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Sur le vif - Page 1028

  • L’Entente, ça rend sourd

     

    Sur le vif - Et dans l'éblouissant fracas du silence - Jeudi 24.03.11 - 10.30h

     

    Il n’y a plus ni marteau, ni enclume, ni étrier. Il n’y a plus rien. L’Entente se meurt, Monsieur. L’Entente est morte.

     

    Au-delà de ces Décombres, que n’eût pas reniés la plume de braise d’un Lucien Rebatet, autre chose se construira. Le déplacement du curseur aura coûté très cher. C’était sans doute le prix.

     

    Le 17 avril, à Genève, la gauche, une fois de plus, triomphera. Pour peu qu’elle ne parte pas trop vite en vacances, et qu’elle écoute le tocsin sonné hier soir par le vieux combattant Gérard Deshusses. Tant mieux pour elle. Il n’y a rien à lui reprocher.

     

    Le 18 avril, la droite genevoise, une fois digérés les Alka-Seltzer de l’une des plus formidables gueules de bois de son histoire, pourra peut-être, doucement, se remettre à ce à quoi elle a totalement renoncé depuis une éternité : réfléchir.

     

    D’ici là, je veux dire déjà d’ici midi (il reste exactement 90 minutes), il y aura des listes de traverse, des dogues et des dagues, des biffes et des baffes, des cliques et des claques. Il y aura un effet Bonny jusque chez les libéraux (au fait, que devient M. Jornot ?). L’Histoire s’écrira. Mais à l’envers. En partant des Hedge Funds. Et en remontant la pente, avec la triste ivresse d’un mulet, vers l’âge de feu. L’âge de glace. L’âge d’or.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Policiers frontaliers : la solution

     

    Sur le vif - Mercredi 23.03.11 - 11.42h

     

    Des policiers frontaliers, Isabel Rochat n’en veut pas. Elle vient de le déclarer spontanément, sans la moindre pression, en ayant anticipé remarquablement le thème, sans donner nullement l’impression de suivisme.

     

    Elle a raison de n’en point vouloir, et, pour régler le problème, j’ai trouvé cette nuit la solution. La voici. Créer une police des polices, seule habilitée à pourvoir interpeller un policier et lui demander ses papiers.

     

    Bien sûr, il conviendra aussi, de temps à autre, par sondages (mandatés à un institut privé extérieur, si possible cher, j’ai des adresses), de contrôler la police des polices elle-même. Qui pourrait se charger de ce contrôle ? Il y aurait bien la Voirie (sauf en hiver, les jours de déneigement), mais cela grèverait les 81,1 millions (si !) de bénéfice de la Ville. Ou peut-être une société privée externe.

     

    Cette dernière piste est en phase d'avant-projet provisoire : un mandataire externalisé planche sur plusieurs documents Powerpoint, qui seront soumis à la sous-commission ad hoc – actuellement au repos – présidée de façon tripartite par l’ex-commandant en second de la section logistique de la police cantonale zurichoise, un externe privé ne souhaitant pas que son nom soit publié, ainsi que l’ancien vice-président de la Société glaronnaise de criminologie amateurs. A moins qu’il ne se rétracte, pour cause de fatigue dorsale.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Les Philippulus de Carême

     

    Sur le vif - Et le pied droit sur la braise de l'Enfer - Mardi 22.03.11 - 11.57h

     

    Putain, quatre semaines ! On est parti, à Genève, pour une lune d’érection. Celle des index vers le ciel, style Schtroumpf à lunettes, dans la plus pure position, record du missionnaire pulvérisé, du donneur de morale. Et c’est le 30 janvier 1933, et c’est la marche sur Rome, et c’est l’abandon de la grande bourgeoisie allemande dans les bras d’Hitler, et c’est le Méphisto de Klaus Mann, et ce sont les pleins pouvoirs au Maréchal, et c’est le 10 juillet 1940, chemises brunes par ci, chemises noires par là. Tout cela, pourquoi ? Parce que Florence Kraft-Babel, en plus de la liste Entente, figurera sur la liste UDC. On a les Apocalypses qu’on peut. Allons vite rechercher Paul Aymon. Que fait la police ? Que fait le Prophète ?

     

    Il faut toujours se méfier, en politique, de celui qui vient vous faire la morale. Une fois sur cinq, c’est un pur, tant mieux pour lui, mais je ne suis pas sûr que l’essence éminemment ductile de la politique soit pour les purs. Les quatre autres fois, c’est un adversaire qui dissimule ses desseins sous le paravent de la morale. Cela s’appelle un Tartuffe, ou une truffe grise, ou un groin de pénitence, diaphane comme le miasme dans l’eau bénite, comme un Saxon à la bataille de Leipzig, plus impur que puce de chien, moins élégant – encore – que l’épicène dans la clarté de feu des syllabes.

     

    La gauche unie – consciente de certaines symétries dans l’ordre de l’Enfer – demeure dans la modération, celle de ceux qui se frottent déjà les mains en apercevant la victoire. Mais les autres ! Radicaux tout heureux de « pouvoir encore se contempler dans le miroir », PDC redécouvrant les vertus du Centre après avoir mené une campagne ultra-libérale sur le monothème obsessionnel du « blocage ». Ils sont crédibles ?

     

    Les purs ? Qu’ils filent faire silence sous l’ombre cistercienne d’un chapiteau. Puissent leurs lèvres immaculées murmurer quelques intercessions pour le salut de nos âmes. Les Tartuffes ? Ils vont donner de la voix, c’est sûr. Votons pour qui nous voulons, biffons, gommons, traçons, sanctionnons, effaçons, éradiquons, jouissons de cet infinitésimal pouvoir. C’est le jeu. Mais, de grâce, méfions-nous de ces Philippulus de Carême qui, du haut de leur mât, nous promettent l’imminence du Châtiment.

     

    Pascal Décaillet