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Sur le vif - Page 1025

  • Le Climatique roule-t-il pour le MCG ?

     

    Sur le vif - Jeudi 23.06.11 - 14.32h

     

    A son corps certes défendant, mon vieil ami Ueli le Climatique, président des Verts suisses, reconverti, depuis quelque nippone déconvenue, en Ueli l'Energétique, vient d'offrir un bon paquet de voix au MCG, allez disons 500 voix, à M. Poggia, pour le 23 octobre prochain.

     

    Au moment où, de partout, dans le sillage d'un pénétrant essai de Régis Debray, resurgit l'idée, non de nationalisme, mais simplement de frontière, voilà que les Verts genevois présentent au National une liste transfrontalière : des Suisses vivant en France voisine, qui pourraient, à Berne, représenter leur sensibilité. En soi, pas de problème, si ce n'est que la Chambre du peuple, en pure logique républicaine, n'est pas là pour additionner des corporatismes d'intérêts juxtaposés (ce serait plutôt le rôle de celle des Cantons), mais pour défendre la cause nationale, indivisible. Mais passons.

     

    La frontière, comme le note Debray, n'est pas là contre les intérêts des peuples, mais au contraire pour les protéger, les circonscrire, les inscrire dans un horizon humainement accessible et identifiable. Tout ce que la mondialisation, hélas, n'est pas, et c'est pour cela qu'elle fait si peur. Reconnaître la nécessité - et même la vertu - d'une frontière, ça n'est en aucun cas prôner le verrouillage, encore moins le mépris de ceux qui vivent juste derrière, en l'occurrence nos amis français, qui participent tant à la prospérité genevoise. Simplement, les gens, de plus en plus, demandent une régulation, une certaine préférence à l'emploi pour les résidents, ce que même le Conseil d'Etat genevois (c'est à son honneur) a fini par reconnaître.

     

    Avec sa liste transfrontalière, qui certes ne fera pas grand mal, ni n'empêchera le président et le chef de groupe des Verts d'être réélus, le Climatique-affranchi-de-la-pesanteur-des-bornes s'inscrit dans un mouvement de mode, sublimé par les douze ans au Conseil d'Etat de l'actuel sénateur Vert genevois, où le dernier cri consiste à se presser dans d'innombrables cocktails en France voisine, sous le couvert d'improbables associations aussi dépourvues de clarté d'objectifs que de légitimité démocratique. Il y a même, à Genève, tous partis confondus (enfin, presque), des existences politiques qui se nourrissent, dans tous les sens du terme, de cette nébuleuse. On y prend de grands airs, on nous y promet un monde nouveau, de nouvelles frontières, reculées, évaporées. Un monde doux, le « vivre ensemble », si cher aux Verts qui adoreraient transformer la planète en un immense éco-quartier, où l'archaïque violence de l'homme finirait par se dissoudre dans la tiédeur du compost.

     

    Le signal donné par cette liste sera contre-productif. Il donnera des voix aux partis qui soutiennent l'idée de frontière. Par exemple, le MCG. Voulant alimenter la cause des Verts, il grossira, au contraire, les rangs de Mauro Poggia. Réponse le 23 octobre.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Cyril et les ombragés du solstice

     

    Sur le vif - Mercredi 22.06.11 - 70ème anniversaire de l'Opération Barbarossa - 17.33h

     

    Cyril Aellen s'en va. Claque la porte. Dans une lettre sans concession adressée au surintendant du PLR, Alain-Dominique Mauris, dont nous eûmes l'heur, par les hasards de la vie, de recevoir copie, l'ancien président du parti libéral genevois dit à quel point il en a marre. Marre d'un comité directeur qui ne consulte plus. Marre d'une présidence sous la croissante influence d'une petite clique, toujours la même, semper eadem, celle qui ne roule que pour protéger un ou deux hommes, disons deux, toujours les mêmes, les radicaux de l'ombre, aussi fusionnés que je suis maréchal-ferrant.

     

    Contrairement à la Mer de Valéry, cet escadron de l'ombre ne brille ni par l'ampleur, ni par le sel. Juste nuire. Ainsi, en bloquant jusqu'aux prémices de discussion sur l'idée d'une droite élargie pour cet automne (seule clef, pourtant, de reconquête d'un siège, au moins, aux Etats), les ombragés du solstice enclenchent, une fois de plus, en parfaite connaissance de cause, la machine à perdre. L'intérêt de leur famille politique, de leurs électeurs, disons la droite genevoise au sens très large, passe largement derrière la préservation de leurs prébendes. Ces gens-là, ce petit nombre de nuisibles, hélas relayés jusqu'au Conseil municipal et aux plus hautes autorités du parti, par un ou deux des meilleurs éléments de la jeunesse montante, disons les Jeunes Turcs, cassent les intérêts de leur parti au lieu de les servir.

     

    Dans ces conditions, Cyril Aellen, homme de courage, de vision et de conviction, a eu mille fois raisons de partir. Cet homme d'une rare valeur perd peut-être un poste dans la mathématique d'ombre d'un Appareil. Il conserve, et même augmente, notre estime et notre admiration.

     

    Un jour ou l'autre, il reviendra.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Pan sur Ben Ali ! - Dans un fauteuil

     

    Sur le vif - Dans l'éclat du solstice - Mardi 21.06.11 - 10.02h

     

    En page 3 du Matin d'aujourd'hui, mon confrère Renaud Michiels fait preuve d'un époustouflant courage : il flingue Ben Ali ! Dans un papier finement titré « Il aurait pu avoir la décence de la fermer », il écartèle et vilipende l'ancien homme fort de Tunis, condamné hier par contumace, dans son pays, à 35 ans de prison.

     

    Pendant les longues années où M. Ben Ali était au pouvoir, on vous entendait, M. Michiels, sur la question tunisienne ? Les violations des droits de l'homme en Tunisie, vous en parliez ? Pardonnez-moi, mais votre philippique de ce matin, elle me rappelle un peu celle des résistants de la 25e heure, dans les Temps Modernes ou même Combat, au moment des procès de l'Epuration.

     

    On aurait beaucoup de plaisir, Cher Confrère, à découvrir chez vous la même virulence de plume contre les gens au pouvoir ici. Oui, chez nous ! Chez les lecteurs du Matin : à Lausanne, à Genève, par exemple. Ou même face à votre groupe de presse. Votre rédactrice en chef, ses options, ses choix rédactionnels, vous les attaquez, parfois ?

     

    Au plaisir de vous relire. Dans la pâleur orangée du matin.

     

    Pascal Décaillet