.

     

    Je souhaite que cette grande dame repose en paix. Le cinéma français, cette fois, ne l’oubliera plus jamais.

     

    Nous non plus.

     

    Pascal Décaillet