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Sur le vif - Page 1021

  • Dame de fer et verbe d’or

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    Sur le vif - Jeudi 24.03.11 - 15.47h

     

    Elle parle français mieux que nous. Juste et clair. Syllabe sonore, chromée, mots liés comme dans une partition, la petite musique de sa phrase aiguise les sens, ravit l’oreille. Voilà une dizaine d’années que je connais Karin Keller-Sutter, depuis qu’elle est ministre de la Justice et de la Police à Saint-Gall. J’ai souvent eu l’occasion de l’interviewer – encore ce matin – et chaque fois, la précision de ce verbe qui fuse m’estourbit.

     

    Et, au fur et à mesure que s’envolent ses mots, je me dis, désespérément, la même chose : « Mais pourquoi diable ne l’ont-ils pas élue au Conseil fédéral ? ». La Suisse tenait là une femme politique d’exception, à la fois de poigne, de rigueur, d’intelligence et d’élégance, le Parlement a préféré choisir un homme dont j’ai oublié le nom et dont j’ignore d’ailleurs s’il vit encore, et à quoi il passe ses journées. Entre lui et le grisâtre successeur de Pascal Couchepin, le grand parti qui a fait la Suisse a réussi à disparaître de toute prétention à l’existence. Le parti de Jean-Pascal Delamuraz !

     

    Il fut un temps, hélas lointain, où les radicaux produisaient de formidables tronches. Nuques raides de vignerons vaudois, minoritaires valaisans rompus au combat frontal, colonels surgis tout droit de la chanson de Gilles. On les aimait ou non, mais ils portaient haut le verbe, brandissaient l’oriflamme, fiers et drus comme dans les festivals de fanfare. Aujourd’hui, au mieux, ils administrent.

     

    Et là, avec KKS, soudain, l’envol du verbe. La qualité d’une rhétorique au service de l’action. Hier, Karin Keller-Sutter annonçait sa candidature au Conseil des Etats. Les deux sièges saint-gallois y seront très chers : l’excellent PDC Eugen David brigue sa propre succession, le socialiste Paul Rechsteiner, président central de l’USS, est dans la course. Et le président national de l’UDC, Toni Brunner, s’y lancera sans aucun doute. Si la Dame de fer réussit son entrée à Berne, nul doute qu’elle y tiendra, dans les années qui viennent, un rôle de premier plan. Comme il sied – oui comme il devrait seoir – aux meilleurs.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • L’Entente, ça rend sourd

     

    Sur le vif - Et dans l'éblouissant fracas du silence - Jeudi 24.03.11 - 10.30h

     

    Il n’y a plus ni marteau, ni enclume, ni étrier. Il n’y a plus rien. L’Entente se meurt, Monsieur. L’Entente est morte.

     

    Au-delà de ces Décombres, que n’eût pas reniés la plume de braise d’un Lucien Rebatet, autre chose se construira. Le déplacement du curseur aura coûté très cher. C’était sans doute le prix.

     

    Le 17 avril, à Genève, la gauche, une fois de plus, triomphera. Pour peu qu’elle ne parte pas trop vite en vacances, et qu’elle écoute le tocsin sonné hier soir par le vieux combattant Gérard Deshusses. Tant mieux pour elle. Il n’y a rien à lui reprocher.

     

    Le 18 avril, la droite genevoise, une fois digérés les Alka-Seltzer de l’une des plus formidables gueules de bois de son histoire, pourra peut-être, doucement, se remettre à ce à quoi elle a totalement renoncé depuis une éternité : réfléchir.

     

    D’ici là, je veux dire déjà d’ici midi (il reste exactement 90 minutes), il y aura des listes de traverse, des dogues et des dagues, des biffes et des baffes, des cliques et des claques. Il y aura un effet Bonny jusque chez les libéraux (au fait, que devient M. Jornot ?). L’Histoire s’écrira. Mais à l’envers. En partant des Hedge Funds. Et en remontant la pente, avec la triste ivresse d’un mulet, vers l’âge de feu. L’âge de glace. L’âge d’or.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Policiers frontaliers : la solution

     

    Sur le vif - Mercredi 23.03.11 - 11.42h

     

    Des policiers frontaliers, Isabel Rochat n’en veut pas. Elle vient de le déclarer spontanément, sans la moindre pression, en ayant anticipé remarquablement le thème, sans donner nullement l’impression de suivisme.

     

    Elle a raison de n’en point vouloir, et, pour régler le problème, j’ai trouvé cette nuit la solution. La voici. Créer une police des polices, seule habilitée à pourvoir interpeller un policier et lui demander ses papiers.

     

    Bien sûr, il conviendra aussi, de temps à autre, par sondages (mandatés à un institut privé extérieur, si possible cher, j’ai des adresses), de contrôler la police des polices elle-même. Qui pourrait se charger de ce contrôle ? Il y aurait bien la Voirie (sauf en hiver, les jours de déneigement), mais cela grèverait les 81,1 millions (si !) de bénéfice de la Ville. Ou peut-être une société privée externe.

     

    Cette dernière piste est en phase d'avant-projet provisoire : un mandataire externalisé planche sur plusieurs documents Powerpoint, qui seront soumis à la sous-commission ad hoc – actuellement au repos – présidée de façon tripartite par l’ex-commandant en second de la section logistique de la police cantonale zurichoise, un externe privé ne souhaitant pas que son nom soit publié, ainsi que l’ancien vice-président de la Société glaronnaise de criminologie amateurs. A moins qu’il ne se rétracte, pour cause de fatigue dorsale.

     

    Pascal Décaillet